Souvenir

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Après cette fameuse "transformation", lorsque je me suis réveillée je veux dire, je me rappelle d'avoir entendu des éclats de voix plutôt violents. Mon ouïe s'était améliorée. J'entendais mes parents et mon frère discuter avec des gens que je ne connaissais pas. Je n'eus nul besoin de me rapprocher pour entendre leur conversation.

-Qu'est ce que vous voulez? demandait mon père, visiblement énervé.

Un homme répondit d'une voix mielleuse et aussi collante qu'une toile d'araignée:

-On va faire le tour du jardin.

Ma mère s'exclama:

-Mais bien sûr! Vous croyez qu'on va vous laisser vous balader dans NOTRE propriété armé jusqu'aux dents?

Je ne pus m'empêcher de frissonner. Ces hommes étaient armés. Et mes parents leurs faisaient face. Que puis-je faire? me demandais-je apeurée. Je cherchais dans ma tête quand une voix me parla.

Diversion.

J'hochai la tête, rassurée. J'avais reconnu cette voix. C'était celle de l'Okamy. A moins que ce ne soit que mon esprit. Encore aujourd'hui je me dis que c'était sûrement un peu des deux.

Je m'avançai, baissée pour éviter qu'on ne m'aperçoive par le biais des fenêtres, puis je me collai contre le mur et portai mes mains à ma bouche et...imitai le cri du loup.

Aussitôt, les hommes, je crois qu'il y en avait trois et une femme, poussèrent mes parents et se précipitèrent dans le jardin. Quant à moi, je me cachai dans le bosquet de fougères qui bordaient une petite marre. Un canard souchet s'envola poussant des cris mécontents et je lui lançai un regard noir. La femme s'arrêta de marcher, et se tourna vers le bosquet où j'étais tapie, elle s'approcha de moi, son arme braquée vers les fourrés. Quand soudain, un des hommes, il avait une cicatrice au niveau de la joue cria:

-EH! Venez voir ça!

Il s'agenouilla près de l'arbre mort, le regardant de haut en bas. Il murmura aux autres:

-Vous pensez à ce que je pense?

La femme hocha la tête d'un air grave.

-C'est bien ce que nous craignons, nos doutes étaient fondés. Chris avait raison, ils sont revenus...

Un deuxième homme, il avait une mèche bleue, parla d'une voix grave:

-Le couple sait sûrement quelque chose à propos de cet arbre...après tout, il était dans leur jardin...

Le troisième homme, il n'avait pas de barbe contrairement aux autres hommes, se détourna et s'en alla vers mes parents qui arrivaient vers les intrus. Mon père avait les sourcils froncés et ma mère essayait de le raisonner. Mais rien n'y fait, mon père donna un coup de poing à l'homme-sans-barbe. Ce dernier grogna et riposta, mettant mon père à terre. Ma mère poussa un cri désespéré et aida mon père qui insulta l'autre, furieux. L'homme-sans-barbe ricana et le remit à terre d'un coup de pied. Ma mère hurla. Les autres regardaient l'autre faire, impassibles. Je fermai les yeux, terrifiée. Un grand cri résonna dans la nuit. Il me fit ouvrir les yeux. Le groupe de ravisseurs était au sol, ils avaient tous un filet de sang qui dégoulinait sur leur visage. Je poussai un cri. Mes parents se tournèrent vers le bosquet où j'étais cachée, inquiets. Ma mère me prit dans ses bras.

-Arisa, souffla t'elle soulagée.

-Tu as été courageuse ma puce, murmura mon père, les yeux brillants.

-Où...où est Turi? demandai-je apeurée.

-Il a appelé la police, dit mon père d'un ton rassurant.

Il me serra à son tour dans ses bras.

-Je ne sais pas ce qu'il s'est passé et pourquoi ils sont dans cet état, avoua t'il.

J'aurai voulu tout lui dire ce soir là, mais les paroles du loup résonnèrent dans ma tête.

Rester dans le secret, ne le dire à personne, et ne rien montrer.

-Moi non plus, mentis-je.

Ma mère remit une mèche noire de mes cheveux derrière mes oreilles et me souffla:

-Nous ne sommes plus en sécurité ici, il nous faut partir.

Histoire au fil des penséesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant