𝟚 ✨

836 102 71
                                    

Livaï n'avait pas compris et cela lui avait gâché sa nuit, il n'a pas dormi, pourquoi cet homme le regardait-il de cette façon ? Comme si il allait le dévorer, quand il y pensa, un frisson d'effroi longea sa colonne vertébrale. Il se leva de son lit encore chaud, contrastant avec la froideur de la pièce. Il n'était que six a.m, mais il devait aller à l'école, comme tous les matins. Peut-être allait-il recroiser celui qui voulait le dévorer, il ne l'avait d'ailleurs jamais vu. C'est vrai, tout les jours à la même heure, il prenait le métro. Pas une seule fois il ne l'avait remarqué. Était-il nouveau dans les alentours ? Ce genre de prestance est pourtant remarquable. Il sent l'argent à des kilomètres, le genre de vanité que notre petit universitaire ne pouvait pas se voir.

Cela aurait pu être de la jalousie, mais c'était surtout cette stupidité de l'avarice qui le répugnait. Il retroussa son nez rien que d'y penser. Il enfila un jean noir, un t-shirt blanc oversize et des Vans. Décidément, c'est clair que lui, contrairement à l'autre, n'était pas riche. Il n'avait pas réellement une vie palpitante. Pas de drame, pas de problème, il vivait avec son père, sa mère était à l'étranger pour son travail, il avait simplement refusé de l'accompagner. Il aimait bien trop ses amis, même si il ne laissait rien paraître.

La binoclard, Hanji, qui passait sa vie à gueuler, il avait beau lui dire de se la fermer, il était heureux de l'entendre brailler sur toute choses insensées. Puis Erwin, toujours calme et attentif. Une des meilleures personnes qui lui ai été donné de rencontrer. Par chance, ils étaient dans la même université. Livaï Ackerman, un artiste dans l'âme, beaucoup de répartie, parle peu mais agis lorsqu'il le faut, petit mais féroce. Dans la vie, comme au lit. Il faisait peut-être enfant avec sa petite taille, mais la réalité, c'est qu'il était bel et bien adulte, dix-neuf ans. Il en faisait onze... C'était acceptable, mais il se retenait d'égorger chacune des personnes lui demandant sa carte d'identité. Honnêtement, il finira par s'habituer.

Il attrapa son sac après avoir mangé un croissant et s'être brossé les dents, puis le voilà parti vers cette vieille station aux néons déconnants et aux murs glacés, ternes, nocturnes, sans vie. En soit, il aimait les choses sombres, ce qui fait froid dans le dos, ce qui pétrifie le sang. Chacune de ses peintures, photographies ou chanson en témoigner. Il déambula dans les rues sombres, il faisait encore nuit, il était littéralement amoureux de la nuit, des étoiles, des galaxies, de tout ce qui brille, c'était fascinant. Une passion exaltante qui entrait au plus profond de lui, chamboulant tout. Il marchait toujours la tête levée vers le ciel, quitte a trébucher. Cela jusqu'aux vieux escaliers grisâtres, descendant sous terre.

En parlant du loup, il les descendit l'air lasse, doucement, un par un, ses pieds claquant le carrelage en un bruit sourd, il y avait déjà quelques personnes, mais très peu, pour cause; L'heure matinale.
Et enfin, le voici, devant les rails. Aussi bizarre que cela puisse paraître, il n'a jamais eu peur de celles-ci. À vrai dire, il les admirait. C'est vrai, elles supportaient tellement de poids, elles avaient tellement de vies en ''main'' et elles ne cédaient pas. Après tout, ce n'était qu'un bout de ferraille. Il les fixa quelques instants, perdu le fil de ses pensées, puis revoilà cette sensation, celle de se faire bouffer du regard, un frisson parcouru son échine et il releva brusquement la tête.

Même scénario que la veille. Il était là, sur le quai d'en face, lui souriant. Ses yeux verts émeraudes et cet éternel air supérieur. Il ne l'avait vu qu'une fois, mais il en était sûre, ça ne quittait jamais son visage. Ses longs cheveux étaient relevé en un chignon, quelques mèches en bataille tentaient de s'échapper et il ne put s'empêcher de se dire que c'était mignon. Suite à cette pensé niaise, il roula des yeux et souffla. Si l'homme le détaillait, lui aussi le ferai. Il voulait jouer et il allait jouer. Le garçon planta ses yeux grisonnant dans ceux semblables à de l'absinthe. Le plus vieux paru d'abord surpris, mais finalement, il ria doucement, ce qui fit accélérer le cœur du petit. Bordel, ce qu'il était beau.

Des fossettes se formèrent sur ses joues et Livaï en étais sûr, jamais il n'avait vu plus bel humain. Il inscrit chacun des traits de son visage dans son esprit, comme si, il voulait toujours s'en rappeler, les avoir en tête, les voir lorsqu'il se permet de fermer ses paupières. Et lentement, l'homme d'en face se met à faire de même. Ils s'observèrent, de longues minutes, tentant de mémoriser les formes de l'autre. Jusqu'au bruit strident de quelque chose de lourd qui se traîne. Le garçon d'en face murmura quelque chose et il eu à peine le temps de lire sur ses lèvres avant que le métro ne le cache. Il mit quelques secondes à retrouver ses esprits après l'intensité des ondes, puis souris bêtement en entrant dans le wagon. Il murmura pour lui-même:

-Eren...

𝙪𝙣𝙙𝙚𝙧𝙜𝙧𝙤𝙪𝙣𝙙ᵉʳᵉʳⁱOù les histoires vivent. Découvrez maintenant