// ONE SHOT //

Interlude : Petit Canard

Alors voilà, aujourd'hui j'ai vécu l'histoire la plus TRAGIQUE, la plus TERRIBLE (non, je n'exagère pas ... ou si peu) de ma loooooongue existence. Du coup, j'ai eu besoin de débriefer ça avec vous, chers lecteurs. Enfin, statistiquement, chères lectrices (oui, parce que dans un compte qui ne publie que des FF LivaïxTépé, on peut s'attendre à trouver bon nombre de paires d'ovaires - en ébullition). Mais là n'est pas tout à fait la question. 

Avant de vous narrer ma triste aventure, souvenez-vous : pour ceux qui ont lu Sa Voix, Le Bruit du Monde et les derniers OS, vous savez qu'un surnom de Livaï revient souvent - et surtout dans la bouche d'Hanji (NON, je ne parle pas de "kiki") : "le petit canard". Me demandez pas pourquoi (y'a sûrement un lien avec la taille néanmoins, on va pas se mentir). Mais je trouvais que c'était un surnom qui collait bien à Kiki, euh, à Livaï pardon. Et aussi parce que j'entends Hanji le prononcer d'ici, ce petit sobriquet. 

BREF ! Venons en aux faits. 

Ce jour, à 16 heure 00 précisément, je suis allée me promener au bord d'un canal. Et voilà qu'une petite forme toute chétive attire mon attention : à la surface de l'eau, longeant le bord du canal, un petit canard remonte le courant. Première réaction, l'émoi et l'attendrissement naïf : "oooooh qu'il est mignoooooon". Et puis la dure réalité s'est imposée à moi dans toute sa cruauté : le petit canard était seul. Il errait de gauche et de droite, en piaillant pour appeler sa mère. En réalisant que ce petit canard avait perdu les siens, que sa vie était menacée, à cet instant précis j'ai entendu un bruit fracassant : mon cœur venait de voler en éclats (sans exagération aucune évidemment). 

(Illustration : le petit canard seul, remontant la berge à la recherche de sa mère) 

Mon sang ne faisant qu'un tour, je me mets à épier la surface du canal pour trouver la mère de ce petit esseulé quand TOUT A COUP, traversant de l'autre rive, je vois une canne arriver avec le reste de sa marmaille (10 gamins collés aux basques, l'horreur quand on y pense bien). 

Je trépigne de bonheur, je soupire de soulagement, puis aide Kiki-le-petit-canard à aller en direction de sa mère et de ses frères. A l'instant des retrouvailles, mon cœur n'est qu'allégresse. 

Quand tout à coup ... 

La mère se met à donner de violents coups de bec au petit canard. Un. Puis deux. Puis trois. Elle ne s'arrête plus. Elle s'acharne. Tandis que le petit canard s'entête et tente de se mêler au reste de la fratrie. Mais il est plus petit, plus chétif (comme Kiki quoi). Le coeur de nouveau en miettes, je me rapproche, je menace la canne de faire un signalement : "on va te retirer tes gosses, salo**" (oui, sous le coup de l'émotion je peux devenir grossière). Mais rien n'y fait. 

Finalement, traumatisé, le petit canard file droit devant à toute allure et trouve refuge derrière quelques plantes au bord du rivage. Désespérée, je m'approche de lui. Je le prends même dans le creux de mes mains. Il est tétanisé, il tremble. Je lui donne deux trois caresses sur la tête. 

"Mon petit canard", je murmure alors même que mon coeur est encore en proie au deuil du chapitre 139 et de la fin de SNK. 

Mon petit canard ne sera donc JAMAIS EN PAIX ?! 

Dans ma tête, les idées fusent : et si je le ramenais chez moi ? J'ai une baignoire ! Moi qui me disait qu'il me fallait un petit canard jaune pour le bain en mémoire des aventures de Kiki. 

(Illustration : petit canard de bain. On la sent bien la référence à Kiki là, non ? Non ? Ah ...) 

Mais finalement, désespérée, je décide de laisser Mère-Nature reprendre ses droits : je remets le petit canard à l'eau et reprends mon chemin. 

Au retour, pas bien sûre de moi néanmoins, je passe trois quart d'heure à le chercher, mais impossible de le retrouver. Pendant ce temps, sa grosse sal**** de mère continue de se la péter avec ses 10 gosses bien nourris. Les badauds s'extasient : "oh que c'est mignon". 

(Illustration : une canne se la pétant grave avec ses 12 gosses mais qui voit même pas que le 12e, le petit du fond, vient de se péter la gueule)

- Salo** ! , je lui murmure au passage tandis qu'elle me regarde l'air hautain et d'un œil mauvais. 

Moralité : je regrette les amies. Je regrette d'avoir abandonné ce petit canard à son triste sort. Ce petit canard rejeté par sa propre famille (j'en suis sûre, il n'y avait aucune autre canne avec des gosses à des kilomètres à la ronde). Ce petit canard qui pourrait être blotti contre moi ce soir pendant que je regarde les 3 premiers épisodes de la saison 5 de My Hero Academia (en souriant bêtement à l'apparition de Dabi, aka Crematorium ... parce qu'on est d'accord qu'il a une classe incroyable ?!). 

Ce petit canard que j'aurais pu renommer Kiki. 

Désolée, Kiki. Tu ne méritais pas ça ! 

* * * 

Voilà, c'était l'interlude qui sert à rien. Bonne soirée tout le monde !