Amour vagabond (Tome 2)

Peur et haine (pdv Mekra)

-Molly! hurlais-je à travers l'appartement.

Je la vois esquiver les gens pour me rejoindre:

-Qu'est-ce qu'il y a?

-C'est Juliette, y a un problème. Prend tes affaires, elle est chez toi on va la chercher.

-D'accord.

Nous prenons nos affaires, lorsque Framal me vois:

-Tu fais quoi?

-On va chercher Ju', y a un problème avec elle.

-Ok je viens avec vous. Dit-il.

On explique à 2zer ce qu'il se passe et on court jusqu'à la voiture, je conduis, Molly, inquiète essaie de la rappeler mais tombe toujours sur messagerie. On est à environs 20 mins de chez Molly, et la savoir seule dans l'état dans lequel elle semblait-être au téléphone nous inquiète tous beaucoup. Framal gueule sur chaque voiture qui n'avance pas assez vite à son gout, Molly est au bord des larmes pendant que je conduis comme un fou à travers les rues escarpées de la ville :

-Putain mais elle a quoi ? demande Framal entre deux insultes.

-J'en sais rien, sa voix au téléphone était faible, j'avais l'impression qu'elle avait froid et j'ai un mauvais pressentiment.

-Elle répond plus alors tu as surement raison Mek. Dit Molly.

J'accélère encore, l'heure tardive me permet de rouler bien au-dessus de la limitation sans rencontrer beaucoup de voitures. Je suis devant chez Molly en 13 mins. Framal descend comme un fou de la voiture et rentre dans l'immeuble suivi de Molly et moi. J'ai mis le chauffage à fond dans la voiture. Arrivé à l'étage je vois Framal qui la sert fort contre lui, j'aperçois à peine Juliette cachée dans ses bras, seul son bras et la main frêle dépasse du corps de Framal qui faisait barrage pour m'empêcher de voir et de m'approcher:

-On va la porter, je vais t'aider.

-Non c'est bon descend, je vais la porter seul.

Je le regarde avec de grands yeux.

-Pourquoi ? Je regarde Molly qui me sourit faiblement :

-Descend, c'est mieux pour tout le monde.

Je descends à contre-coeur, je ne comprends rien. A peine ai-je quitté l'immeuble que j'entends un grand fracas, et Framal qui hurle :

-PUTAIN ! Je vais le tuer ! Je vais buter ce mec Molly

Je monte dans la voiture plein d'incompréhension et Molly me rejoint peu après sans Framal :

-Faut qu'on l'emmène à l'hôpital. Dit-elle en évitant mon regard.

-Il se passe quoi Molly ?

-C'est mieux que tu ne t'énerves pas ce soir, c'est mieux pour elle. On réglera tout plus tard. Tu dois me promettre de ne pas t'énerver, Framal prend sur lui, mais tu le connais, si tu exploses il va exploser.

-Il s'est passé quoi Molly ? Dis-le-moi, je veux savoir, c'est ma Ju'.

-Je te dirais quand on sera à l'hôpital.

Je m'apprête à riposter, mais Framal rentre dans la voiture avec Juliette qui semble inanimée. Il la pose délicatement à côté de lui et elle s'avachie sur son épaule. Il maintient sa tête sur son épaule avec sa main et tient son autre main dans la sienne. Son odeur embaume la voiture ce qui me met encore plus hors de moi. Je ne veux même pas la regarder, je sais que ce que je vais voire va m'enrager au plus au point, alors j'allume la voiture et roule vers l'hôpital qui n'est pas tout proche. Aucun de nous ne parle, nous avons tous les trois peurs pour elle. Au bout de quelques minutes de route elle semble sortir enfin de sa léthargie. Elle est dans les bras de Framal qui semble prendre sur lui, il a peur, mais pour elle, il fait comme-ci tout aller bien, il est plus tendu que d'ordinaire :

-Juliette, on va à l'hôpital. Ça va aller ma reuss, tu vas t'en sortir. Lui dit-il.

-Pas l'hôpital. Articule-t-elle.

-Non, tes folle ou quoi ? T'es dans un sale état. Dit Molly.

-Je ne veux pas y aller, Framal dit leur, je peux pas y aller.

Juliette sait que Framal est le maillon faible en ce qui la concerne, il est complétement fou de sa petite soeur et malheureusement en ce qui le concerne, mon amour de frère a souvent raison de moi

-Non Juliette, arrête tes conneries, t'as vue ton état ? On va à l'hôpital et je te laisse pas le choix.

-Fram, je veux pas y aller, aide-moi

Framal la regarde dans les yeux en tenant sa tête entre ses grandes mains, lorsque je croise son regard dans le rétroviseur intérieur, je vois, je comprends qu'il est d'accord avec elle :

-Mek, on va pas à l'hôpital, elle sera mieux chez moi, je peux m'occuper d'elle et on peut appeler SOS médecin.

-Framal, dans 1h à peine il va arriver. S'il la voit comme ça il va tout casser. Il va chercher à comprendre et il réglera le problème à sa façon. Explique Molly.

-Elle veut pas y aller alors je peux pas vous laisser l'emmener. On a cas annuler la soirée, dit à tout le monde de rentrer et dit lui de pas venir.

-Non Framal, pour une fois tu fermes ta gueule et tu vas nous écouter, regarde-là. Elle va crever, on va à l'hôpital et tu nous accompagnes.

-Attend? Tes sérieux, tu te rends compte de ce que tu dis ? Toi regarde-là, c'est Juliette. Elle va s'en sortir, alors maintenant on va chez moi.

Je commence à prendre une profonde respiration quand Molly pose sa main sur la mienne :

-On va chez Framal, je vais appeler une amie infirmière et on ira à l'hôpital dans la nuit si il faut.

-Oui je vais m'occuper d'elle, mais l'emmène pas à l'hôpital Mek.

-Elle fait peut-être une hémorragie ou un truc du genre. Dit Molly.

-On verra ça avec ta pote, si elle veut pas y aller, je veux pas qu'elle y aille.

-D'accord, Molly tu peux appeler 2zer, et demande lui de faire partir tout le monde s'il-te-plait.

-Oui.

Elle dépose un baiser sur ma main comme pour me remercier et je change de direction vers chez Framal. 2zer répond rapidement et quand on arrive les dernières personnes partent. Framal pose Ju sur son lit, on attend l'amie de Molly. On est tous dans la chambre de Framal et pour la première fois je vois l'ampleur des dégâts, son visage est plein d'ecchymoses, ses lèvres sont bleutées par le froid, son cou est plein de marques rouges, je ne peux plus regarde ça. Je quitte la chambre pour le balcon, je respire un peu et allume une clope, j'ai du mal à retenir les grandes vagues d'émotions qui me submergent. Comment on peut lui faire ça? Ma Juliette, que lui est-il arrivée? Je me déteste. Je veux tout casser.