Tu es là? (PDV Juliette)

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Mon cœur frappe violemment ma cage thoracique, il peut arriver à tout moment. Je ne sais même pas si je serais capable de me tenir face à lui sans prendre mes jambes à mon cou... Je suis assise sur un fauteuil au milieu de gens qui se racontent leur vie en buvant et fumant, je rigole de temps à autres mais le reste du temps je regarde mon verre d'eau fade et sans faveur. Je me change avec des habits d'Adèle et hop pour un style classique de gilet blanc et look total noir, t-shirt noir, jean noir, vans old school c'est comme-ci sur mon front était écrit en lettre capitale: « NE ME REGARDE PAS, JE NE SUIS PAS LÀ. ». A chaque fois que la porte d'entrée s'ouvre je me liquéfie par peur de me retrouver face à lui. Mais plus le temps passe plus mon espoir de le retrouver s'estompe. 

Vers 5 heure du matin je baisse les bras, tant pis autant que je m'amuse, je suis là pour ça après tout. Je m'assois à côté de Doums sur la terrasse, il fait glaciale, je tremble jusqu'aux os. Il me tend machinalement son joint, je ne sais même pas si il se rend compte de qui est assis à côté de lui tellement cette cochonnerie lui a enfumée la tête. Je refuse d'abord, puis me rappel que Ken ne viendra plus et décide de me laisser tenter, ce soir je n'ai plus rien à perdre. Je fume, je bois, je rigole et bizarrement ça ma fait un bien fous. En allant aux toilettes, je m'arrête devant le miroir et me regarde, je prend le temps de me contempler, je crois, je sens en moi la vieille Juliette qui revient, qui reprend possession de son corps et bordel ce que ça fait du bien d'être de nouveau moi. 

Lorsque je sors de la salle de bains je commence à tituber, l'alcool commence à sérieusement prendre le dessus et a me bouffer l'esprit. Je fume un dernier joint, quand quelqu'un sonne à la porte, tout le monde est allongé, assis ou endormie alors je fonce à la porte dévergondée par l'alcool et d'un coup tombe nez à nez avec lui. Moi qui ne l'attendait plus je tombe de bien haut. Enfin je le vois je ne sais pas quoi faire, pas quoi dire ni même quoi penser. Il me regarde dans les yeux, j'entend mon coeur se déchirer dans ma poitrine. Il me fixe, me regarde de bas en haut, hausse les sourcils avant de me snober, il me contourne comme un obstacle sur sa route avant de se diriger vers le balcon. 

Je ne peux pas le laisser filer, je dois le rattraper, après tout ce temps, j'ai tellement de chose à me faire pardonner. Je dois essayer. Je me poste devant la baie vitrée avant de l'ouvrir. Je m'approche de la balustrade avant de me retourner et de me rendre compte que tout le monde dort. 

Je le regarde, sa beauté chatouille ma rétine, ou peut-être était-ce le vent, je ne sais pas trop même si lui m'ignore encore, moi je le regarde, je le bouffe des yeux comme l'alcool me bouffe de l'intérieur. Je suis prêt à tout lui dire: ce qu'il m'est arrivé, pourquoi je l'ai repoussé, pourquoi je souffre de ne plus le voir, de ne plus le laisser me prendre dans ses bras, que je souffre lorsqu'il ne pose pas son regard sur moi, que je l'aime plus que ma propre vie, que je l'aime à en oublier de respirer, à m'en arracher le coeur tellement celui-ci me fait souffrir que je l'aime plus que je n'aurais jamais voulus, que je l'aime plus que je n'aurais jamais cru pouvoir aimer quelqu'un un jour. 

Je le regarde, j'attends, j'attends pour tout lui dire. Je ne sais pas ce que j'attends, mais j'attends:

- Qu'est-ce que tu veux Juliette?

- Je crois qu'on devrait parler.

- Parler de quoi? Y a plus rien à dire, on a essayé, on a échoué. Alors je crois que c'est mieux pour nous de rester là. 

Je ne pleure pas pourtant ce n'est pas l'envie qui manque, les larmes me nouent la gorge, m'empêchant de respire. Je dois vomir. Je fonce aux toilettes, je l'entends légèrement surpris demander ce que j'ai:

-  Tu vas où?

Je m'affale sur la cuvette des toilettes, mais rien, tout ce qui me brule l'estomac y reste. Lamentable, j'y été, j'étais face à lui, on se parlait, on s'écoutait et il fallait que je fuis. J'ai cette boule de noirceur en moi qui brule et aujourd'hui, à ce moment précis, cette boule de feu ardente se consume d'un feu destructeur, elle brule comme jamais elle n'a brulé, me dévorant au passage. 

Mon souffle est court, je cherche mon air, mais en vain ce souffle de vie m'a quitté. A la porte on tambourine, le trop plein d'émotion me floue l'esprit, je ne me rappelle plus de rien quand je me réveille le matin simplement que je me réveil dans le lit d'Adèle, c'est comme-ci il était là, avec moi, son odeur emplie la pièce et mes narines et pourtant je suis si seule. J'ai échoué, encore. Le désespoir me submerge quand je remarque un petit papier gribouillé sur la commode à l'autre bout de la chambre.

Je me lève les jambes grelottante, et le lit. Ce bout de papier résonne en moi comme les étoiles dans le ciel un soir de tempête, presque imperceptible mais quand on finit enfin par les apercevoir l'espoir revient. Ces phrases, ces mots, cette écriture, tout me rappelle inexorablement quelque chose, un temps où j'étais bien, un temps où tout allé pour le mieux, où mon petit monde c'était toi. 



CA Y EST! Je suis tellement heureuse d'être de retour après tout ce temps. Mon année de FAC à flinguée mon inspiration et mon envie d'écrire (tout comme le confinement d'ailleurs). Je me remet doucement à écrire j'espère de tout coeur que ça va vous plaire. Ce n'est pas de la grande littérature mais c'est pour me remettre doucement dans le bain. N'hésitez pas à me donner des avis, merci pour ceux qui sont encore là, qui ont su patienter et merci aussi à ceux qui arrive! Je vous souhaite pleins de bonne chose et à bientôt (le plus tôt possible j'espère)! 

Amour vagabond (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant