Chapitre 4

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Du sang. Du feu. Des cris. Tout est à la fois flou et à la fois clair. Je vois des flammes grandir sur les bâtiment, et venir lécher le sol. Des gens courent, crient, et d'autres tombent au sol.

"Non !"

Je veux les sauver, ils ne devraient pas mourir, pas comme ça, pas comme ça ! Je regarde impuissante face à la scène qui se déroule sous mes yeux. Puis je le sens. Le sang qui coule. Sous mon corps. Je baisse les yeux et vois une marre de sang qui s'est formée sous moi. Mais ce n'est pas mon sang. J'angoisse. Je suffoque à la vue de tout ce sang, des flammes, et de ces corps innocents, morts. Et je regarde mes mains. Je tiens un couteau. Le sang coule de mes mains, sans arrêt. Mais ce n'est pas le mien. C'est le leur. C'est leur sang. Je les ai tués.

"Non. Non. NON !"

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"NON !"

Je me réveille en sursaut, les idées floues. Je commence à angoisser, ayant encore la sensation du sang sur mes mains. Je dois sortir. Je dois sortir !
Je tente de me lever, mais tombe dans la précipitation. Je sens les larmes couler sur mes joues. Puis je sens quelque chose me toucher l'épaule. Je me tourne vers la source de contact, confuse et apeurée. C'était Aizawa. Il était toujours là. Je le vis me parler, mais je ne comprenais rien. Un bourdonnement sourd couvrait ses paroles. Je me pris la tête entre les mains, l'angoisse prenant de plus en plus de place, je n'arrivait plus à respirer. Je sentis d'un coup l'air frais, sans comprendre ce qu'il se passait réellement. La morsure de l'air du soir entreprit de me calmer peu à peu. Je recouvrais mes esprits tout doucement, avant de comprendre que l'on m'avait transporté à l'extérieur.

Aizawa : Tout va bien ?

Je ne répondit pas. Je regardais le sol, honteuse que quelqu'un m'ait vu dans cet état, et encore plus lui. Je commençais à retrouver mes sens peu à peu, et me rendis compte que je n'étais pas sur le sol, mais dans les bras de mon professeur. Je me mit à rougir immédiatement. Je ne pouvais pas le regarder en face.

Aizawa : Tu as fait un cauchemard ? 

Je hochais silencieusement la tête. Après quelques secondes il me ramena à l'intérieur et me reposa sur le canapé. Gênée, je n'osais toujours pas le regarder. Il se baissa et me releva le menton en me demandant à nouveau si tout allait bien. J'hochais la tête. Je remarquais qu'il n'avait plus son écharpe et avait attaché ses cheveux en un demi-chignon, et pour tout dire, je trouve que ça lui allait plutôt bien. Il se releva et se dirigea vers la cuisine pour réapparaître quelque secondes plus tard, un verre d'eau à la main. Il me le tendit. Je prit le verre en le remerciant maladroitement et le bu d'une traite.

Aizawa : Tu veux en parler ?

Toi : Pas vraiment...

Aizawa : Tu ne devrais pas tout garder pour toi, je peux comprendre que ça puisse te faire mal d'en parler, mais ça va te détruire à petit feu de garder quelque chose de si lourd pour toi.

Toi : Je le sais bien, mais je n'ai personne à qui me confier, et à qui je fais confiance. Je sais très bien comment sont les autres. Même quand quelque chose n'est pas de notre faute, à partir du moment où on l'a fait, on nous accusera toute notre vie de ce qui s'est passé...

Je sentais son regard sur moi, essayant de me percer à jour, mais son regard semblait moins dur, plus compatissant. Il s'assit à côté de moi, essuya mes joues encore trempées de larmes et me caressa doucement le dos. Ce simple geste me réconforta.

Aizawa : Ne pense pas que tout le monde te jugera de cette façon. Certes beaucoup le feront, mais il suffit de s'adresser aux bonnes personnes. Et les professeurs de Yuei sont des personnes de confiance, tu peux me croire.

Tu vivras (Aizawa x Reader)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant