14 La première fois

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Je meurs d'envie de l'embrasser, de me jeter sur les lèvres si douces et dures à la fois qui m'ont effleurées il y a deux jours. Je me retiens avec peine de ne pas me jeter sur Derek.

Ai-je bien compris ? A-t-il dit ce que j'ai cru comprendre ?

Je dois certainement prendre mon désir pour la réalité. Ou le vin est drogué ? Aurais-je enfin la chance d'être aimé ?

Derek était jaloux de la fille ? Celle que j'ai pas ramené chez moi car elle m'agaçait et surtout parce que le comportement de Derek m'avait inquiété.

Il est là. Tout proche. Et comme d'habitude, il ne respire plus. Comme à chaque fois qu'il est ému.

Merde, ce serait une putain d'excuse pour lui faire du bouche à bouche. Sauf que je n'ai plus besoin d'excuse ?

Nous sommes si proches. Ses lèvres si tentantes ne sont qu'à un souffle. Je n'ai qu'à me pencher une seconde, juste une seconde. Je ne le quitte pas du regard, guettant le moindre signe de recul mais au contraire ce que je lis dans ses magnifiques prunelles vertes me serre le ventre : l'envie, le désir. Le feu qui me ronge depuis si longtemps ne demande qu'à être libéré. Il ne va pas me repousser. Je bascule un peu plus mon visage et nos lèvres se frôlent. Déclenchant instantanément une bouffée de désir sauvage en moi. Je veux lui saisir la nuque, l'attacher à moi, le dévorer.

Derek entre-ouvre légèrement ses lèvres sous les miennes, acceptant mon approche et j'aspire son souffle me contraingnant grâce à une force que je ne me connaissais pas à rester calme, doux. Ne pas l'effrayer. Ne pas perdre cette putain de chance. Juste savourer la douceur de ce premier, non deuxième contact. Juste savourer sa peau douce sous la mienne sans rien demander de plus. Mais un feu intérieur me dévore que je domine de moins en moins facilement.

— Morgan...

Son gémissement me fait frémir. Je rêve de cet instant depuis si longtemps.

******

La porte de l'ascenseur se referme et je passe un bras sur l'épaule de Derek pour maintenir son équilibre. Ou le mien, je ne sais pas trop. Ce soir, on a fêté son départ de chez moi.

Ouais, il va partir. Un mois qu'il est mon coloc. Un mois qu'il est devenu un élément indispensable de Extrem Green Tours, il a révolutionné la comm de l'entreprise ... et ma vie.

J'ai pas vraiment envie qu'il déménage. Même s'il ne part que pour l'appartement voisin qui s'est miraculeusement libéré. Il ne sera plus là, chez moi. Je sens sa main qui cramponne le col de mon éternel blouson noir.

— Mec, ça fait deux fois en un mois que tu me saoules, t'as vraiment une sale influence sur moi.

— Te plains pas. C'est toi qui a insisté pour les derniers verres. Allez Derek, encore un effort, on est presque arrivé.

— Pourquoi t'es pas ivre ?

— Je suis ivre. Mais ça se voit pas. Allez entre.

Je le bouscule gentiment pour qu'il ne s'effondre pas sur le sol de l'entrée. Il ne tient décidément pas l'alcool. Et je n'aurais pas dû boire. Pas ce soir. Mais c'était la seule façon de supporter sa façon de draguer chaque fille qui s'approchait de nous. Oui il va mieux. D'ici peu, il aura le courage de sauter le pas et d'amener une fille dans son lit. Chez lui. Pas chez moi. Ça je pourrais pas. Car je ne peux plus faire l'autruche. Ce type a détruit tout ce que j'ai mis si longtemps à enfouir.

Alors qu'il essaie de rentrer dans le placard de l'entrée, je le repousse un peu rudement.

— Tu fais quoi là ?

𝙹𝚞𝚜𝚝 𝙻𝚘𝚟𝚎 | BxBOù les histoires vivent. Découvrez maintenant