CHAPITRE VIII

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-Harry.point.de.vue.-

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"On va où?"

Mon ton était froid, presque cassant, c'est toujours ça après une crise. Je me referme sur moi-même, je m'enferme dans une cage, et tant que personne ne se décide à prendre la clé et ouvrir, j'y reste, et je vous le jure, ça dure longtemps.  Trop longtemps parce qu'après ça recommence, ça fini jamais.  Aucune pause. C'est comme un match de foot, on joue tous au final, puis à un moment il y aura la fin  du match un gagnant et un perdant, mais ce perdant rejouera après, lui, et il gagnera sûrement, pas du premier coup, mais il le fera, il y arrivera. Et j'en ai marre de perdre tous les matchs, de me faire balayer, prendre des ballons dans la tête, me faire cracher dessus, tomber, me rouler dans l'herbe, choper des cartons rouges, c'est fatiguant, alors je laisse ma place sur le ban de touche. Et j'attends la personne qui réussira enfin à arbitrer ma vie justement. Mais qui est cette personne qui aura la force de se faire insulter, de supporter mes crises de joueur relou à en crever? Je pense qu'aucune personne n'est assez forte pour ça.
"Tu le sais, regarde la vérité en face."

Et même dans la nuit la plus noir, même dans le noir le plus sombre, et dans l'ombre la plus cassante, j'ai vu le bleu de ses yeux rivé sur le jade des miens. Et on s'est stoppé, l'espace d'une seconde, avec le peu de lumière des lampadaires, j'ai vu cette étincelle dans ces yeux. C'est comme si tout s'était arrêter. Comme si tout était figé sur nous. Il me fixe d'un regard persant à en trouer du marbre, les flocons blancs faisant contraste au noir de la ruelle qui s'accorde à celui de son manteau, et, la seule chose qui faisait tâche dans ce décor c'est une paire d'océan rivés sur mes yeux, des yeux d'un bleu à vous en faire tomber amoureux.
"Amoureux? Toi? Amoureux? Harold, il faut un coeur pour tomber amoureux."
"ET J'EN AI UN!"

Il a même pas fait attention à moi. Ça a duré que quelques secondes, ce regard, mais il aurait du réagir. Je venais de lui gueuler en pleine gueule, il aurait du réagir bordel! Quelqu'un de normal aurait réagi. Mais qui a dit qu'un seul de nous deux était normal? Surtout pas moi, et, ouais, il faudra que je me rende à l'évidence. On a continué à marcher, dans la rue, sans personne, seuls. Seuls face à nous-mêmes. Et j'ai reconnu le petit portillon, alors il l'a ouvert et on est allé s'asseoir sur le banc. J'ai comptait chacun des pas depuis le portillon, et il y en avait un de plus depuis la dernière fois. Alors je suis retourné à l'entrée et j'ai marchais en prenant soins de faire des pas réguliers. Mais il a rien fait, il a pas réagi quand je qu'il venu m'asseoir à côté de lui. Et je sais pas ce que je dois faire, parce que c'est pas facile d'écouter les gens qui te disent "suis ton coeur" et si ton coeur est en millions de pièces, quelle pièce dois-tu suivre? Alors je sais pas quoi faire et je me bloque. C'est vrai, on peut pas aider tout le monde, mais tout le monde peut aider quelqu'un, et si personne prend son courage ? Si personne en a réellement envie, de vous aider. Et si nous, on en a pas envie, d'être aider? Il y a aucune issue.
"Tu dois réaliser qu'il ne se soucie pas de toi et que peut-être tu manques à quelqu'un qui lui se soucie de toi."

Et qui? Qui alors? Je sais faut pas que j'm'attache les gens me le dise "l'attache c'est la perte de sois" et si on est perdu? Si on est totalement perdu? Si on peut pas se perdre soi-même parce qu'on est rien, personne.
"Arrête de réfléchir."
"Oui, pardon."

J'avais baissé la tête sur mes mains et je fixais mes doigts qui s'entremêlaient, et quand j'ai relevé la tête j'ai remarqué qu'il me fixait d'un regard intense.
"Quoi?
-Rien.. Rien Harry... Je crois juste qu'il faut qu'on parle.
-J'ai pas envie de parler Louis, d'ailleurs je crois que je vais rentrer chez moi.
-J'ai dit à ta mère que tu passais la semaine avec moi, elle m'aime bien tu sais."
"Défends-toi bordel!"
"Je suis fatigué maintenant."
"fatigué de quoi?"
"De vivre je crois, de vivre.
-Tu... Tu l'appelle comment la petite voix?
-Je l'appelle pas, c'est elle qui m'appelle."
"Il a raison... Donne moi un prénom."

Et je me suis rendu compte que cette voix n'était pas dans ma tête, mais que c'était moi qui prononçait chacune de ces phrases...
"Tu l'aimes bien?"
"Qui?"
"Lui. Le châtain à côté. Moi je l'aime bien."
"Non."
"Pourquoi?"

Et tous ces souvenirs me sont revenus à l'esprit, j'ai posé mes pieds sur le banc, j'ai enroulé mes  bras autour de mes genoux et j'ai posé ma tête dessus.
"Tu m'aimes pas alors?
-Laisse moi tranquil.
-Harold...
-Laisse. Moi. Tranquil."

J'ai fait exprès de détacher chacun de mes mots et de les articuler.
"Salope. Je veux m'appeler salope."

Je l'ai entendu étouffer un rire à mes côtés.
"Ta gueule salope."

Et il a rit encore, sans s'arrêter cette fois, et quand j'ai tourné la tête vers lui et que je l'ai fusillé du regard il s'est arrêté.
"Pardon.
-C'est rien."

Il a ramené ses jambes sur le bois de façon à être en tailleur sur le banc, et il a rivé ses pupilles bleus vers moi, encore. Et je me suis perdu dans l'océan de ses yeux, encore.
"Pourquoi on a changé?
-C'est ta faute.
-C'était bien avant, non?
-Ouais.
-On était bien. Tant qu'on était tous les deux.
-Que tous les deux. C'est ta faute.
-T'as tué mon meilleur ami.
-Tu me tue à petits feux chaque jours."

Et là il l'a fermé, j'ai continué de regarder les flocons blancs s'écraser sur ses cheveux pendant qu'il essayait d'attraper ceux qui passaient sous ses yeux.

On était bien avant.
Avant nos 18 ans.
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Voilà, vous en savez maintenant un peu plus sur la maladie d'Harry, et vous avez sûrement compris, que l'histoire débute réellement, maintenant.
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⏰ Dernière mise à jour : Mar 03, 2015 ⏰

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