Chapitre 11

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Bien que midi soit passé, Aizawa prépara quelque chose de rapide à manger. N'ayant pas faim, pour changer, j'essayai de l'esquiver et d'aller dans ma chambre, sans grand succès. Il m'attrapa avant que je n'atteigne les escaliers.

Aizawa : Tu comptais aller où comme ça ? demanda-t-il froidement.

Toi : Euh... J-je dois faire quelque chose.

Aizawa : Tu verras ça après, on va manger.

Il ne me laissa pas le temps de répondre qu'il me mit sur son épaule et me porta jusqu'à la table. Je me forçai un peu, mais je ne ressentais pas la faim. Je finis par me perdre dans mes pensées en fixant mon assiette. 

Aizawa : (T/p) !

Je me ressaisis et le regardai, ne sachant plus ce que je faisais.

Aizawa : Tout va bien ? 

Toi : Oui ce n'est rien, j'étais juste en train de réfléchir, mentis-je.

Son regard en disait long. Il ne me croyait pas mais il ne voulait pas m'embêter. Il continua de manger, et je fis de même. Nous finîmes par discuter de banalités.

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Le reste de la journée fut tranquille. Aizawa dut partir en patrouille, il fallait donc que j'occupe le reste de ma journée sans lui. Cela n'allait pas être bien compliqué, j'avais des devoirs à faire et il était déjà 15h passé. Je fis donc mon travail. Onyx vint me tenir compagnie en jouant avec mes feuilles et mes stylos, ce qui me déconcentrai un peu mais je ne lui en tint pas rigueur. Je finis même par le prendre en vidéo pendant qu'il se cachait sous un de mes cahiers. 

Je la montrerai à Aizawa quand il rentrera.

Mais est-ce que ça l'intéressera au moins ? Je l'espère...

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Le soir venu, mon professeur n'était toujours pas rentré. Je commençai à m'inquiéter, mais je finis par me dire que sa ronde s'était probablement éternisée. Comme il commençait à se faire tard, j'essayai de me préparer à manger, mais j'abandonnai rapidement l'idée. Je me fis des pâtes instantanées et mangeai sur le canapé. Je pris ma douche, nourris Onyx et allai me coucher. Je ne m'endormis pas tout de suite, mes pensées divergeant vers Aizawa. Je me demandai pourquoi il n'était toujours pas rentré, s'il allait bien, s'il n'avait pas de problèmes. Mais je ne pouvais pas le savoir. Je finis par trouver le sommeil, bien qu'inquiète.

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Le lendemain matin, je ne trouvai toujours pas Aizawa. Il ne semblait pas être rentré de la nuit. Je me préparai le plus vite possible pour aller au lycée et passer au bureau du proviseur. Je devais savoir ce qui se passait. Je dus changer mes bandages au cou et à la cuisse seule. J'avoue avoir bien galéré, un peu d'aide ne m'aurait pas été de trop. En me rendant vers le bâtiment des cours, je décidai tout de même de ne pas courir afin d'éviter de rouvrir ma plaie. Cela me coûta, mais j'avais promis de faire attention. Je marchai d'un pas sûr dans le couloir, quand je percutai quelqu'un. J'étais tellement perturbée que je ne faisais pas fi de la personne que je venais de bousculer. 

??? : Attention où tu mets les pieds (T/p).

Je me retournai brusquement en reconnaissant sa voix.

Toi : Je... Où étais-tu cette nuit ? Tu n'es pas rentré ?

Aizawa souffla en secouant la tête. Il prit un air dur que je ne lui connaissait qu'en cours.

Aizawa : Ne me tutoie pas au lycée. Et ça ne sert à rien de t'inquiéter pour si peu. Va voir Recovery Girl pour tes blessures tant que tu y es, j'ai des choses à faire.

Il partit sans même me laisser le temps de répondre. 

Je n'irais pas me faire soigner. 

