Chapitre 25

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Je passais le reste de mon week-end dans un mood de femme enceinte, soit pleurant à la moindre contrariété, soit affirmant que je n'avais besoin de personne et que j'étais une femme forte. Au final, je finis par passer mes nerfs sur une cible de paille avec mes aiguilles. Le lundi suivant, je me sentais déjà mieux, avec une nouvelle détermination : découvrir pourquoi j'avais doublement perdu le contrôle ce jour-là.

Des yeux rouges... pourtant mon alter de brouillage ne s'active pas de la même manière que Shota. Il me créé un mal de tête mais je n'ai pas de modification physique... et c'est pareil pour mes vibrations, ça reste physiologique.

Il devait bien y avoir une autre explication à ce mystère. Et l'un des meilleurs moyens...

Aizawa : Non, je ne t'aiderais pas.

La réponse de mon professeur fut si sèche que j'en arrêtais de respirer un instant.

Aizawa : Pas que je ne veux pas, mais ce n'est pas le moment, nous verrons cela à la rentrée, se reprit-il. Maintenant, si tu me permets, j'ai des cours à assurer.

Il partit en direction de sa classe, me laissant seule dans le couloir.

Toujours aussi sérieux...

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Le reste de la journée fut compliqué, j'avais beaucoup de difficultés à rester concentrée, surtout en combat. Je n'arrêtais pas de penser aux mots de cet homme sur mes yeux... Je devais me reprendre en main, à seulement deux semaines des examens. Même si je n'avais pas le besoin de réviser, si je n'arrivais pas à me concentrer ça risquait de me faire échouer. Et je ne voulais pas décevoir Nezu qui avait été si bon avec moi.
Le soir-même, je mis par écrit tout ce qui me tracassait afin de faire le point sur les évènements, et de pouvoir évacuer cette frustration de ne pas savoir. Je devais me focaliser sur le moment présent pour l'instant.

Ressasser le passé aujourd'hui ne m'apportera rien, j'aurais tout le loisir de le faire pendant les vacances.

Je fis de la méditation dans mon lit pour me détendre. Cela me permettait régulièrement d'apaiser mes pensées, ou de me relaxer. Ou les deux. C'était soit ça, soit m'acharner sur un mannequin d'entraînement qui n'avait rien demandé.

Quand je rouvris les yeux, je fus surprise de retrouver Onyx dans le creux formé par mes jambes, en train de dormir. Je ne l'avais pas sentis se coucher, surtout qu'il ne faisait pas dans la douceur quand il me marchait dessus habituellement. Il ronflait légèrement, ce que je trouvais mignon. Je lui gratouillais les flancs avant de me lever, en essayant de ne pas le réveiller.
Ce soir encore, j'étais plus ou moins seule, mon colocataire s'étant enfermé dans sa chambre pour préparer ses copies d'examens. Et si j'avais le malheur de rentrer, comme je l'avais fait plus tôt dans la journée, j'allais finir par être pendue par les pieds dans le couloir.
Je décidais donc de partir courir un peu avant que la nuit tombe, histoire de me fatiguer pour mieux dormir.

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Sur le chemin du retour, je croisais quelques animaux sauvages se promenant dans les bois de Yuei. Ces derniers ne s'étaient pas enfuis en me voyant, signifiant qu'ils s'étaient habitués à la présence humaine.
Je sortis mon téléphone de ma poche pour les prendre en photos. Ce n'était pas tous les jours que je pouvais les voir de si près.
En rentrant dans la maison, j'eus à peine le temps de faire quelques pas qu'en moins d'une seconde je me retrouvais la tête en bas. J'émis un cris de surprise. J'étais suspendue par un pied, attrapé par mon colocataire et son écharpe.

Au final, pas besoin de rentrer dans sa chambre pour être pendue...

Quand il vit que ce n'était que moi, il me reposa en douceur en soupirant.

Aizawa : Désolé, j'ai cru que c'était Mic, s'excusa-t-il.

Je le regardais, dubitative, avant de rétorquer :

Toi : Tu es sûr que tu ne te venges pas de tout à l'heure ? lui demandais-je en me relevant.

Il sourit.

Aizawa : Non, ne t'en fais pas. Je ne savais même pas que tu étais sortie, je te pensais dans ta chambre.

Toi : Je suis partie courir un peu. Mais pourquoi tu veux t'attaquer à Present Mic ? C'est ton ami non ?

Aizawa : Il veut absolument que je sorte boire avec lui ce soir, il m'harcèle de messages et je n'ai pas le temps pour ces choses-là. J'ai encore beaucoup à faire, soupira-t-il. C'est pas la première fois qu'il me fait le coup de rentrer en douce.

Toi : Donc tu le bâillonnes ? Ça t'arrive souvent ?

Il réfléchit, avant de me répondre :

Aizawa : Pas tout le temps, mais quand il est vraiment casse-pied. Une fois je l'ai laissé pendre dans sa classe. Ce sont ses élèves qui ont du le détacher au bout de quelques minutes. Il aurait pu y rester la journée si je l'avais empêché d'utiliser sa voix.

Ah oui, il rigole pas en fait. Heureusement que je ne suis pas aussi énervante. Enfin, j'espère.

Toi : Après c'est pas si mal de sortir boire un coup ou deux avec des amis de temps en temps. Ça permet de se détendre et de passer un peu de bon temps.

Il haussa les épaules, peu convaincu.

Aizawa : Je préfère dormir, et puis je n'ai pas le temps en ce moment.

Toi : En fait t'es vraiment pas sociable, dis-je en inclinant légèrement la tête sur le côté. Dis-moi au moins, ça t'arrive de sortir au bar occasionnellement ?

Aizawa : Disons plutôt que je ne dépense pas mon énergie dans des activités que je trouve peu utiles. Mais oui, je suis déjà sorti avec des amis si ça peut te rassurer.

Il se dirigea vers la cuisine afin de préparer le dîner.

On dirait un vieux papy des fois. 

Cette réflexion me rappelais que je ne connaissais pas son âge, alors qu'on vivait sous le même toit depuis plusieurs semaines. 

Toi : D'ailleurs, je vient de me poser la question, mais tu as quel âge ? Non parce que réflexion faite, on vit ensemble, mais je ne te l'ai jamais demandé.

Il me fixa, tout en attachant ses cheveux.

Aizawa : Je ne vois pas ce que ça t'apporterais de le savoir.

Je roulais les yeux à sa réponse.

Toi : On est colocataires Shota. J'aimerais quand même avoir un minimum d'informations sur toi. Surtout que tu en sais plus sur moi que l'inverse.

Mon professeur réfléchit, avant de soupirer.

Aizawa : J'ai 29 ans. Ça te suffit comme réponse ?

J'acquiesçais, le sourire aux lèvres. 

Toi : À ce rythme là, on pourra s'organiser une course de déambulateur, blaguais-je. Parce que s'il faut que je te tire les vers du nez à chaque information, on finira par avoir un pied dans la tombe chacun.

Étonnamment, il rit à ma boutade. Sur cette dernière phrase, je le laissait tranquille et me posais sur le canapé en attendant le repas.



Tu vivras (Aizawa x Reader)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant