Chapitre 20

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Shota m'aida à me lever. J'étais encore sonnée à cause de ses ripostes. Il soutint mon dos. Je grimaçais de douleur. Mais je pouvais marcher, donc ça allait.

Aizawa : Tu m'as pas loupé par contre, bougonna-t-il, en essuyant une goutte de sang sur sa joue.

Toi : C'est ma vengeance pour tout à l'heure.

Je regardais en direction de la lésion que je lui avais infligé. En effet, cette dernière était plus profonde que ce que je voulais. Néanmoins, il l'avait mérité ! Il me jeta un regard agacé avant de sortir :

Aizawa : C'était bien joué. J'ai quand même quelques remarques sur tes tentatives. Et ta façon de faire. On en reparlera dans le bus avec Snipe.

Tout le reste du chemin fut silencieux. Mon corps ne me faisait plus autant souffrir, me permettant de me détacher de mon professeur avant de quitter la zone d'entraînement. Nous nous installâmes dans le véhicule pour rejoindre le campus. Mes instructeurs échangèrent ensemble sur l'exercice, avant de m'expliquer mes erreurs. J'écoutais attentivement leurs observations qui me permettraient de me surpasser la semaine suivante. Enfin, c'était plutôt Snipe qui m'expliquait, car Aizawa somnolait dans son coin.

Mais il est sérieux ? Il ne peux pas attendre d'être rentré au moins ?

Je n'arrivais définitivement pas à comprendre ce type. Un coup il était exécrable, un autre moment attentionné, et le lendemain, hargneux. Alors, certes il avait un rôle à tenir à l'école, mais pas besoin de s'emporter de la sorte. Pour je ne sais quelle raison d'ailleurs.

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Une heure plus tard, je franchissais enfin la porte de ma chambre, exténuée, et seule. Visiblement, Shota avait encore des choses à régler avant de rentrer. Je n'eus même pas l'envie de manger, et m'endormis à peine couchée sur mon lit.

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Un bruit répétitif me tira des bras de Morphée. Je ronchonnais avant de me tourner vers la source de mon réveil. Quand je vis qu'il s'agissait de mon cher et aimable colocataire, je lui balançai mon oreiller, qu'il esquiva sans soucis. Il leva un sourcil avant de me demander :

Aizawa : Tu as mangé ?

J'enfouis ma tête sous la couette avant de grogner un non.

Toi : Je veux juste dormir, j'ai mal partout à cause de tes coups.

Aizawa : Ce n'est pas une raison. Descend manger.

Et il repartit. Il me cassait les pieds. Maintenant que j'étais réveillée, impossible de me rendormir. Je râlais, sans pour autant sortir du lit. Mon corps était engourdit. Il ne fallut que quelques minutes à Shota pour revenir et arracher ma couette.

Toi : Mais tu vas me lâcher oui ? Ça ne t'as pas suffit de me malmener aujourd'hui ? m'écriais-je.

M'énerver contre lui n'étais peut-être pas la meilleure solution, mais j'étais un peu à bout. Il massa le coin externe de ses yeux, signifiant, soit qu'il se retenait de me répondre de la même manière, soit qu'il réfléchissait.

Toi : De...désolée, j'ai un peu surréagit, m'excusais-je.

Il prit une grande inspiration, avant de déclarer :

Aizawa : Non, je comprend, je n'ai pas eu une attitude adaptée tout à l'heure. J'y suis allé un peu fort avec toi.

Il laissa sa main retomber avant de poser ses yeux noirs sur moi. Il ne laissait rien transparaître, et pourtant... Pourtant je sentais que quelque chose n'allait pas. Quelque chose le préoccupait.

Toi : Et pourquoi donc ? J'ai dit ou fait quoi que ce soit qui t'as déplu ? Enervé ? le questionnais-je. Non parce que là, mon corps subit les conséquences de ton défoulement. Je reste une élève tout de même.

