Chapitre 1

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Il marchait dans les couloirs jonchés de corps, essuyant ses mains ensanglantées sur sa tunique. La porte tout au fond du 5ème étage, celle avec l'oiseau doré sur la porte. Il ignora les nombreux cris, le bruit des épées qui s'entrechoquaient dans un rythme continu et sans merci et monta la dernière marche, arrivant finalement au 5ème étage. La porte était là, close. Il leva la main vers la poignée dorée et la porte s'ouvrit doucement.

La chambre était plongée dans l'obscurité, seule la lune éclairait la pièce par le balcon. Il tourna la tête dans tous les sens, guettant le moindre signe de vie dans la chambre. Soudain, un bruit sourd provenant d'un placard. Il n'avait pas de temps à perdre, pas de temps pour lui expliquer, pas de temps pour l'entendre crier à l'aide. Il ouvrit le placard sur une jeune fille aux grands yeux verts apeurés. Elle hoqueta de surprise, et avant qu'un son ne sorte de sa bouche, il passa sa main sur ses yeux. La jeune fille perdit instantanément connaissance. Le jeune homme la balança sur son épaule, comme un sac de vivre.

Il passa le balcon, sauta et tomba dans une piscine artificielle. Il en sorti et emmena sa victime avec lui dans la nuit.

Elle se réveilla, plongée dans la pénombre d'une grande pièce. Elle distinguait seulement quelques meubles par leurs contours. Elle se redressa soudain, et le regretta aussitôt quand une migraine abominable fit de son cerveau sa victime. Tout ce qui s'était produit la veille lui revint alors à l'esprit.

Son père qui était entré en trombe dans sa chambre au beau milieu de la nuit, lui ordonnant de se cacher et ne sortir sous aucun prétexte. Elle allait lui demander pourquoi, mais une explosion se fit entendre au rez-de-chaussée. Son père lui hurla de se cacher, et se retourna une dernière fois pour contempler sa fille terrorisée.

Elle se souvent que, comme sa chambre était tout en haut, elle ne pouvait sauter et qui plus est, elle ne savait pas nager. Elle trembla et secoua la tête dans tous les sens. En dessous du lit ? Trop prévisible. La salle de bain ? Elle n'eut pas le temps de réfléchir davantage qu'un hurlement lointain la figea sur place. Au bout de quelques minutes, elle se décida à se cacher dans son placard, derrière la montagne de taffetas que pouvait être sa garde-robe.

Elle y resta longtemps, et finit presque par s'endormir lorsque la porte s'ouvrit. A ce bruit, elle retint sa respiration, couvrant sa bouche et son nez de sa main. Soudain le placard s'ouvrit sur une silhouette d'homme, une silhouette qu'elle ne connaissait pas. Elle n'eut le temps de dire quoi que ce soit, qu'elle se trouva plongée dans un profond sommeil.

Et à présent, elle était ici, assise sur un lit somptueux. Elle se leva et c'est encore chancelant qu'elle parcourait la pièce à tâtons, à la recherche d'un candélabre, lampe à pétrole, ou peu importe, du moment qu'elle pouvait s'éclairer. Elle trouva une bougie, mais pas de quoi l'allumer. Néanmoins elle trouva la porte, et décida de l'ouvrir. Mais alors qu'elle passa son visage dans l'entrebâillement de la porte, elle tomba face à face à la même silhouette qui l'avait trouvée dans son placard.

"tu penses faire quoi, exactement ?"

Il avait une voix froide, une posture droite et impeccable, contrastant avec ses cheveux châtains. Il la toisa de toute sa hauteur, les sourcils froncés face à la jeune fille qui ressemblait à un petit animal blessé

"tu penses faire quoi, exactement ? Demanda t'il d'une voix impérative.

-Où suis-je ? Demanda la jeune femme.

-Tu es dans une des nombreuses chambres de l'aile sud.

-pouvez-vous davantage me préciser, s'il vous plait...?

Il reconnaissait bien là qu'elle était une princesse, par sa manière de parler si soutenue, mais si naturelle à la fois.

-Tu es dans la forteresse de sa Majesté Fei Wong. Cita le jeune homme.

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