Chap. (15) L'envol du Parigo.

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Elian se réveille, il est dans un fauteuil.
Il regarde autour de lui, se lève, et sort.
Ça sent bon le fromage. Sur la terrasse, il y a tous ses amis, à table, entrain de rire et de manger une fondue. Il reconnaît le chalet de Pierrot. Il était venu il y a deux jour manger une crêpe.
- Enfin réveillé ? Tu es bien le premier à tomber dans les pommes après cette épreuve ! Lui annonce Yamina.
- Combien de temps j'ai dormi ?
- Même pas une demi heure. Après t'être écroulé, on t'a ramené ici, puis ça fait 5 minutes qu'on se régale ! Rejoins-nous, tu as amplement mérité cette fondue.
Alors Elian vient s'asseoir à table, il a encore mal aux bras, il est fatigué.
La fondue ne dure pas très longtemps, il faut se dépêcher, la dernière épreuve attend Elian.
- Vois-tu Elian, les 3 épreuves te demandent toutes un effort différent.
La première te demande un grand contrôle de tes émotions, une grande maîtrise de soi, la seconde te demande de la force physique et de la résistance face à une situation de stress intense. La troisième va te demander un excellent cardio, une excellente endurance et une maîtrise du ski très pointue. Pour la 3ème et dernière épreuve, tu devras partir de Courchevel 1850, monter en ski de rando jusqu'au sommet, à la Saulire, puis redescendre par le couloir, bifurquer à gauche, et sauter un certain nombre de barres rocheuses demandées. Le tout, en moins de 2h30 et avec une tolérance de seulement 2 chutes pour les 6 barres rocheuses imposées, dont 2 de 7 mètres et une de 10 mètres !
- Mais on aura jamais le temps ! Il est 13h27, et on doit encore aller en parapente jusqu'au Mont-Blanc !
- Non, t'inquiète, si tu te dépêches, on aura le temps. Dépêchons-nous, comme ça on arrive au pied de Courchevel 1850 dans 10 minutes, et tu auras jusqu'à 16h10 pour revenir à Courch.
- Yam', on sera serré niveau timing ! 16h10, il nous reste 2h max avant la nuit... Et puis, si on doit monter en ski de rando...
- Relax Kéa ! On s'adapte. On prendra les remontées mécaniques.
Le groupe part en courant, puis arrivé à a station, Elian chausse ses skis de rando, il se lance.
- Plus vite mon gars, à ce rythme là, tu vas mettre 5 heures ! Lui dis Adam.
Elian accélère, monte, son coeur bat de plus en plus vite.
Il est à la moitié de la montée, il n'a fait qu'une seule pause, il n'a pas beaucoup bu, il a le ventre calé par la fondue.
Il est 15h. Il lui reste 1h10, il est en avance. Comme tous les autres participants du concours avant lui. Les règles ne devraient pas tarder à être durcis. Elian s'arrête, boit un coup, prend une barre céréales, puis se relance. Il a un goût de sang au fond de la gorge, il est crevé, mais il continue. Si proche de l'entrée dans le groupe, il ne peut pas se permettre d'échouer.
Il est enfin au sommet de la Saulire, il est 15h38. Il est dans les temps.
- Tu dois sauter cette barre là, celle là, elle, l'autre derrière le ressaut, celle ci et enfin, celle qui est à l'ombre à droite des deux sapins.
- Okay, ça marche ! J'en suis capable !
- N'oublie pas, pas plus de 2 chutes.
- T'inquiètes, je gère.
Le jeune touriste se jette dans la pente, il fonce entre les sapins, saute les bosses, se retrouve en face de la première barre rocheuses, environ 5 mètres. Il ne ralentit pas, il accélère ! Il l'a saute, atterrit, perd un peu l'équilibre, puis continue. Il enchaine les barres, réduit et augmente sa vitesse, il fait sensation chez les touristes aux alentours qui le regardent, impressionnés.
La 4ème barre rocheuse, de 7 mètres, il la saute, mais à l'atterrissage, il se plante dans la poudreuse. Une chute, aucune blessure, il repart. 6ème barre rocheuse, il réatterrit, perd l'équilibre, perd un ski, puis tombe 5 mètres plus loin.
2ème chute, il n'a plus le droit à l'erreur. De toute façon, toutes les barres imposées sont passées, alors il ne prend plus le risque d'en sauter d'autres. La deuxième chute, il a dû remonter dans la poudreuse chercher son deuxième ski enterré il ne savait où. Il a perdu beaucoup de temps, il est maintenant 16h02. La descente n'est pas encore terminée. Il fonce, fonce encore et encore, frôle les touristes qui hurlent de peur à son passage pleine vitesse. Il voit Courchevel 1850, enfin. L'horloge d'une gare de départ d'un télésiège lui annonce qu'il lui reste 3 minutes pour atteindre le bout du parcours. C'est faisable. Fier en avance de son intégration au sein du groupe, il ralentit et entame de magnifiques courbes sur les pistes parfaitement damées, sa fin de parcours est très esthétique ! Il se penche à presque toucher le sol de son bras ! Se penche tellement que sa carre se plante dans la neige, et c'est la chute. C'est la chute de trop, la chute qui disqualifie. C'est la chute qu'il regrette et qu'il hurle de tout son dégoût. Il termine quand même la descente, avec 1 minutes d'avance. Il déchausse ses skis, il est dépité. Il s'en veut, et en voyant ses amis s'approcher, il a honte.
- Chiale pas Elian ! On t'a même pas donné notre verdict !
- Je suis tombé 3 fois ! J'ai perdu !
- Oui, mais tu es arrivé dans les temps. Et en plus, on a débattu ensemble. Tu as d'énormes désavantages par rapport à nous !
- C'est-à-dire ?
- Tu es parisien, sûrement ton plus gros défaut. Nous, quand on a passé l'épreuve, on connaissait par coeur le terrain, toi non. Nous, on en fait tout le temps du ski de rando, on a le cardio. Toi, non. On skie tout l'hiver, même en été de temps en temps. Toi, seulement une ou deux semaines par an. Et malgré tout ça, tu as réussi toutes les épreuves, nous égalant, et en ratant de peu, sur une erreur bête, la dernière. Tu nous a plus que prouvé que ta place est entièrement approuvée et désirée au sein de notre groupe. Bienvenue le monchu !
- Bienvenue au monchu !
- Bienvenue monchu !
- Bienvenue le monchu !
- Le premier parigo de notre bande !
- Et le seul !
- Pour toujours !
- On speed, allez chercher vos parapentes, faut qu'on prenne les remontées pour rejoindre la Saulire et pour ensuite décoller pour rejoindre le Mont-Blanc.
Le groupe se disperse, puis, 10 minutes plus tard, chacun revient, un gros sac à dos sur le dos. Ils prennent le télésiège, puis un autre, une télécabine, et, enfin, la télécabine de la Saulire, qui les conduit au sommet de Courchevel, à 2740 m. Les nuages sont très proches, ils viennent seulement de percer la mer de nuage, et le spectacle qui s'offre à eux est splendide ! Adam, Noémie et Jade partent avec les parapentes techniques racer solo. Ils se lancent les uns après les autres, se suivent, c'est Jade la spécialiste, c'est elle qui ouvre le bal. Elle repère rapidement un couloir d'air chaud, et tournoie à cet endroit pour se laisser soulever par le courant ascendant. Ses amis font de même, l'altimètre de Jade affiche 2 817 mètres, la montre d'Adam annonce 16h30.
- Tu cours très vite, jusqu'à ce que tes pieds ne touchent plus par terre. Ensuite, tu t'assoies au fond de ta place, et tu profites okay ?
- D'accord, et pour l'atterrissage ?
- Je t'en parle plus tard.
- Okay, alors allons-y !
Elian et Yamina s'élance dans la neige, la pente augmente, les pieds d'Elian courent dans le vide, Yamina est sur la pointe des pieds. Puis, soulèvement soudain, élancement dans les airs, ils sont plus lourd à deux, mais leur voile est bien plus grande. Ils sont plus performant. Cléo se met avec Kéa, puis ils suivent Yamina. Les deux derniers qui décollent sont Charlotte et Timothé. Les 6 parapentes trouvent rapidement de puissants thermiques qui vont les élever à un peu plus de 3 050 mètres. La mer de nuage s'étend très loin, se laissant crever que par les quelques sommets de plus de 2 700 mètres.

L'appel De La MontagneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant