Dis-moi donc belle Schérazade,
Où se trouvent les noirs rivages
Que rejoignent les cœurs malades
Sans souvenirs et sans bagages ?
Sûrement où souffre Sisyphe,
Poussant sa pierre sous les Cieux,
Pourriez-vous, valeureux pontifes,
Imaginer cet homme heureux ?
Mais toujours nous verrons Caïn,
Assis seul dans son grand cercueil
Meurtri par le sombre dessin
De ses chimères et cet œil.
Je vois de bien curieux portraits
dans cet enfer toujours en feu,
Tout ce pauvre peuple affligé
Ne me ressemble pas qu'un peu.
Sur le sol, choie une colombe,
Devant le jour, la rose fane,
Je partirai voir l'outre-tombe
En m'inclinant devant les mânes.
Je prendrai pour seul compagnon
Un bouquet d'églantines en fleur,
Tout frais cueilli sur le vallon
En laissant le monde à son heure.