Chapitre 10

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Shaolan et Sakura se suivaient sur leurs chevaux. L'apprenti en tête, rabâcha sa capuche quand la pluie commença à tomber. La princesse, quant à elle, retira la sienne et profita des gouttes tombant sur son visage. Shaolan se retourna et la réprimanda :

-pouvez-vous la remettre s'il vous plait ? Si quelqu'un vous reconnait...

-il n'y a personne sur ce maudit sentier !

Le jeune râla, arrêta sa monture et descendit pour rejoindre sa femme. Il lui intima de remettre sa capuche, les poings serrés sur ses hanches ;

-bon sang ce que vous êtes rabat-joie ! Siffla la princesse.

-si vous aviez accepté de vous faire tatouer le symbole de...

-mon corp n'est pas une toile de peintre ! et je n'ai pas envie de souffrir alors qu'un voyage fatiguant nous attend.

La petite pluie se transforma en torrent, et Shaolan se hâta pour remonter sur son cheval :

-il doit y avoir une auberge pas loin ! Nous allons devoir nous arrêter pour aujourd'hui.

-ce n'est pas trop tôt... souffla Sakura.

-pardon ? Se fâcha Shaolan.

-j'ai dit : il ne fait pas chaud ! Plaisanta la jeune femme.

-mais bien sûr !

Après un bon galop, ils arrivèrent dans une ville en périphérie. Shaolan dénicha une auberge et après avoir dêposé les chevaux dans l'écurie de fortune, il s'assura que Sakura ne soit pas reconnaissable en lui jetant un sortilège pour modifier son apparence. L'instant d'après, de longs cheveux noirs cachaient sa poitrine et ses yeux devinrent bleus. Le jeune homme troqua son apparence pour des cheveux mi-longs blonds coiffés en tresses plaquées en arrière et des yeux noirs. Ils rentrèrent tous deux dans l'auberge sans échanger mot.

L'endroit était bondé, saturé par l'odeur de l'alcool et par le bruit de gaillards ivres. Shaolan s'avança au comptoir Où, semblait-il, le tenant se trouvait.

-vous avez encore une chambre de libre ? demanda fermement le jeune homme.

-non mon gars, toutes les chambres sont louées pour ce soir. On est en pleine montée de sève et la clientèle est très gourmande ce soir ! Dit le gérant en désignant des hommes allant à l'étage accompagnés de filles de joies.

Shaolan soupira en sortant une bourse de sa poche. Il voda l'entièreté devant le propriétaire de l'établissement qui écarta les yeux ;

-je veux une chambre. Apportez-nous de l'eau chaude et de quoi manger.

L'homme se pressa de lui donner une clé et lui indiqua les escaliers. Il intima une serveuse d'aller chercher de l'eau et à une autre de chercher de la tourte à la viande dans les cuisines. Shaolan le remercia et s'empressa de monter avec Sakura. Une fois la porte ouverte sur leur chambre temporaire, Sakura retint un hoquet de surprise :

-hé bien ! Il semble que le bougre nous ait laissé sa meilleure chambre. On se demande pourquoi ? Ironisa la princesse.

Shaolan déposa les bagages sur le sol et se retourna vers sa femme. Il allait dire quelque chose quand on frappa à la porte. Deux jeunes femmes, assez jolies, peut-être même trop jolies, selon Sakura, entrèrent les bras chargés. L'une apporta deux grands sceaux d'eau fumants, l'autre déposa un plateau chargé de nourriture. La première s'en alla sans bruit en refermant la porte derrière elle, tandis que l'autre se précipita pour embrasser Shaolan sous le regard effaré de la princesse :

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