Chapitre 7

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Je suis réveillée par les rayons du soleil. Je suis toujours dans le salon, recroquevillée sous ma couverture. Mes muscles sont tout endoloris, je bouge doucement. J'ai les yeux tout gonflés. Je tends mes jambes et je gémis légèrement. Quelle idée de s'endormir dans cette position...

J'entends du bruit derrière moi. Je ne tourne pas la tête, je sais que c'est Bucky. Je lui en veux de ne pas m'avoir répondu hier soir. J'avais besoin d'aide. Je l'ai aidé quand lui avait sa crise de panique.

Bucky- Tu vas bien ?

Je vois rouge, il se fout de moi ? Je me retourne vivement, oubliant momentanément mes courbatures et je lui balance ce que j'ai dans la main. C'est à dire un coussin. Il l'esquive sans effort et me regarde dans les yeux. Il ne dit rien devant le signe évident de mes pleurs.

Adèle- J'avais besoin de ton aide, c'était trop te demander ?

Bucky- J'ai mal agi, désolé.

Je lève les yeux au ciel.

Adèle- Oui, encore. Super, maintenant, j'y vais j'ai un entretien ce matin.

Je me lève et me dirige dans la cuisine. Je me sers un verre de jus d'orange quand il me prend le bras pour que je me tourne vers lui.

Bucky- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Adèle- Rien *Je hausse les épaules, il va me trouver ridicule* J'ai une peur bleue de l'orage et d'habitude, il y a toujours quelqu'un avec moi.

Il voit bien que je n'ai pas envie de discuter avec lui alors il part. Je soupire et continue de me préparer. Dans la salle de bain, je passe une grosse couche de rouge à lèvres pour cacher un minimum ma lèvre abimée. J'en profite pour me regarder un moment dans le miroir. On dirait un mort vivant.

Je sautille sur place pour me réveiller. Je pars bientôt, j'ai vraiment besoin de ce job. Travailler dans une librairie, même à mi-temps, m'aidera à sortir de cette déprimante routine qui rythme ma vie depuis plusieurs mois. Je souffle un bon coup et sors de l'appartement, prête à affronter le mauvais temps de New-York.

*********

Le rendez-vous s'est bien passé. Je pense que j'ai mes chances mais je ne le saurais pas avant une ou deux semaines. Je vais continuer à chercher, on ne sait jamais. Je m'arrête dans un café pour me réchauffer un peu, je suis frigorifiée.

Il y a du monde à l'intérieur, je n'y fais pas attention, je ne dois pas être la seule à vouloir échapper à tout ce vent. Et nous sommes à New-York après tout.

Ce sont plutôt les exclamations et l'ambiance de révolte qui m'alertent. Je me faufile un passage jusqu'au comptoir. Je manque plusieurs fois de me faire piétiner, ce que les gens peuvent être agressif quand il manque de caféine ! J'arrive enfin au comptoir et m'adresse au serveur.

Adèle- Bonjour ! Qu'est-ce qu'il se passe ici ?

Serveur- Ils sont comme ça à cause de ce type...

Je fronce les sourcils, il doit sans doute s'agir d'un homme du gouvernement ou un homme d'affaire puissant. Ce n'est pas très intéressant. Le serveur prend ma commande et je me place sur le côté pour attendre. Je lève la tête vers la télévision au plafond et ce que je vois me glace le sang. Un homme que je ne connais pas, environ la soixantaine, pleure et témoigne, le visage déformé par la rage. Je n'entends pas ce qu'il dit mais le titre du reportage parle pour lui.

" Un père réclame vengeance : "Le soldat de l'hiver a tué mon fils !" "

Merde.

Le brouhaha m'empêche de comprendre ce qu'il se passe. Je m'approche de la télévision en poussant sans ménagement les personnes sur mon chemin. Je me concentre sur la voix de l'homme mais une femme crie derrière moi. Je me retourne et crie à mon tour.

Ne me sauve pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant