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Eren était dans son bureau, ne faisant rien de très intéressant. Il est tard. Dans les 9p.m. Il faisait des heures supplémentaires sans même s'en rendre compte. A vrai dire, il était triste. Pourquoi? Lui même ne le savait pas vraiment. Des fois, cela le prenait, comme ça. Comme un attentat, personne ne s'y attend et ça explose. Il ne pleure pas. Il n'est pas en colère. C'est juste un rien. Un rien bien déchirant. Les souvenirs remontent à la surface, sans qu'on le veuille pour autant, puis on se sent seul. Seul et stupide. Comme lorsqu'on loupe son train. Celui-ci ne s'attarde pas, qu'on soit à l'intérieur ou non. Il s'en va. Il part. C'est quand on est sans personne avec un bouquet de fleur, sur le quai froid, qu'on a cette forte impression d'être con. Parce qu'on ne rattrape pas les wagons passés.

Il attacha ses cheveux en chignon, comme il l faisait habituellement. Deux mèches lui tombèrent sur le front. Il n'y preta pas plus attention, continuant ses recherches sur les biens que pourrait se faire sa compagnie. Jusqu'à ce que quelqu'un frappe à la porte en trois coups distincts. Sec, autoritaires. Un collègue, supposa-t-il.

-Entrez.

L'inconnu obéit. Bingo. Un de ses partenaires de travail apparait. Jean, son préféré. L'homme avait une tête de cheval mais ça ne l'empêchait pas d'être apprécié. Petit poney (son surnom) le fixa quelque secondes, puis il lui lança un rictus bienveillant en posant une pomme sur le bois vernis de la table entre eux deux.

-Jäeger, tu n'es toujours pas rentré chez toi?

Le dit Jäeger rit doucement avant de répondre:

-Non, Kiristein, comme tu peux le voir.

Il acquiesça en faisant rouler le fruit jusqu'au garçon possesseur d'orbes vertes. Celui-ci rattrapa la nourriture en remerciant poliment son interlocuteur.

-Tu devrais te ménager au risque de nous faire un burn out. Rentres chez toi.

Il secoua vivement la tête face à la demande de l'autre. Non, chez lui il n'y avait rien. Personne ne l'attendait. Il était mieux ici. Il était mieux, même si il faisait gris.

-Eren... Quelque chose ne va pas?

Le châtain soupira. En réalité tout allait bien. Il ne savait pas ce qui l'enfonçait. Il ouvrit la bouche pour lui répondre mais son téléphone sonna. Il le déverrouilla rapidement, le cœur battant. Le pire, c'est qu'il en était sur, il le savait que c'était Son coup de foudre.

αδελφές ψυχές:
13 Temple St, Birmingham B2 5BN, Fight Club.
→9 p.m.45

Soudainement, un énorme sourire illumina son visage d'enfant. C'était l'adresse d'un bar. Un bar qu'il connaissait et qu'il aimait beaucoup d'ailleurs. Il prit rapidement ses affaires en chantonnant.

-Tu as raison, je vais y aller! À lundi Jean!

Puis il quitta la pièce nuageuse sans un regard en arrière, élancé vers son soleil. Le gamin avait triché. Juste pour lui et maintenant il lui envoyait la localisation de l'endroit où il se trouvait probablement actuellement. Il était si heureux, c'est ce qui le frappa premièrement. Quelques mots et tout changea. Voilà pourquoi il était triste. On était samedi, ce matin, son âme soeur ne s'était pas présenté sur le quai. Il lui manquait, c'était tout.

αδελφές ψυχές:
Si tu me rejoins, tu perds. Penses stratégie, je ne suis pas seul.
→9 p.m.51

Alors là, il vit rouge.

Me:
Comment ça tu n'es pas seul?
→9p.m.52

Me:
Qui est avec toi?
9p.m.53

Il n'eût pas à patienter longtemps, la réponse vint immédiatement.

αδελφές ψυχές:
Un ami, pourquoi ?
→9p.m.53

Un ami? C'était déjà trop.

Me:
Non, rien... Tu sais question de politesse.
→9p.m.53

αδελφές ψυχές:
Politesse?
→9p.m.54

Me:
Ça la fou mal d'annoncer la mort de quelqu'un a ses parents sans connaître son nom.
→9p.m.55

Un ami. Et puis quoi encore?

αδελφές ψυχές:
Dans ce cas là, il est préférable que tu ne viennes pas.
→9p.m.56

Qu'il ne vienne pas? Le gamin se moquait-il de lui? Bien-sûr qu'il allait venir. Il avait bien trop peur que Livaï en voit un autre.

Me:
J'arrive.
→9p.m.56

C'est quand il rentra son téléphone dans sa poche qu'il se rendit compte que de 1. Il avait oublié sa pomme. De 2. Il était toujours dans le couloir, devant la porte de son Bureau. De 3. Il fallait penser stratégie. Alors il se retourna rapidement et sursauta lorsqu'il tomba nez à nez avec son collègue mangeant sa fameuse pomme l'air de rien. Il se remit de ses émotions puis attrapa son bras sans plus d'explication le traînant avec lui.

-Heu, Eren, où tu m'emmène ?

-T'es gentil, tu te tais, tu me suis et tu fais comme si on était très complice.

Puis les deux hommes quittèrent le bâtiment sans même avoir éteint les lumières. Tant pis, les autres s'en occuperont.

𝙪𝙣𝙙𝙚𝙧𝙜𝙧𝙤𝙪𝙣𝙙ᵉʳᵉʳⁱOù les histoires vivent. Découvrez maintenant