Chapitre 09🥀

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Hunter

- Vous désirez autre chose ?

- Non, Merci.

Dés que la serveuse s'éloigna, Connor sortit de sa veste un document et le déposa sur la table avant d'enchaîner.

-D'après mes recherches, La fille à quitté New York il y a de cela cinq ans, elle a terminé ses études, obtenu un diplôme avec mention excellente en psychologie et vit désormais en Espagne. Son père quant à lui,  habite toujours dans le vieil appartement.

- Oh merde, après tout ce temps?!

- Il semblerait qu'il n'ait toujours pas parvenu à faire son deuil. Tu m'étonnes, il était raide dingue de sa femme.

Le regard dans le vide, je me retrouve projeter six ans en arrière et les flashbacks de ce jour-là, viennent comme un choque électrique, me percuter. Je sens mon corps se raidir, mes mains se crisper et il me fallut une bonne minute pour que je me rende compte que je venais tout juste de foutre en l'air ma tasse de café.

Je levai les yeux , tandis que ceux de Connor étaient déjà fixer sur moi.

- Ce n'était pas de ta faute Hunter. Tu n'y es pour rien.

- Ne me regarde pas comme ça ou je t'éclate la tronche !

- Et je te regarde comment?

- Avec cet air de pitié !

Connor secoue la tête et alors que je m'apprête à partir, il me dit :

- Tu étais jeune, tu ne pouvais pas envisager ce qui allait se passer et encore moins continuer à porter la mort d'Éléonore sur ta conscience.

- C'est de ma faute et tu le sais pertinemment Connor. J'aurai pu refuser tout comme tu l'as fait, j'aurai pu me casser de cet institut avant qu'il ne soit trop tard, j'aurai pu  lui parler normalement, mais moi comme un con, j'ai pointé mon arme sur elle et aujourd'hui, elle est morte.

Cette fois Connor n'insista pas et c'était mieux ainsi.

                                              Rose

- Saluuuut, je suis de retouuur

Comme une statue, Chris ne bougea apparemment pas de son bureau.

-Alors ce rendez-vous ?

- C-C-Comment tu sais ?

- Oh Rose, je suis peut-être une pipelette, mais j'observe tout aussi bien.

Je croise les bras avec un air de défi et lui dit :

- Et qu'est ce que tu observes exactement ?

- Si on oublie le fait que tu sois tout à coup de bonne humeur, tu a les yeux qui pétillent légèrement et je t'ai vu au coin de la rue sourire bêtement comme une adolescente qui vient tout juste de rencontrer l'amour de sa vie.

- Ce n'est pas vrai du tout ! Et ce n'était pas un rendez-vous .

Chris affiche son plus beau sourire et en enlevant ses lunettes, poursuit son analyse

- Je parie que c'est le mec qui est venu prendre les documents d'Alicia ; j'ai vu comment tu le regardais, j'aurai juré que tu allais t'évanouir ou te cogner la tête! exactement comme le jour ou je t'ai surpris entrain de me reluquer alors que je changeais de chemise.

Je sens à la simple évocation de ce jour, mes joues en feu , donc je prends les manuscrits qui nous ont été livrés et me dirige vers mon bureau pour fuir cette discussion qui est assez gênante.

- Tu es peut-être excellente en psychologie mais dans ce domaine je suis le meilleur !

-Ouais c'est ça !

Tout en souriant, il replonge dans son ordinateur.

Je ferme la porte de mon bureau , dépose les manuscrits et me rends compte que je souriais bêtement.

Mais qu'est ce qui t'arrive bon sang !?

Je ne peux m'empêcher de repenser à ce 'rendez-vous', à la façon dont il m'a regardé, on aurait dit que le monde venait tout juste de s'arrêter et que plus rien ne comptait. Je me fais sans doute des films mais ce n'est pas tout.

Aujourd'hui, j'ai appris en moins deux choses sur Hunter Blake.

La première est qu'il n'est pas aussi arrogant et aussi chiant qu'il le prétend!

La deuxième est qu'il est peut-être sacrement viril et bien bâtit mais derrière ce magnifique physique se cache une souffrance sans pareille.

Quand je rends visite à mon père ; je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour qu'il ne puisse pas constater que je suis toujours aussi perdue et aussi brisée que je l'étais auparavant. Je rigole et fais semblant d'avoir une vie sociale intéressante, alors que c'est faux. Depuis que maman est morte, j'ai du mal à m'attacher et à aller vers les autres. Une peur inconnue s'est emparée de moi et m'empêche désormais d'avancer. J'ai trop peur de m'attacher et qu'ensuite je finisse par tout perdre, peur que je trouve quelqu'un qui m'aime plus que tout et qu'ensuite, du jour au lendemain, il se réveille et sans aucune raison, décide de m'abandonner ou que la vie, elle-même, décide de me l'arracher. C'est idiot je le sais, mais c'est comme ça, je préfère de loin rester seule que de ressentir  à nouveau ce sentiment  d'impuissance.

Aime-moi, si tu oses.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant