17. Decision et neige

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« Je lui casse les doigts ou je lui arrache les ongles ? »

Livaï se tient au milieu de la pièce, la main posée sur la tête de l'homme attaché à la chaise. Il est bâillonné par un scotch épais, son visage est rouge de panique. Ses joues sont striées par ses larmes qui coulent depuis qu'il a ouvert les yeux dans le garage.

« Dépêche-toi de choisir Nora. »

Je recule un peu plus vers la porte du garage qu'il a fermé. Je veux m'enfuir et retourner dans la maison dans laquelle j'ai passé trois jours déjà. Trois jours où j'ai pu avoir chaud, manger correctement et surtout avoir accès à un peu de divertissement avec la télé dans la chambre.

Vers dix huit heure Livaï m'a traîné dans le garage sans sommation. Je ne savais pas ce qu'il avait en tête mais j'ai peur de comprendre à présent.

L'homme tente, dans un élan désespéré, d'arracher ses liens, mais c'est inutile. Livaï lui jette un coup d'œil fortement ennuyé. Il porte un costume noir, ce qui est peu habituel, je remarque aussi qu'il a été coupé ses cheveux, ils ne sont plus aussi long que ce matin.

« Laisse-moi sortir, je t'en prie. » je recule encore jusqu'à me retrouver plaquée contre la porte. Je ne veux pas voir ça.

Il soupire, avant de se diriger vers le plan de travail sur lequel repose tous ses ustensiles et une feuille imprimée. « Nora, sois sage et réponds à ma question. »

Mon corps est traversé immédiatement d'un frisson de peur. Sois sage. Non hors de question qu'il s'énerve contre moi, je ne le supporterai pas.

Je me recroqueville contre la porte, prise de tremblement. J'ai peur de ce qu'il me fera si je ne réponds pas. Un sanglot passe sur mes lèvres. « Les doigts... »

Je le vois s'approcher de moi et je m'accroupis en cachant ma tête dans mes bras. Pitié qu'il ne me touche pas.

« Je lui brise les doigts ? » il pose une main sur ma tête et je sursaute mais ne change pas de position.

J'acquiesce de la tête et il ricane. « Tu vois quand tu veux. » il s'éloigne. « Je vais lui retirer le bâillon, c'est pas drôle si on ne l'entend pas. »

« Laisse moi sortir je t'en supplie. » je souffle entre mes pleurs. Pourquoi est-ce qu'il fait ça ? Il ne m'a jamais forcé à assister à ses séances de torture avant. Même quand j'étais dans le garage il me laissait toujours tranquille, dans mon coin.

« Ne fais pas ton rabat joie. » je l'entend arracher le scotch de la bouche de l'homme. Il se met à le supplier mais Livaï le fait taire rapidement. Un crack reconnaissable résonne dans le garage et l'homme pousse un hurlement de détresse. Le faire taire est un bien grand mot, il le fait hurler au lieu de supplier... Et moi je reste là, recroquevillée contre la porte en espérant disparaître.

*

« Lève-toi. »

Je lève les yeux vers Livaï qui est entré dans la chambre interrompant ma lecture.

« Pourquoi ? » j'ai peur qu'il m'emmène dans le garage comme hier. C'était affreux, je ne veux pas revivre ça.

« On sort dehors, alors lève ton cul. » mon cerveau arrête de fonctionner à ses mots. Dehors ? On sort dehors ? Il me fait une blague la ?

Je le vois ouvrir l'armoire et y sortir des vêtements chauds avant de les jeter sur le lit. « Allez, lève ton cul et change toi avant que je ne m'énerve. »

Sous la menace je pose immédiatement mon livre avant de me lever. Livaï ne prend même plus la peine de m'attacher. C'est dire à quel point je dois faire pitié.

A's (Livaï x OC) AUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant