𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟎𝟖

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SOUS LES COUCHES NUAGEUSES, une légère lumière brillait encore un peu, en ce mois d'hiver

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SOUS LES COUCHES NUAGEUSES,
une légère lumière brillait encore un peu, en ce mois d'hiver. Le temps passait vite et pourtant, leurs cœurs, eux, en étaient toujours là victimes d'un temps douloureux. Une brise caressa leur nuque, installés sur le toit de leur lycée. Ils se sentaient, à cette place, légèrement supérieure, eux qui sont, habituellement, inférieurs à leur propre sentiment comme des bêtes de foire, soumise à celle-ci et écrasée par leur dominance.

En haut de tout, contre le grillage, ils pouvaient observer tout leur lycée, ayant abandonnés leur groupe d'ami. Son cœur, à lui, brûlait toujours autant parce qu'à travers ce cadre où ses yeux pouvaient parcourir le monde, son cœur lui, n'accrochait qu'à cette chevelure blanchâtre. Pourtant, le monde était beau, à couper le souffle, à travers cette hauteur mais lui, il n'avait Dieu que pour elle. Sa beauté était son monde. Sa beauté effaçait le tout. Sa beauté était son tout. Car sa beauté n'était pas physique, sa beauté englobait toutes les parcelles de sa peau, de son être et de son âme. Il était tombé amoureux de son âme mais son âme, à elle, lui faisait vivre l'agonie d'un feu dévastateur.

Le front contre le grillage, une main tenant celle-ci à sa gauche, son épaisseur ne suffisait pas à empêcher ses doigts d'abîmer sa jolie paume. Si la tristesse venait à bout de ses maux au quotidien, aujourd'hui, une certaine frustration l'animait. Il se détestait. Frustré, qu'elle ne le regarde pas lui. Frustré de lui-même de ne pas l'aimer assez pour deux. Frustré de rester assis comme un spectateur. Frustré de ne pas être le personnage principal de son histoire. Qui est-il alors ?

Son regard débattu se tourna vers sa droite où la petite Lucy l'accompagnait dans son désarroi parce qu'elle, elle le complète dans sa tristesse. Elle n'est pas sa lumière, au contraire, mais deux âmes qui plongent ensemble dans un vide sinistre. Au fond, il était autant triste pour elle qu'il est content de ne pas être seul. Ce n'est pas ce qu'on souhaite à une amie mais parfois, l'égoïsme prime et, entre eux, c'est égoïste. Parce qu'il sait que ces pensées, elle les partage tout autant. À sa manière, Lucy dégage une beauté et ça le réconforte car cela signifie que lui aussi, il n'est pas simplement une coquille vide démuni.

Elle tournait le dos au grillage, fixant plutôt son téléphone, une sucette à la bouche. Sa frustration ne l'avait pas quitté bien trop douloureuse dans son cœur qui se consume. Il avait besoin d'une pause à ce brasier alors, il s'avança de quelques pas pour se placer devant elle. Leur regard se croisa, deux regards vident dépourvus d'amour envers eux-mêmes et envers leurs âmes tourmentés.

— Tu me laisses y goûter ? lui demande-t-il en approchant sa main pour désigner la sucette.

Elle haussa les épaules, lui donnant toute autorisation possible. Il lui prit son bien et, naïvement, pensant qu'il allait goûter sa sucrerie, c'est à sa bouche qu'il s'attaqua. Il avait besoin de goûter encore à cette luxure qu'ils font preuve depuis peu. C'était leur échappatoire, les caresses de l'un et les caresses de l'autre, qu'importe le moment et qu'importe l'endroit, tant que les pensées puissent se noyer dans leur luxure. Avant qu'ils n'apprennent à nager, ils devaient les noyer, encore et encore.

Leurs corps s'entremêlaient, les mains se baladaient, son toucher lui brûlait la peau mais, pour une fois, d'une brûlure agréable, une brûlure qui ne consume pas son cœur. C'est de cette sensation qu'il voulait encore, encore et encore ; l'avidité d'un tout. Elle lui apportait la paix dans leur corps uni et ses doigts habiles lui enlevaient ses noirceurs.

Ils plongent de plus en plus dans la luxure. Leur luxure est leur paix. Natsu et Lucy dans leur corps mais sans leur âme, éprouvaient une douceur. Or, une douceur où leur relation avec la luxure n'en était pas moins malsaine.

BEFORE ,, naluOù les histoires vivent. Découvrez maintenant