𝐄𝐃𝐆𝐄 𝐎𝐅 𝐆𝐑𝐄𝐀𝐓.

𝓉𝓌𝑒𝓃𝓉𝓎 𝓈𝑒𝓋𝑒𝓃.

21 avril 2025, à l'hôpital.

- On s'est séparé ? Pourquoi je ne me souviens pas de ça ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ensuite ? Owen tu m'écoutes ? OWEN !

Après ses révélations le blond s'est enfermé dans un mutisme dont il ne semble pas pouvoir sortir. Cela fait cinq bonnes minutes que je l'assaille de questions sur ce qu'il s'est passé après mais plus aucun mot ne semble pouvoir se former sur ses lèvres. J'aimerais pouvoir être en colère contre lui mais je sais qu'il doit être aussi perdu que moi. Mon médecin m'avait prévenu que je risquais d'oublier certains évènements mais une rupture ? une CARRIÈRE ? une TOURNÉE ? je secoue la tête de manière compulsive, essayant de remettre de l'ordre dans mes pensées.

- Si je reprends et corrige-moi si je me trompe : nous nous sommes séparés avant que je parte pour le Canada où j'ai enregistré mon album puis je suis revenue à LA avant de partir en tournée où Charlie est venu me voir lors de nombreux show à en croire les vidéos qu'il m'a montré.

Hochement de tête.

- Puis après ma tournée je suis retournée à LA où je me suis installée.

Nouveau hochement de tête.

- Et toi tu étais où pendant tout ce temps ?

Il dégluti avec peine et ce geste me tord l'estomac.

- Owen j'ai besoin d'une réponse, s'il te plait.
- J'étais... ailleurs.

Comment ça ailleurs, il ne pouvait pas être plus précis ? Nous ne nous sommes jamais remis ensemble ? Et s'il était « ailleurs » comment se fait-il que nous nous soyons retrouvés tous les deux dans cet accident ?

- C'est à Charlie de te raconter la suite, je te promets de rester à portée de voix lorsqu'il aura terminé et je te jure de répondre à toutes les questions que tu te poses sur nous.

Il se lève sans un bruit en claudiquant vers la porte et m'adresse un sourire triste avant de franchir le seuil pour laisser le brun entrer à son tour. Je suis dépassée par les évènements, je savais que quelque chose clochait mais je ne m'attendais pas à tout ça. Je lève un sourcil perplexe vers le guitariste lorsqu'il s'installe à mes côtés en poussant un soupir de frustration.

- Eh bien, on dirait que c'est le moment...

Quelques temps plus tard...

Je reste abasourdie par les évènements qui viennent de se dérouler. J'essaie d'emmagasiner toutes les informations qui m'ont été données mais mon cerveau est sur pause depuis que les mots « fiancé » et « mariage » ont franchi les lèvres du beau brun. Je n'arrive pas à croire l'histoire qui vient de m'être racontée. Comme si une autre que moi avait vécu cette vie. Les garçons m'ont laissé quelques minutes pour digérer mais je crains que le temps qu'ils m'ont accordé n'est pas assez long.

Je tourne et retourne la situation dans tous les sens, incapable de réfléchir correctement à tout ce que ça implique. Voilà pourquoi Owen ne m'a pas embrassé depuis que je me suis réveillée et pourquoi Charlie a eu l'autorisation de venir me voir à l'hôpital. La pièce tourne autour de moi et je me force à fermer les yeux quelques secondes pour me concentrer sur ma respiration quand j'entends leurs voix.

- Il faut lui laisser du temps Charlie, on ne peut pas entrer et lui dire que l'histoire n'est pas terminée, elle ne s'en remettra jamais.
- Elle a le droit de savoir, elle est plus forte que tu le crois.
- Je sais bien, mais laissons la d'abord digérer cette partie de l'histoire.
- Depuis quand es-tu si sage ? je l'entends soupirer.

Visiblement je ne suis pas encore au bout de mes peines, si cette partie n'était pas la plus terrible de l'histoire je me demande bien quelles surprises me réserve encore ma mémoire défaillante. Si seulement j'arrivais à me souvenir, tout serait beaucoup plus simple...

28 avril 2025, à l'hôpital.

Cela fait une semaine que les garçons m'ont raconté une partie de l'histoire et même si j'ai encore du mal à intégrer le fait que je sois fiancée à Charlie je commence à comprendre comment j'ai pu tomber amoureuse de lui.

Après notre discussion les garçons m'ont laissé me reposer et ne sont revenus me voir que lorsque je me suis sentie prête à en parler. Je continue les séances de kiné avec Owen le matin tandis que Charlie me rend visite tous les après-midis, comblant ma mémoire défaillante avec des souvenirs et des photos. Nous avions l'air vraiment heureux et même si je ne me rappelle pas encore notre histoire certains flashbacks m'apparaissent lorsqu'il me raconte certains détails.

- Ce jour-là tu devais choisir la couleur des nappes pour les tables mais tu avais tellement d'échantillons dans les bras que tu as tout lâché quand Sav est arrivée. Elle t'a aidé à tout ramasser puis vous vous êtes enroulées dedans pour voir quelle couleur irait le mieux avec ton teint. Quand je suis rentré à la maison je t'ai trouvée par terre enroulée comme un taccos dans une nappe vert pastel criant a qui voulait l'entendre que tu ne voulais plus te marier dans une robe blanche mais dans ladite nappe et qu'il fallait t'en faire une robe, raconte-t-il le sourire aux lèvres.
- Elle me manque, quand est-ce que je pourrai la voir ? je demande.

Je le sens se tendre à mes côtés, comme à chaque fois que j'évoque ma meilleure amie. Généralement, il me répond de manière évasive que je pourrai la voir bientôt, mais qu'il faut d'abord que je reprenne des forces. Je n'insiste pas mais mon estomac se tord de douleur inlassablement.

Je le vois se lever pour aller fouiller dans le placard de fortune installé dans un coin de la chambre.

- Qu'est-ce que tu fais ? je demande timidement.
- Il est temps d'aller rendre visite à quelqu'un, lâche-t-il à mi-voix.

Il décroche un gilet du ceintre et m'aide à le mettre avant de me soulever pour me placer dans le fauteuil roulant. Lorsque nous nous dirigeons vers l'ascenseur je sens une boule se former dans ma gorge, j'ai un très mauvais pressentiment.