Souffrir en silence (pdv Juliette)

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J'étais en quelques secondes passée d'une alcôve familière et rassurante à quelque chose de froid et douloureux. J'avais fermée les yeux comme une enfant par peur de souffrir plus si je les ouvraient.
J'avais le sentiment que la terre tournait sans moi.
- Juliette?
- Ken que lui as-tu fait? Regarde là.
Je ne reconnaissais pas les voix, mais on m'avait portée jusque sur une table. De là j'ai senti des mains glaciale sur mes mollets, mes chevilles, mes bras puis une voix irritante et grave m'a demandé où j'avais mal. J'ai doucement chuchoté :
- ma cote.
Je ressentais la chaleur de quelqu'un qui s'approchait de moi pour écouter mon murmure aussi faible soit-il.
- Juliette je suis désolée.
- Je ne comprends rien il se passe quoi? Demandais-je.
- il y a au moins deux côtes cassées. Il n'y a rien à faire, aller aux urgences pour vois faire prescrire un médicament.
- à ça NON, Ken on rentre à la maison! Tu viens? Dis-je en l'attrapant par la chemise et le tirant derrière moi.
- sacrée femme. Dit Safia.
- Et tu n'as rien vu, à la prochaine Safia.
Et nous nous sommes éclipsés, l'alcool faisait taire la douleur et me donnait chaud, beaucoup trop chaud.
Je cherchais à retirer mon haut, ce que Ken m'a empêché de faire. Sur la route je le trainais derrière moi, il voulait qu'on aille à l'hôpital ou voir un médecin mais moi je voulais simplement dormir.
- Mais tu ne comprends pas c'est de ma faute Ju'.
- OOOOOH arrête de faire chier Samaras on rentre et on dors.
C'était clairement l'alcool qui parlait pour moi. J'étais désynibé au pas possible et surtout joyeuse je voulais danser, parler avec Ken toute la nuit sur la plage, l'embrasser, lui faire l'amour, l'aimer, et j'en passe.
Je le voulais lui, tout entier.
Je n'avais d'un coup plus peur des hommes, plus peur de ce qu'ils pouvaient me faire ou vouloir me faire. Je n'avais plus peur de lui.
Arrivé à la maison je me jette dans le lit et m'endors presque immédiatement j'ai juste eu le temps d'articuler d'une voie sûrement à peine audible que j'aimais être avec lui.
J'aimais l'avoir à mes côtés, il était rassurant pour moi, il était l'homme qui équilibrait ma vie. Il était celui dont j'avais besoin pour être complète.
Je sombrais dans un sommeil profond et réparateur quand je l'entendis monter dans sa chambre me soufflant de passer une bonne nuit.
Quand j'ouvris les yeux, tout autour de moi était plongé dans le noir, je mis quelque instant à trouver la lumière. La porte de ma chambre était ouverte et une légère brise me caressais les bras hors de la couette.
Je marchais vers la brise prise d'une soudaine chaleur intense dans la cage thoracique. Mes côtes ne m'avais jamais autant faites souffrir.
J'arrivais sur le balcon où Ken été assis calmement face à l'immensité de la beauté de cet endroit.
- Tu ne dors pas?
- Je n'arrive plus à me rendormir et toi?
- Je ne suis plus fatiguée.
À parler mes côtes me rappelle ce que je leur ait fait subir et se venge. Des larmes coulent sur mes joues je ne cherche pas à les retenir tellement la douleur est intense.
- Ce sont tes côtes qui te font souffrir?
- Oui, tout me fais souffrir ces derniers jours ont dirait.
Il tourne sa chaise vers moi et part chercher un verre d'eau qu'il me donne en se rasseyant face à moi.
- Raconte-moi ce qui te fait souffrir.
- Ken, dis-je dans un soupir. Tu sais déjà tout. On a jamais eu besoin de nous dire ce genre de chose et tu le sais.
- je veux savoir, juliette, je veux savoir si l'on souffre tous les deux pour les mêmes raisons. J'ai besoins de savoir tu comprends?
- Je crois.
J'attends un instant, cherchant les mots adéquates ce qui n'avait rien d'aisé.
- Ken, je souffre de t'avoir si près de moi et pourtant de te sentir si loin.
À ces mots il se rapproche de moi comme-ci cela aller soulager ma douleur.
- Je souffre de te voir et d'être à côté sans pouvoir t'aimer ouvertement. Je souffre de te savoir dans la chambre juste au-dessus et de ne pas pouvoir dormir avec toi. Je souffre de te voir sans pouvoir te dire tout ce que je ressens et tout ce que j'ai traversé et je souffre que tu ne puisses pas me raconter ce qu'il y a dans ta tête. Je souffre de voir tes lèvres dont le goût est resté dans ma mémoire sans pouvoir les effleurer, les embrasser.
Il ne disait rien, il était simplement silencieux face à moi et son visage ne laissez rien transparaître.
- Ken, je souffre d'amour pour toi. Je brule d'amour pour toi. Je souffre du matin au soir de te savoir à la fois si proche mais d'une certaine manière si loin. Je souffre de savoir que cette éloignement est de ma faute. Mais je souffre de t'aimer autant. Et ça, ça me fait bien plus souffrir que n'importe qu'elles côtes explosées, parce que c'est mon coeur qui explose, et c'est mon cerveau qui le fait culpabiliser de souffrir d'amour pour toi.
- Je suis désolé à-t-il articulait mais...
Il ne finit pas sa phrase et cherche ses mots. Je me lève surprise et m'adosse contre la barrière noire pour ne pas m'effondrer...
- Juliette, écoute, je suis désolé mais je devais te le dire depuis longtemps......

Amour vagabond (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant