Chapitre 44 - La sentence

486 36 3
                                    

Elizabeth

Une fois que je me suis calmée, je prends mon sac laissé près de la cuvette puis je sors des toilettes. Je redresse mon écharpe et mon manteau puis je me dirige vers le bâtiment de langue. Cassidy devrait sortir dans quelques minutes.

Lorsque mon amie me repère à la fin du cours, elle se précipité vers moi. Vu sa mine inquiète, je pense qu'elle doit voir mes joues rouges et mes yeux gonflés.

- Mon Dieu, que s'est-il passé ? demande-t-elle en me serrant contre elle. C'était si horrible que ça ?

- Timy a essayé de témoigner en ma faveur mais il n'a pas réussi, j'explique. L'un de nous va devoir quitter cette université. C'est le conseil d'administration qui va décider ce soir.

- Je suis vraiment désolée Lise...

Nous restons en silence dans les bras l'une de l'autre. C'est la pause déjeuner mais je n'ai pas du tout faim.

- Tu peux rentrer chez toi si tu le souhaites, me conseille-t-elle. Nous avons le professeur Grayson cet après-midi.

- Non, je souhaite assister au cours sinon je vais me morfondre dans mon lit, je lui confie. Et puis, je préfère encore être dans la même pièce que lui, même si je ne peux pas me retrouver dans ses bras. De plus, je ne sais pas comment ça va se finir alors je veux profiter des derniers moments qu'il me reste avec lui.

Cassidy acquiesce puis me guide vers la cafétaria. Evidemment, je ne peux pas échapper au repas quand elle est là. Elle choisit même ce que je vais manger.

Nous nous installons à une table à moitié vide. Je remue ma salade de pâtes bien plus appétissante que le rosbif à la sauce douteuse. Ma meilleure amie me lance un regard sévère qui me pousse à manger. Mon estomac n'est pas d'accord mais je n'ai pas d'autre choix. En plus, je ne me suis pas restauré ce matin et je ne tiens pas à faire un malaise.

A vrai dire, je me rends compte que je ne redoute pas le cours de Timothy Grayson quand nous entrons dans l'amphithéâtre. Je suis même heureuse de voir son visage lorsqu'il entre. Son humeur massacrante n'échappe à personne. Je pense que pour le dernier cours magistral, les élèves vont se tenir à carreau car ce n'est pas le moment de s'attirer les foudres du professeur.

Je suis presque déçu de le voir tourner vers son tableau ou vers ses notes. Peut-être n'a-t-il pas le courage de croiser mon regard ? J'aimerais comprendre cet éloignement visuel soudain.

Après quelques instants de réflexion, je pense qu'il a peur de se compromettre en un seul regard. Ma chute dans le bureau du doyen a sonné comme un avertissement.

Je ne suis pas vraiment concentrée sur le cours alors mon amie me glisse ses notes à la fin de la séance. Je me sens complètement vidée par la journée alors je suis heureuse de rentrer chez moi.

Cassidy est toujours inquiète et insiste pour rester au studio avec moi. Je lui dis que tout va bien et que j'ai besoin d'être seule.

Même si je ne peux rien faire contre la décision du conseil d'administration, j'ai espoir de revoir mon professeur dans l'intimité. Je ferme les yeux dans mon lit, à la recherche d'image apaisante. Mes parents ne sont toujours au courant de rien et je vais devoir leur expliquer.

***

J'ai l'impression d'avoir dangereusement perdu du poids depuis quelques jours. Ma peau est blanche et j'ai des cernes sous les yeux. Mes cheveux semblent anormalement flamboyant à cause du contraste avec ma peau pâle.

J'essaie de masquer comme je peux ma fatigue ainsi que mon désespoir. Pour la première fois de ma vie, je n'ai pas envie d'aller en cours. Je préfèrerais me lever pour aller directement voir mon beau professeur dans sa chambre. Je me hisse du lit uniquement pour regarder l'heure.

Romance Illégale : ElizabethOù les histoires vivent. Découvrez maintenant