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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟎𝟏

LA PRUNELLE DE SES YEUX SCINTILLAIT, encore une fois, lorsqu'elle posa ses iris sur le brun à côté, le visage froissé par l'incompréhension que ses pupilles lisaient entre ses mains, soufflant à mainte reprise n'oubliant pas de laisser quelques jurons s'échapper.

Elle regarda inconsciemment les lèvres de cet homme qui s'entrouvrit avant de lâcher un râle, refermant violemment le livre qu'il tenait entre ses mains. Dans une brise printanière, il déposa sa tête sur l'épaule de son amie, lassé.

La sensation de ses cheveux touchant, chatouillant, caressant sa peau nue lui faisait parcourir des milliers de frissons à travers sa peau. Électrisée par cette sensation, elle se crispa, restant tendue sous la tête du brun, lançant quelques œillades à celui-ci alors qu'il se plaignait du livre que la dorée lui avait prêté.

Si elle aurait était prête à défendre sa passion inconditionnelle pour les livres, elle n'avait ni tenté d'ouvrir ses lèvres ni tenté de laisser échapper un grognement pour lui faire comprendre les bêtises absurdes que celui-ci déblatèrait. Il avait réussi, au simple contact de sa peau, à lui faire perdre ses moyens – encore, sans le consentement de son corps qui n'obéissait plus à son esprit, lui criant de laisser tomber cette parodie.

Comment pourrait-elle ? Le regard orageux de cet homme la transperçait littéralement à chaque regard qu'il lui lançait. La présence matérielle du brun la remplissait d'un bonheur incommensurable et les sourires, rare sourire qu'il lui adressait, l'électrisaient par-delà son corps touchant son âme comme dans ces moments féeriques où une bourrasque de vent fairaient virevolter ses cheveux alors que les pétales de fleurs voleraient autour d'elle ; elle se trouvait désarmée par ses moments de gaieté.

— Heureusement que tu es ma meilleure amie.

Aïe.

Le vent glaciale emporta l'étendue de chaleur qui imprégnait son corps. La brusque réalité l'avait assommée d'une violence extrémiste paralysant son corps aux simples mots du ténébreux.

Il lui avait rappelé sa position, la raison pour laquelle elle ne s'était jamais déclarée. Oh grand damn, depuis longtemps, elle se serait déclarée ; elle était courageuse et se battait pour avoir ce qu'elle voulait. Or, le prix ici était trop élevé, elle perdrait tout : sa vie, toute son enfance, une amitié qui va au-delà de simple ami. Elle perdrait un être humain, un être chair par la simple bêtise de ses sentiments amoureux. Elle ne pouvait pas tenter le diable, le risque de perdre une pièce du puzzle de sa vie.

Mensonge.

Finalement, au fond, elle était peut-être faible. La volonté et le courage de se lancer en sachant les risques, n'est-ce pas ça être courageuse ? Oui, elle avait peur. Son hémoglobine parcourait à une vitesse, comprimant son cœur lorsque ses mots essayaient de passer la barrière de ses lèvres. Sa gorge brûlait d'un feu si ardent, créant une barrière impénétrable pour le moindre son. Elle était terrifiée, incapable de pénétrer cette ligne qui l'observait hautainement.

Elle courrait à en perdre l'haleine pour essayer de franchir cette barrière, elle voulait crier son amour, se libérer de ce poids qui la pesait depuis si longtemps. Alors que ce démon, attrapant ses hanches, comprimant sa bouche, l'éloignant de cette ligne, l'en empêcher ; ce monstre qu'on nommait la conscience. Celle qui, parfois, s'opposait à ce que dicte le cœur.

Alors, elle espérait, priant fortement qu'un jour, son sourire qui triomphait chaque jour pourrait s'illuminer encore plus lorsque le soulagement de ses sentiments serait libéré et que celui-ci, avec un infîme espoir, y répondrait positivement, laissant échapper ses larmes de bonheur.

Elle accordait confiance et bénédiction à l'espoir, priant de tout son cœur que ses sentiments se feront entendre avec son cœur qui battrait à l'unisson du sien car elle l'aimait, d'un amour si pure.

Elle serait prête à faire face à tout pour cet homme, aux monstres la nuit, au plus dangereux des criminels, au monde entier ; elle serait prête à se sacrifier pour lui.