// ONE SHOT //

- The Blade Between Us -

Me revoilà avec un OS écrit à 4 mains avec Althéa ( @ -MauvaisKarma -) - désolée, mon Wattpad bug quand j'identifie quelqu'un :'( 

Bonne lecture à tous ! 

Et je laisse ici une déclaration d'amour à mon pruneau <3 

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- CAPORAAAAAAL ! 

Le cri qui venait de jaillir de mes entrailles sembla déchirer ma gorge sur son passage. Sa violence n'avait d'égale que l'horreur qui m'étreignait à cet instant. A cet instant où j'assistais, impuissante, au massacre de mon escouade. A cet instant où j'assistais, sidérée, à l'impensable : la défaite du Caporal-chef Levi. 

Ce corps inerte qui venait d'être violemment éjecté d'un revers de main de Déviant, cette poupée de chiffon qui fendait l'air à une vitesse vertigineuse, ça ne pouvait être lui ! C'était impossible !

Je retrouvais brusquement mes esprits lorsque son corps percuta l'arbre géant, à l'orée de la forêt. Le Caporal dégringola quelques secondes avant que ses grapins ne  s'empêtrent dans les branchages et n'arrêtent brutalement sa chute. 

Il était là, inconscient, suspendu au bout de ses filins. 

A une centaine de mètres de moi. 

A portée de main de Titan, aussi. 

- CAPORAAAAL , suppliai-je en m'élançant vers lui. 

A cet instant, plus rien ne comptait à mes yeux que sa vie à lui. Cette vie que j'étais pourtant sensée lui prendre. 

Qu'est-ce que tu fous ? , couina une voix au fond de ma caboche au moment où mes pieds quittaient le sol, propulsée en avant par l'équipement tridimensionnel. C'était bien pour ça que j'avais rejoint le Bataillon huit mois auparavant, non ? C'était bien pour ça qu'on m'avait fait intégrer l'armée : pour que je lui arrache sa vie, sans état d'âme. Et voilà que sa mort m'était offerte sur un plateau. Je n'avais même pas à me salir les mains ni à risquer ma propre vie. Il suffisait que je laisse ce Déviant achever le travail. Alors pourquoi ? Pourquoi cette mort était-elle soudain si inacceptable, si révoltante ... si terrifiante ?  

- Je vous en prie ... , marmonnai-je entre mes mâchoires serrées tandis que le vent cinglait mon visage. Pas maintenant ! 

 Et alors qu'un élan d'héroïsme traversait mon corps dans l'espoir d'en sauver un, -de le sauver, lui-, les souvenirs de mon capitaine, de ses ordres et de ses mots, se mirent à jouer devant mes yeux, paralysant mon jugement un instant. Bordel mais qu'est-ce qui me prend !? 

 Lancée à vive allure, parcourant la centaine de mètres qui me séparaient de ma cible comme une flèche qui fendrait l'air, je ne pus qu'observer, impuissante, l'immense paume de la bête s'approchant inexorablement de sa proie, toujours inerte. Le temps allait me manquer et les pas du monstre feulaient la terre en la brisant sous son poids alors que je semblais rester sur place. Même les arbres paraissaient hurler leur colère sous les affres du vent qui me ralentissait. Encore un peu ! Juste un peu ! Dans une dernière tentative désespérée, la dépressurisation de ma dernière bouteille de gaz m'envoya droit sur cette paume menaçante et je la tranchai d'un revers bref et puissant, comme si ma rage s'échappait de mes lames pour abattre son courroux. Le cri de la bête fit frémir l'atmosphère et sa main chuta lourdement au sol avant d'avoir pu atteindre sa cible. Nuque à découvert et désorienté, il me suffit alors d'un peu d'inertie pour venir abattre mon coup fatal sur l'assaillant qui attentait à la vie de l'homme à qui je devais l'ôter moi même. Mes dernières lames se brisèrent sous la puissance de l'impact et la bête s'effondra définitivement dans un halo de vapeur suffocant.