Ne me sauve pas

Chapitre 9

Je suis seule dans le salon. La nuit tombe. On a fini notre petite "réunion". On a rien à faire à part attendre. Personnellement, je trouve que c'est un très mauvais plan. Je ne suis pas sur que Bucky puisse attendre que quelque chose arrive.

Je n'aurai pas dû lui parler de ma capacité. J'ai l'impression d'en avoir rajouté une couche. Le tonnerre gronde dehors. Je frissonne et me lève du canapé pour me diriger vers la seule chambre inoccupée de l'étage. J'ouvre la porte et allume toutes les lumières. Ce qui est un peu ridicule car je me couche sous ma couette. On dirait que j'ai trois ans mais l'éclair qui passe devant ma fenêtre me fait bondir de trois mètres. J'ai oublié de fermer les volets.

Je respire doucement et ferme les yeux. J'ai bien envie de rejoindre Sharon et Sam pour avoir moins peur mais quelque chose me dit qu'ils ne veulent pas être dérangé. Quant à Bucky, il ne voudra sûrement plus jamais me parler...

On touche mon épaule par dessus la couette et je hurle de terreur. Je tombe de mon lit et atterris sur les fesses. Le soldat se tient debout de l'autre côté de mon lit. Il fronce les sourcils. Je sens mon cœur battre fort dans ma poitrine. Il pourrait pas faire un minimum de bruit pour s'annoncer ?

Bucky- J'ai entendu l'orage. J'ai pensé que tu aurais besoin d'aide.

Adèle- Tu-tu ne m'évites pas ? Je t'ai quand même dit que je voyais les morts.

Mais ferme la Adèle, tu cherches quoi là ? Je me relève mais me prends les pieds dans ma couette. Je manque de m'étaler par terre une seconde fois. Je sursaute quand j'entends un second coup.

Le brun n'a rien dit devant mon agitation. Il contourne le lit pour fermer les volets. Je m'assois sur le lit et enfouie ma tête dans mes mains. Je ne sais pas quoi penser. Je pensais qu'il allait m'éviter et non, il est là.

Je sens le lit s'affaisser.

Bucky- C'est sûr que ce n'est pas anodin... Ça arrive à chaque fois ?

Je choisi d'être honnête, autant continuer sur ma lancée.

Adèle- Non, mais parmi tous les gens que j'ai connu, tu es la personne qui pense le plus à la mort.

Bucky- Je ne sais pas si je vais pouvoir continuer à te parler autant. Tu peux parler aux gens que j'ai tué, merde, c'est horrible...

Je ravale un sanglot et fixe le mur. Je m'attendais à quelque chose comme ça à vrai dire. Je garde un visage froid alors que mon cœur vient d'en prendre un bon coup. J'ai besoin d'un verre.

Bucky- D'un autre côté, je ne sais pas si je vais pouvoir arrêter de te fréquenter. *Il cherche ses mots* Enfin, ce que je veux dire, hum... c'est que je me suis habitué à ta présence dans ma vie...

J'ai bien entendu ? Je tourne la tête vers lui, il a la tête baissé sur ses chaussures et les mains liées.

Bucky- Enfin bref, je suis un peu perdu pour changer. Qu'est-ce que je dois faire ?

Adèle- Je ne suis pas très objective dans la réponse de cette question. Je n'ai pas envie qu'on arrête de se parler ou je ne sais quoi. J'avais l'impression qu'on commençait à devenir amis.

Il sourit légèrement. La pluie vient se rajouter à l'orage. Je déteste la sensation que ça me procure. Je commence à trembler. Je ramasse la couette par terre pour me couvrir.

Bucky- J'ai une dernière question à te poser.

Adèle- Je t'en prie.

Bucky- L'adolescent de 16 ans...