Je serrai les poings. Ses mots m'avaient fait un peu de peine. Mais s'il voulait se la jouer comme ça, alors j'allai faire pareil. Je me posai sur un banc à l'extérieur pour profiter de l'air frais du matin avant le début de mes cours. Je ne comprenais toujours pas sa réaction, c'est normal que je m'inquiète, nous vivions ensemble après tout. Je pris un livre que j'avais glissé dans mon sac. Je ne commençai pas avant 10h, autant en profiter pour me détendre et penser à autre chose. De plus, tous mes amis avaient cours toute la matinée, même si j'allais les retrouver en classe à 10h. Au final, j'eus beaucoup de mal à me concentrer sur ma lecture. Je devais demander des explications à Aizawa, car je pressentais que le lycée n'était qu'une excuse. Comme s'il avait découvert quelque chose, ou était de mauvaise humeur. Cette pensée me tortura toute la journée. En fin de journée, après les cours, Nezu me convoqua dans son bureau. Je ne connaissais pas la raison, mais je me doutais de ce qu'il voulait me dire.

Nezu : Bien (T/p), maintenant que tu es là, nous devons discuter de ce qu'il s'est passé ce week-end, me dit-il dès que j'entrai dans son bureau. M. Aizawa m'a expliqué la situation. Je ne souhaite pas t'enfermer sur le campus et te priver de sortir, on a donc chercher une solution.

Il me tendit une tasse de thé tout en parlant. 

Nezu : Tu pourras continuer de sortir en ville, avec tes amis, mais nous voudrions que tu évites d'être à l'extérieur la nuit tombée, et si possible, d'être accompagnée le plus souvent possible. D'autres personnes rôderaient autour de ton ancien appartement, nous aimerions éviter un nouvel accident de ce genre.

Toi : Oui je comprends, je ferais attention désormais, mais je me demande... comment se fait-il que soudainement, plusieurs personnes essaient de me retrouver ?

Il regarda sa tasse de thé. Le silence se faisait pesant, et j'avais du mal à comprendre la situation dans laquelle je me trouvais. 

Nezu : Je me demande aussi, et je pense que cela est dû à ton alter. Bizarrement, cela arrive après l'effacement de tes alters. Personne ne se souvenait de Mirkano jusqu'ici. J'en ai parlé avec ton professeur, et nous avions conclu que les personnes ayant assisté à ton délire meurtrier et y ayant survécu, ont eu la mémoire effacée. Pendant des années, ton alter maintenait ce souvenir loin de leur conscience, et malheureusement, lors de l'effacement, la barrière que tu avais inconsciemment construite s'est dissipée. Bien sûr, il n'y avait que peu de personnes, une dizaine tout au plus, qui ont survécu, mais cela n'empêche qu'ils sont à ta recherche. Nous ne savons pas grand chose sur eux, du moins pas encore. Nous menons notre enquête afin de les neutraliser, si possible en les menants vers de fausses pistes. Essaie de ne pas trop sortir ces prochaines semaines.

J'acceptai, et bu un peu de thé. Le liquide chaud, légèrement fruité, réchauffa ma gorge et détendit mes muscles. Était-ce Aizawa qui enquêtait ? Cela expliquerait pourquoi il n'était pas rentré cette nuit. Je vais devoir lui demander en rentrant. Nous finîmes de discuter tout en buvant le thé. Nezu était un bavard impitoyable. Quand on le lançait, il ne s'arrêtait plus. Je fus sauvée par l'entrée de Midnight dans le bureau. J'ai du y rester une bonne heure au moins, et cela me soulagea de la voir arriver. Je pus rentrer alors que la nuit commençai à arriver, même s'il faisait encore bien jour. Sur le chemin du retour, je réfléchis sur la manière d'aborder le sujet avec Aizawa. Mais je n'avais aucune idée de comment m'y prendre. Je devais juste espérer qu'il réponde à mes questions, mais au vu de sa réaction ce matin, je doutai qu'il accepte.

Je sais! Je n'ai qu'à l'amadouer avec Onyx!

Rien que cette pensée me fit glousser. Il ne pouvait pas résister à la petite bouille de ce dernier. Ce serait peut-être plus simple pour l'interroger. Et puis, ce n'est pas comme si j'allais le torturer!

Tu vivras (Aizawa x Reader)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant