Coopération forcée

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- T'as pris cher, Kurama.

- La ferme.

Ouais, ils parlaient par pseudos interposés quand ils étaient en mission. Cela faisait quelques secondes à peine qu'ils étaient en communication par téléphone.

Naruto était encore un peu sensible sur cette histoire, d'autant plus que son collègue et ami Nara Shikamaru avait dû tout voir et tout entendre à distance, grâce au satellite de l'agence, qui pouvait prendre le contrôle des caméras de surveillance.

- T'en as appris plus sur cette fille ?

- Malheureusement non, je cherche encore. Mais je peux déjà te dire deux choses la concernant.

Le blond écouta attentivement.

- La première : elle est partie à pied des docks, donc elle doit forcément être encore dans le coin. On continue de la chercher.

Naruto haussa les sourcils, surpris que son ami ne lui ait pas mis la main dessus.

- La seconde : elle n'a pas tué elle-même Zofia Grzybek. Et je ne pense pas qu'elle l'ait voulu.

À ces mots, sans qu'il en ait conscience, un soulagement sans nom s'empara de lui.

- Un tireur embusqué se trouvait sur le toit du container quelques minutes avant l'arrivée de la polonaise, ce qui me fait dire que sa mort était programmée. Il a laissé un beau jouet derrière lui, un fusil d'assaut M24 SWS. L'analyse des empreintes devrait arriver dans quelques secondes.

Le blond se gratta la tête.

- Pourquoi ne pas l'avoir tuée dès qu'elle est arrivée ?

- Peut-être qu'il attendait de voir à qui elle comptait s'adresser...

Ce qui voulait dire que sa séduisante brune avait non seulement dit la vérité, mais qu'en plus elle était maintenant devenue une cible privilégiée.

- On sait qui est le méchant ?

- D'après les résultats : Lazlo Krutchev. J'ai dépêché une équipe pour le choper avant qu'il ne quitte les lieux. C'est un mercenaire, pas ce qui se fait de mieux dans le domaine. Son employeur aurait dû mieux regarder son CV.

- Et qui est le grand méchant ?

- Sergueï Dorokhov.

Il aurait dû s'en douter... Un filet de sueur froide s'écoula le long de son dos. Le parrain de la mafia russe était l'amant de Zofia, c'était un fait notoire. Et il était connu pour surveiller TOUS ses interlocuteurs.

Il devait retrouver la brune, et vite. Avant que le russe ne lui mette la main dessus.

- Par contre, ta petite copine a cueilli les dernières paroles de Zofia, mais avec tout le bruit des docks, impossible de comprendre un mot, même en essayant de lire sur ses lèvres.

Un lent sourire s'éveilla sur le visage de Naruto.

- Si t'étais galant, tu lui rendrais sa parka.

- Ça tombe bien, c'est exactement ce que j'étais en train de me dire.

Ils raccrochèrent après que Shikamaru lui ait annoncé qu'il continuait ses recherches. Le Nara était un prodige de l'informatique et un génie tout court. Il arriverait forcément à dégoter les info manquantes.

En attendant, Naruto s'était fait pensif. Il allait revoir la belle brune et devrait se montrer très convaincant pour qu'elle accepte de coopérer. Après ce qu'il s'était passé cette nuit, il pensait bien devoir mettre toute son ardeur à la tâche, et cela le rendit impatient.

Il avait hâte soudainement.

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Quelques heures plus tard, la drogue n'était plus qu'un mauvais souvenir. Naruto s'était changé et flânait en ville, la parka de la belle brune à la main. 

Il traînait plus précisément dans le secteur qu'elle pouvait peut-être occuper, guidé par Shikamaru qui continuait à lui donner des directives via son oreillette.

- Je crois que je l'ai repérée, mais je suis pas sûr. Tourne-toi à trois heures.

Sans discuter, le blond s'exécuta. Son coeur fit une embardée violente quand il aperçut la jeune femme. Il aurait pu paraître plus naturel si elle ne se tenait pas à quelques mètres face à lui, et qu'elle ne le regardait pas droit dans les yeux avec un sourire moqueur.

Elle était encore plus belle à la lumière du jour. Ses courbes mises en valeur par une tunique mauve claire avec un décolleté charmant, et un short en jean qui dévoilait ses jambes somptueuses. Il fallait vraiment qu'il se reprenne et ne cède pas à son désir implacable de l'emmener dans sa chambre pour assouvir ses pulsions. Pas tout de suite, du moins.

La belle lui fit un signe de la tête vers un café et se détourna pour aller s'asseoir en terrasse. Il la rejoignit sans se presser, parfait dans son rôle de touriste. Elle avait choisi un endroit dissimulé sous une tenture, à l'abri des regards, avec des jardinières les entourant. Elle attendit qu'il soit hors de portée des oreilles indiscrètes pour s'adresser à lui.

- J'ai l'impression de vous avoir déjà vu...

Avec son sourire délicieusement ironique, la jeune femme jouait les ingénues. Naruto haussa les épaules.

- Je crois que ceci est à vous.

Il lui rendit le vêtement, vide bien entendu. Elle haussa un sourcil en le soupesant.

- Vous ne croyiez tout de même pas que je vous aurais rendu vos joujoux avec.

- Je caressais l'espoir que si, mais en l'occurrence, je me suis trompée.

De son regard de neige, elle le jaugeait et semblait apprécier la vue. Il se retenait de se pavaner comme un paon.

- Alors... Que puis-je faire pour vous ?

- C'est exactement ça. Que pouvez-vous faire pour moi, Uzumaki Naruto ?

Elle sourit de plus belle. Naruto fit de son mieux pour ne pas paraître surpris. Elle savait qui il était. Et en cela, elle possédait une bonne longueur d'avance.

- Je sais que vous n'avez pas tué Zofia Grzybek. Seulement, vous avez ses dernières paroles, et vous êtes trop compromise pour continuer votre mission, même si je n'en connais pas les tenants et aboutissants.

- C'est une bonne analyse, monsieur Naichō.

Elle s'était redressée et gardait son sourire. Le blond devait se souvenir que la première fois, elle avait réussi à le mettre K.O. Il ne pouvait pas se permettre de la laisser partir sans savoir qui elle était cette fois...

Nom de Code : SnowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant