𝐋𝐎𝐒𝐈𝐍𝐆 𝐘𝐎𝐔, 𝑏𝑢𝑐𝑘𝑦 𝑏𝑎𝑟𝑛𝑒𝑠

𝟎𝟎

Il ne perd pas une seconde et s'élance à travers le bâtiment pour rejoindre le bureau du directeur. Il n'arrivait pas à en croire ses yeux. Il était revenu à lui seulement depuis un an à peine et avait déjà vécu une invasion extraterrestre. Il avait découvert la vie près de 70 ans plus tard et ses exploits aussi étonnant que renversant.

Mais ça, il ne pouvait pas le croire.

Quelque part, au fin fond de la base, se reposait cette jeune femme. Endormi depuis plus d'un demi-siècle. Tout ce qu'elle désirait, c'est vivre. Vivre dans un monde dans lequel ils n'existaient plus. Mais elle n'avait pas prévu d'être réveillé aussi tôt.

- Quand est-ce que vous alliez m'en parler ? demande le grand blond, visiblement irrité de ne pas avoir été mis dans la confidence.

Le directeur ne lève même pas les yeux de ses documents.

- On ne vous apprend pas la politesse et le fait de cogner au porte en 1940 Captain ?

Steve ne se laisse pas abattre et continu à défier le directeur du regard quand ce dernier lève enfin les yeux.

- Quelle est la raison de votre mécontentement ? 

- Cheryl. Combien de temps encore doit-elle rester comme un vulgaire morceau de viande qu'on congèle ?

Le directeur se lève enfin.

- Fouineur en plus de ça. Ricane-t-il. Il s'agit d'une expérience. Une expérience qui a pris place il y a 66 ans et qui se terminera seulement dans 34 ans.

Le blond s'offusque.

- C'est ridicule, elle ne restera pas là-dedans pendant un siècle. 

- Elle a spécialement demandé à ne pas être réveillé. Il marque une pause. Steve l'incite à continuer. 

- Sauf en cas d'extrême urgence.

Rogers aller répliquer, mais Fury l'arrête d'un geste de la main. Le soldat avait raison. Sa résurrection était une extrême urgence. Nick appelle alors son second.

- Hill, il est temps de mettre fin au projet CS1-1947.

L'agent Maria Hill menait les équipes autour du caisson. La jeune femme qui avait décidé dans un dernier espoir de faire un saut dans le temps. De fuir sa réalité qu'était l'après-guerre. Ce n'est que le lendemain que les moniteurs affichaient des améliorations. Steve impatient ne tenait plus en place. Il allait la retrouver.

Il n'avait pas arrêté de penser à ce qu'elle était devenu. On s'était contenté de lui dire qu'elle avait vécu une vie tranquille, qu'elle s'était mariée et qu'elles n'avaient pas eu d'enfants. Si c'était le cas, il aurait cherché à les connaitre. À se rapprocher le plus possible de ce qu'ils lui restent d'elle.

Mais alors qu'il arpentait les sous-sols curieusement, il découvrit ce caisson mystérieux, soigneusement mis à part Une lumière émanait et les branchements démontraient que ce n'était pas un simple caisson de rangement. Il n'aurait pas cherché plus loin s'il n'avait pas vu son prénom sur le moniteur. Il enleva donc les draps qui le recouvraient et la vit. Elle semblait si paisiblement endormie. Ses longs cheveux blonds de par et d'autre de son visage.

Sa petite cicatrise à l'arcade. Il n'y avait aucun doute. C'était bien elle.

Maria prend le relais et surveille les constantes. 80 battements par minutes, une température de 36 degrés, saturation de 97 %. Elle allait bientôt se réveiller, tout fonctionnait à merveille.

Il est 14:24 quand Cheryl remue enfin ses doigts et ses paupières. La lumière l'éblouie et Maria baisse immédiatement l'intensité afin qu'elle s'habitue à son environnement. Elle regarde autour d'elle, une grande brune, un pirate et une petite infirmière dans une pièce terne et médicalisé. Elle essaie de se redresser, mais on l'invite à rester allongé.

- Ça va être compliqué au début.

- Je – Mais sa voix se coince dans sa gorge.

- Ça aussi, cela sera compliqué. Les effets de la cryogénisation s'estomperont dans les prochaines heures. Ne pressons pas les choses.

La blonde prend une grande respiration et se concentre. Comme si elle devait apprendre de nouveau à parler.

- Bienvenue parmi nous, Agent Rogers. En l'an 2012. Ajoute le pirate à sa gauche.

- En 2012 ? Les pirates sont encore d'actualité.

Fury laisse échapper un petit rire. Elle avait l'air d'une jeune femme, mais la femme allongée devant lui rester son ainée.

- Je vois que vous avez plus d'humour que votre frère.

Un petit rire s'échappe de ses lèvres, mais elle réalise alors ce qu'il vient de dire. Son regard plein d'incompréhension va de Maria à Nick.

- On a dû, vous réveiller 34 ans plus tôt, urgence familiale.

- Ça n'a aucun sens.

- Comme le fait que vous n'avez pas pris une ride en 66 ans, Madame. Ajoute la brune. Mais d'abord, je me présente, Agent Maria Hill. Directrice adjointe du SHIELD. Et voici monsieur le directeur, Nick Fury. En désignant l'homme.

- Stratégie, Habileté, Intervention, Exécution et Logistique Défensives. Énonça Cheryl, un léger sourire aux lèvres.

Il y a 66 ans de cela, c'étaient ses meilleurs amis à la tête de cette organisation. Et elle était ravie que cela tenait le coup. Mais son petit retour en 1945 fut interrompu par des pas dans le couloir. Des pas qui accouraient vers eux. Un grand blond passe la porte et Cheryl retient un hoquet de surprise.

- Stevie ?

Il s'approche, ému alors qu'elle tend les bras vers lui, il s'assoit et la serre contre lui. Les trois autres personnes sortent, laissant les Rogers se retrouvaient.

- Comment c'est possible ? Tu étais-

L'émotion s'empare de la jeune femme tandis qu'elle passe ses mains sur les joues de son petit frère. Elle essaie de se ressaisir.

- Est-ce que vous faites des expériences sur moi ? Est-ce que je suis en train d'halluciner ?

Il rigole et prend les mains de son ainée dans les siennes.

- Je suis bien réelle Cheryl. Si tu le veux, je peux te rappeler plein de souvenir honteux de notre enfance pour t'assurer que c'est moi.

Elle rigole et pose son front contre le sien alors que ses joues sont baignées de larmes.

- Est-ce que tu es allée fouiller là où il ne fallait pas ?

- Je n'ai plus l'âge d'être grondé, Cheryl. Et si je ne l'avais pas fait, tu n'aurais jamais pu me retrouver, ton cher petit Stevie adoré.

Cheryl avait retrouvé son petit frère, un vide venait de se combler dans son cœur. Son petit frère qu'elle avait entendu foncer dans l'Atlantique pour éviter qu'Hydra ne détruisent New York. Mais Steve pouvait déceler la tristesse au fond des prunelles de sa sœur. Elle était ravie de le retrouver, mais l'équipe n'était pas au complet.

Il manquait quelqu'un.