Shota baissa la tête en signe de pardon.

Aizawa : Je le sais. Et je m'en excuse. J'ai eu du mal à me retenir. Nezu a insisté pour que je me batte contre toi tout à l'heure, et j'ai eu beau refuser, il m'y a contraint.

Toi : C'est tout ? finis-je par dire après un long silence.

Aizawa : C'est tout te concernant. Le reste, je ne peux pas t'en parler car cela concerne ma fonction de héros.

Ok, donc Monsieur se déchaîne sur moi comme un punching-ball, pour des affaires qui ne dépendent pas de ma personne. Supeeeer l'ambiance.

Aizawa : Tu es passée à l'infirmerie au cas où ?

Toi : Pour quoi faire ? C'est pas comme si j'avais un alter miraculeux qui ferait tout disparaître demain ou mercredi, ironisais-je.

Son visage s'assombrit, me faisant comprendre qu'il ne plaisantait toujours pas avec les blessures.

Aizawa : Lève ton haut, ordonna-t-il.

Je croisais les bras devant mon ventre en signe de protection.

Toi : Mais ça va pas ? Je vais pas me déshabiller devant toi ?

Il sourit légèrement, adoucissant son expression, avant de déclarer :

Aizawa : Pourquoi pas ?

Je le regardais, confuse.

Puis il émit un léger rire.

Aizawa : Je plaisante bien sur, je te demande juste de soulever uniquement ce qui recouvre ton ventre.

Oh...

Je ris nerveusement alors qu'il retrouvait son masque habituel, impassible et froid. Je m'assis sur le bord du lit pour me permettre de dévoiler ma peau. Cette dernière avait prit une teinte bleuté. Shota se plaça face à moi avant de s'accroupir. Il posa délicatement ses doigts sur la surface de l'ecchymose, ce qui me fit grimacer.

Aizawa : Ce n'est pas gonflé, mais tu devrais appliquer une compresse de froid pour éviter que ça ne se propage. Je vais regarder ton dos.

Il se releva et me tendit la main pour m'aider à faire de même. Je l'acceptais, et une fois debout, je lui tournais le dos afin qu'il puisse l'examiner. Il souleva le tissu de mon t-shirt à hauteur de mes omoplates.

Aizawa : Tu n'as rien, c'est bon, annonça-t-il en rabaissant mon haut.

Toi : C'est une bonne nouvelle alors. Et ta blessure ?

Je lui fit face au moment où je lui posais ma question. Il l'avait recouverte par une compresse et du sparadrap.

Aizawa : Ce n'est pas grand chose. J'ai désinfecté. Mais je pense que ça me laissera une belle cicatrice.

Toi : Tu ne veux pas la faire effacer par Recovery Girl ?

Il réfléchit un instant avant de déclarer :

Aizawa : Non, déjà parce que je ne vais pas abuser de son alter pour une si petite blessure.

1 point pour lui.

Aizawa : Et puis, ça me rappellera la prochaine fois de ne pas provoquer ta colère, plaisanta-t-il.

Dit plutôt que ça te rendra encore plus attirant, oui.

Je me rendit compte à son air que je venais de formuler tout haut ma pensée. Mais quelle quiche !

Toi : Je veux dire ... au yeux de la gent féminine tu vas faire plus ... Bad boy, me rattrapais-je, tant bien que mal. Les femmes aiment ça. Pas toutes ! Mais la plupart trouvent les cicatrices attirantes chez les hommes.

J'avais la sensation de m'enfoncer encore plus. Il se rapprocha lentement, les mains dans les poches, avant de se pencher vers moi.

Aizawa : Qu'est-ce qui te dit que je veux plaire aux femmes ? 

Sans me laisser le temps de répondre, il tourna les talons. Arrivé à l'encadrure de la porte, il s'arrêta pour me lancer :

Aizawa : Et descend manger, c'est important pour garder tes forces.

Tu vivras (Aizawa x Reader)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant