𝓉𝓌𝑜.

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A memory remains just a tiny spark
I give it all my oxygen
To let the flames begin

DEUX ANS PLUS TÔT, 19 Juillet 2022, Los Angeles.

Était-ce un rêve ? Je n'ose pas ouvrir les yeux, la peur me tord le ventre et mon souffle devient court. Si c'était un rêve je ne veux définitivement pas me réveiller. L'obscurité omniprésente ne m'aide pas, je fais appel à tous mes sens pour me remémorer la nuit dernière.

Le concert, ma chanson, Owen... Owen...

L'odeur de son parfum s'infiltre dans mes narines et des larmes perlent sur mes joues. Alors que je commence à sangloter un corps chaud vient se coller contre le mien et des bras puissants serrent ma taille, me coupant le souffle.

- Qu'est-ce qui ne va pas babygirl ? murmure une voix que je ne reconnais que trop bien.

Je ne peux pas y croire, ce n'est pas réel, pourquoi le sort s'acharne-t-il sur moi ? Je plisse un peu plus les paupières, espérant que cet instant dure encore un peu plus longtemps, avant que je ne me réveille. Une main douce comme du velours se pose sur ma joue et essuie la larme qui s'y est aventurée. Ça semble si réel.

- Ouvre les yeux Margaux, regarde-moi, me somme la voix.

Je secoue la tête, hors de question, je ne veux pas quitter ce rêve. Je ne veux pas me réveiller et me retrouver seule à nouveau, abandonnée. La voix se fait plus dure, elle m'empêche de rester endormie. Je m'accroche de toutes mes forces mais lorsque deux bras me secouent je ne peux m'empêcher de les ouvrir.

Mon regard se plante dans les yeux bleu-vert d'un batteur blond, serais-je encore endormie ? Je cligne plusieurs fois des yeux tandis que la personne devant moi plisse le front, de plus en plus inquiète. Je glisse une main dans sa chevelure dorée, surprise de sentir son doux contact. Mon cœur s'emballe, c'était donc vrai ? Tout ça, c'est réel ?

- Dis quelque chose, tu m'inquiètes, s'emporte-t-il, les sourcils froncés.
- Tu es là... je finis par murmurer.

Un éclair de lucidité saisit son regard et il resserre son emprise autour de mon corps tremblant, mêlant nos jambes. Je colle mon front contre son torse, respirant à pleins poumons l'odeur qui m'a tant manquée depuis des mois. Je ne veux plus jamais quitter ses bras, plus jamais. Une de ses mains glisse dans mon dos, provoquant des frissons le long de ma colonne vertébrale et ses lèvres viennent se poser sur le sommet de mon crâne.

- Il faut qu'on se lève.
- Encore une minute, je renchéris.

Je m'accroche à lui de toutes mes forces et nos corps semblent se fondre l'un dans l'autre. Au bout d'un instant qui me parait bien trop court je sens ses bras me soulever du lit. Je sursaute lorsque mes pieds touchent le sol glacé, la lumière du jour filtrant à travers les rideaux se reflète sur le torse d'Owen et je dessine ses muscles du bout des doigts tandis qu'il passe une main dans mes cheveux en bataille.

- Bonjour toi, sourit-il.
- Bonjour, répondis-je du bout des lèvres, joyeux anniversaire.

Il plante un doux baiser sur mon front et je le laisse partir, à contre cœur. Le blond me pousse de force dans la salle de bain tandis qu'il sort de l'appartement pour aller nous chercher un petit déjeuner digne de ce nom. Je laisse l'eau glisser sur mon corps pendant une bonne vingtaine de minutes, repassant en boucle le film de notre soirée.

Le concert, ma chanson, Owen...

J'éteins l'eau à contrecœur et enroule mon corps tremblant dans une serviette, même l'odeur de sa lessive m'avait manquée. J'attache mes cheveux dans une queue de cheval haute et enfile un t-shirt du batteur. Il y a une tâche de café dessus mais je m'en fiche, il porte son odeur. Pas celle de son parfum ou de sa lessive, la sienne. Je boutonne mon jean et sors de la salle de bain.

- Babe, ce t-shirt est sale, prends-en un autre.

Je secoue la tête et enroule mes bras autour de sa taille. Il rit et plante un baiser sur mon crâne.

- Hors de question que je te lâche, tu m'as beaucoup trop manqué, je murmure.

Il passe une main sur ma nuque et saisit mon menton de l'autre, m'obligeant à relever la tête vers lui. Il scrute mon regard comme s'il attendait mon approbation. Je passe un bras autour de son cou et me mets sur la pointe des pieds pour atteindre ses lèvres, les scellant aux miennes une bonne fois pour toute. Il glisse sa langue sur ma lèvre inférieure et je le laisse approfondir notre baiser. Ce n'est qu'une fois à bout de souffle que je me détache de lui.

- Mange.

Nous nous installons autour de la table et je rapproche ma chaise autant que possible de la sienne. Il doit me prendre pour une folle. Mon petit manège semble l'amuser puisqu'il esquisse un sourire rayonnant. Alors que j'ai enfin trouvé la position parfaite pour ma chaise il m'attrape par la taille et me soulève sur ses genoux, c'était bien la peine que je me casse la tête avec cette foutue chaise.

- C'est beaucoup mieux comme ça, dit-il, embrassant ma joue.

Je croque dans mon pain au chocolat, affamée, et Owen se met à rire. Je fronce les sourcils mais ne dit rien, trop heureuse de l'entendre à nouveau. Une fois notre petit déjeuner terminé le batteur me convainc de changer de t-shirt pour celui qu'il porte actuellement, je ne peux décemment pas me promener toute la journée avec un t-shirt tâché.

Nous embarquons dans la voiture direction l'appartement que je partage avec Sav et Sacha afin de récupérer mes affaires pour la tournée. Nos deux amis nous accueillent avec le sourire, me redonnant l'espoir de retrouver les liens si forts qui nous ont unis les uns aux autres auparavant. Je me dirige vers ma chambre et prépare ma valise avec l'aide du blond. Enfin, si on ose appeler de l'aide le fait de tripoter mes cheveux toutes les cinq secondes.

- Tu vas les laisser tranquille oui ? A force de jouer avec ils vont finir par tomber, je me moque.
- C'est pas de ma faute, c'est la couleur qui m'attire, répond-il en me tirant la langue.

Je ris et continue mon rangement. Lorsque tout est enfin prêt nous descendons nos valises et les plaçons dans le coffre de la voiture d'Owen. Inutile de laisser deux voitures dans le parking du studio pendant tout ce temps. Le voyage se fait dans la bonne humeur et aucun de mes deux amis ne fait de commentaire sur le fait que je garde la main du blond dans la mienne durant tout le trajet.

Lorsque nous descendons de la voiture Owen m'attrape par la taille et je le sens se crisper lorsque Charlie s'approche de nous. Je serre brièvement le brun dans mes bras tandis qu'il me chuchote à l'oreille « j'espère qu'il prendra soin de toi cette fois » et les deux membres des Sunset Curve se tapent dans la main. Owen se détend un peu mais m'attire plus près de lui, serait-il jaloux ? J'écarte cette pensée et décide de me concentrer sur le plus important : notre deuxième départ en tournée.

𝐄𝐃𝐆𝐄 𝐎𝐅 𝐆𝐑𝐄𝐀𝐓.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant