Ode à Galatée

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Sur un socle se dresse une statue sans vie
Faite de marbre blanc qui luit.
Ses petits pieds, fins et vivaces,
Ont de ceux d'une vierge l'enfantine audace.

Sur un socle se tient une femme endormie.
Sans cœur, sans pensées, sans ennui.
Ses blancs mollets, solides et tendres
Semblent pour mieux courir
S'allonger et s'étendre.

Sur un socle s'érige une icône sensuelle.
Elle est si fière, elle est si belle !
Ses cuisses, avec rigueur, sculptées,
Appellent en leurs creux les plus ardents baisers.

Sur son socle nous nargue une antique frivole,
Jamais au vent ses bas ne volent.
Jamais sa toge sous ma main
Ne saurait révéler son sexe féminin.

Sur ton socle solide, immobile salope,
Rien ne t'envie ni Pénélope
Ni aucune fille du coin,
Qui même pour trois sous, le fait à des vaut-riens.

Sur ton ignoble socle, toi, la Galatée,
Je te sais bien me mépriser.
Ces bras si blancs, ces si beaux bras
Ont cela de cruel: c'est qu'ils ne s'ouvrent pas.

Mais je m'avance, et je te touche, et te regarde,
Comme un enfant baissant sa garde.
Et que je vous sens tristes, ô yeux !
Parcourus d'une ombre qui me rend malheureux.

Et que je vous sens tristes, ô yeux !Parcourus d'une ombre qui me rend malheureux

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 07, 2023 ⏰

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