L'Académie [Tome1]

Pensées Interdites

Simon mit un point final à son devoir de divination. Le parchemin de seize centimètres devait être rendu le lendemain soir et le garçon était satisfait du résultat. Même si la divination était une matière qu'il considérait peu, il était inconcevable de baisser sa moyenne. Le professeur Astralis était le Gardien des Renard de Fer,  et si il observait une chute de note de son élève le plus noble, il serait obliger d'envoyer un hibou aux parents du jeune homme. Simon rangea son devoir dans son sac et s'étira. La bibliothèque était silencieuse, comme toujours. Léna était en face de lui tournant pages à page un vieux grimoire. Son visage montrait de la perplexité et ses cheveux noués avec un ruban était un signe de concentration. Simon l'observa un instant. Depuis un mois maintenant les deux amis faisaient semblant de former un couple fiancé et comblé. La vérité était tout autre. Bien que Léna ait tout d'une future épouse idéale, le cœur de Simon appartenait à un jeune Félin d'Or. Voir le visage d'Adrien se déformer lors de l'apparition du faux couple dans la Grande Salle, avait un peu plus brisé son cœur. Chaque jour il avait penser aller le voir ou lui écrire une lettre, mais il ne devait en aucun cas trahir le pacte qu'il avait fait avec Léna. La décision avait été si dure à accepter, mais il n'avait guère le choix. 

Léna leva les yeux. Elle savait à quoi Simon pensait. Evidemment. Elle lui sourit de compassion. Les pensées du garçons étaient de plus en plus clair à mesure du temps qu'ils passaient du temps ensemble. Adrien était dans sa tête à chaque instant et rien qu'elle ne pouvait faire, ne changerait les choses. Elle avait même l'impression de connaître Adrien, sans n'avoir jamais discuté avec lui. Parfois, elle regrettait d'avoir passer ce pacte. Priver Simon de son bonheur lui faisait un peu plus mal chaque jour, mais à la fois, cela leur permettait de garder un semblant de liberté. Et puis, de cette manière, elle avait pu entrer à Beauxbatons et rencontrer d'autres élèves de son âge. 

- J'ai terminé, nous ferions mieux de nous hâter, le cours d'arithmancie va bientôt commencer. 

Léna rangea le grimoire sur l'étagère voisine et suivit Simon. Sur le chemin, elle prit sa main. Un geste auquel Simon n'avait pas encore prit l'habitude mais la petite main chaude de Léna ne le repoussait pas, elle était confortable et rassurante. C'est comme si avec cette main dans la sienne, il se sentait invincible. Javier et Christian rejoignirent le couple. Léna n'appréciait guère Christian mais cachait parfaitement ses sentiments. Elle affichait toujours ce sourire radieux lorsqu'ils arrivaient. Intérieurement elle avait bien envie de lui lancer le sort de bloque langue. 

- Alors, comment vont les amoureux ? demanda Christian l'air moqueur. 

- Beaucoup mieux maintenant que vous êtes là. La bibliothèque est infestée de sang de bourbes et de traîtres à leurs sangs, je me sentais comme un diamant dans la poussière, s'empressa de dire Léna d'une voix hautaine. 

Elle maîtrisait chaque réponse parfaitement. Depuis son arrivée à Beauxbatons, tous les nobles voulaient être son ami. Elle avait pris un air hautain comme le faisait Saraline et elle excellait. Heureusement, lorsqu'elle était seule avec Simon, elle pouvait être elle même. 

Christian ricana. 

- Ouais, heureusement qu'on a pas de sales hybrides en plus, pas vrai Javier ! Beugla Christian en donna un coup de poing sur l'épaule du petit Javier. 

Celui-ci hocha la tête l'air pensif, mains dans les poches. Comme à son habitude, il suivait Christian et acquiesçait à chacun de ses horribles commentaires. Léna ressentait beaucoup de peine lorsqu'elle voyait Javier. Grâce à son don, elle avait découvert qu'il se faisait maltraiter par son père, un noble espagnol proche du Roi et qui ne trouvait pas son fils assez bien pour la haute société espagnole. Léna n'avait pas osé en faire part à Simon. Après tout, son don était d'une telle intrusion. Christian, lui, venait d'une famille strict avec un penchant pour la politique radicale et une éducation à cette image cruelle. Ses deux parents étaient chasseurs d'hybrides et attendaient de leur fils de suivre leurs traces.