Sonnet sur le deuil amoureux

72 10 3
                                    

Il est des heures sombres où rien ne me console

Pas une musique, ni même une parole.

Le Temps qui comme une vieille maille s'abat

Sur mon front fatigué fait raisonner le glas.


Je chéris mes amours, l'ultime Providence.

Il ne m'en reste hélas que quelques pauvres stances.

J'ai vu mon cœur brûler, se livrant au Hasard.

Voulant trahir, duper, mon fiévreux désespoir.


Même si je vivais plus longtemps que les cieux

Jamais je n'oublierai tous ces moments heureux

Où dans les bras d'un tel je me sentais revivre


Un instant réchauffée par tous ces bonheurs ivres.

Aujourd'hui décrépie, je m'en va voir Eros 

Cet enfant de salauds! Pour lui briser les os.


Vers sur le ressentiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant