Soudain, j'en vois un nouveau.
C'est celui de mon professeur principal :
« Je vais bien, les enfants. Ne vous inquiétez pas pour moi. Et vous ? Dites-moi que vous allez tous bien. »
Je réponds que je vais bien et pose mon téléphone. Une voix se fait entendre dans le couloir :
« allez....Mainte....n°4.....sortez.... »
'Sortez', ce mot me fait réaliser que je ne dois pas rester ici. J'essaye de sortir tant bien que mal de la cabine. Je marche littéralement sur les murs. Beaucoup d'étudiantes sont assises, pleurant, riant, discutant. C'est chaotique. Je ne peux pas passer.
« nous devons sortir d'ici ! »
crie-je alors
Une voix me répond :
« Pourquoi faire... ? Du côté des gars ils ont essayé mais sans succès...ils ont même essayé de briser la vitre... »
Je réfléchis à une solution, je dois trouver, je dois trouver, je dois....trouver...
J'ai beau me creuser la tête je ne vois pas quoi faire...
J'entends un cri, l'eau s'infiltre dans le couloir.
Je rentre alors dans la première cabine que je vois, mais quelqu'un me tire par la main :
« La porte va se bloquer avec l'arrivée de l'eau ! Il faut aller dans une plus grande pièce » me dit la jeune femme tout en 'courant'. Je ne saurais dire combien de fois nous sommes tombées sur le chemin.
Nous sommes montées à l'étage supérieur, mais....il se retrouve rapidement sous l'eau.
Nous trouvons alors une poche d'air où nous nous logeons.
Il fait froid.
Je regarde ma montre, il est 10h30.
Mon portable fonctionne encore, j'essaye d'envoyer un message sur le groupe de classe....en vain...
Toutes les communications sont coupées, j'ai froid, seul mon portable nous éclaire, moi et la jeune femme.
« Dis, tu crois qu'on va mourir.. ? » lui demande-je
« Non, nous allons vivre ne t'en fais pas! »
Je sais qu'elle ne croit pas en ses propres mots. Mais je m'accroche à cet espoir.
Il fait froid.
J'ai faim.
Je peine à respirer.
La femme s'est endormi.
Mon téléphone va bientôt s'éteindre.
Il est 11h.
J'enregistre un dernier message sur mon portable:
« Je suis désolée Maman, je ne pourrais pas t'aider en revenant de mon voyage.
J'ai froid, maman. Je n'arrive plus à respirer. J'abandonne. Je suis désolée. Je devrais me battre mais...je n'en ai plus la force. Je t'aime Maman et Cheol Hwi aussi. Je vous aime très fort »
Une dernière pensée traverse mon esprit : « comment vont Kyeong Hwi et Pil Sun ? » puis je me laisse couler.
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Le 16/04/2014
Ficção HistóricaQue faisiez-vous le 16 avril 2014 ? Cette histoire est celle d'une jeune fille et de ses proches ce jour-là. Ce jour qui devait être ordinaire. Ce jour qui devait être beau. Ceci est un fiction grandement inspirée de l'accident du Sewol durant le vo...