Chapitre 5 : Tom Et Claris

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L'alarme ne s'arrêtait pas, nous nous regardions sans bouger, le son venait de la chambre de Soann et la seule machine qui pouvait faire ce bruit insupportable était le moniteur cardiaque. Mike fut le premier à réagir, il partit en courant vers la chambre de notre ami, je le suivis plus automatiquement qu'intentionnellement. Mike aidait déjà les infirmières à remettre mon petit ami dans son lit, puis ces dernières rebranchèrent la machine. Je regardai le corps de mon petit ami, même si j'étais rassurée qu'il soit en vie et qu'il soit simplement tombé le sang qui tachait de plus en plus ses vêtements m'inquiéta. Je mis ma main sur le masque qui me cachait le bas du visage et partis dans les couloirs sans rien dire de plus. Je ne m'arrêtai pas malgré la voix autoritaire d'Obama qui m'ordonait de revenir tout de suite dans la pièce. Je culpabilisai tellement de l'avoir mis dans cet état, même si je savais que ce n'était pas moi qui avait tiré avec le pistolet qui l'avait blessé, j'étais celle qui lui avait donné le coup final en ne m'occupant pas correctement de sa blessure...

Je sortis dehors et me dirigeai vers les niches. Après avoir libéré Orbonne, je partis en direction du village. Ayuda me rattrapa et s'installa calmement sur mon épaule.

Je marchai sans but, déambulant simplement dans les rues où les habitants se retournaient ou me fixaient depuis leurs fenêtres, se demandant sûrement ce que je faisais ici, moi la seule Particulière de France, à marcher la tête basse, retenant mes sanglots et évitant les enfants innocents qui courraient joyeusement dans le village.

Je finis par m'installer calmement sur un banc dans un petit parc où des enfants jouaient. Je ne pris pas la peine de savoir combien de temps était passé depuis que j'étais partie seule, je ne me demandai pas ce que les villageois devaient penser de moi. Je me perdis simplement dans mes pensées qui divaguaient. Je ne remarquai même pas le soleil se coucher et les lampadaires s'allumer, pas plus que je me rendis compte que quelqu'un s'était assis à côté de moi regardant dans la même direction.

- Veux-tu manger chez nous ? demanda une voix tout à coup.

Je ne pris pas la peine de répondre, pensant que ça ne me concernait pas.

- Tu penses qu'elle dort les yeux ouverts ? demanda la voix d'un petit garçon près de moi.

- C'est possible, répondit la voix d'une femme en rigolant.

Je tournai la tête vers la droite et découvris une femme d'une trentaine d'années, ses cheveux brun natés laissant des mèches encadrer ses joues. Son regard sombre, bienveillant, m'observait gentiment et sa bouche aux lèvres fines me sourit tendrement. Il ne fallait pas être idiote pour comprendre que c'était le visage d'une mère heureuse et gentille avec ses enfants. Je baissai les yeux et découvris un petit garçon d'environ quatre ans. Ces cheveux bruns et bouclés ressemblaient à ceux de sa mère et son visage rond montrait l'innocence des enfants. Il était assis sur les genoux de sa maman et me regardait, curieux.
Je lui souris, un silence gênant s'installa jusqu'à ce que le petit garçon le brise.

- Tu viens manger avec nous ?

- Moi ? demandais-je surprise me rendant compte seulement à cet instant qu'il faisait nuit.

- Oui, tu as l'air triste et nous avons assez à manger pour une personne de plus ! me dit la femme.

- Allé, viens ! me dit le garçon en me prenant par la main ne me laissant pas le temps de répondre.

Je me laissai entraîner par ce petit ange, sa mère nous suivit en rigolant. Après avoir traversé plusieurs rues étroites nous nous arrêtâmes devant une maison de trois étages. Elle était très étroite aussi comme tout dans cette partie du village, comme si tout avait été compressé à un moment où à un autre. La jeune femme ouvrit la porte et le garçon m'entraina avec lui à l'intérieur. Nous débouchâmes sur une cuisine simple, une table en bois était installée au centre, une gazinière et un poêle à bois recouvraient l'intégralité d'un mur tandis qu'un autre était caché par un frigo et une grande armoire en bois qui touchait presque le plafond. Un escalier longeait le troisième tandis que le quatrième mur avait simplement une fenêtre et la porte d'entrée. J'enlevai mes chaussures et remerciai la femme de me laisser venir chez elle.

La première fin du monde [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant