Chap. (24) Un coup de chance

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Elian attend patiemment sur un banc de l'hôpital. Les médecins sont au courant, il ne faut pas lui révéler sa vraie maladie. Ils commencent les soins, très désagréables pour Elian qui subit en silence, qui prend sur lui.

- Tu es vraiment courageux ! Comment fais-tu ? Les autres enfants pleurent tous ! lui demande une infirmière.

- C'est vrai que c'est désagréable mais je sais que je n'ai pas le choix et je me dis que certains enfants dans cet hôpital ont des maladies bien plus graves, alors je relativise.

Dur à entendre pour une personne qui sait qu'Elian ne tiendra pas plus de deux mois.

Pendant ce temps-là, la mère de Elian remplissait tous les papiers pour justifier l'absence de Elian en cours, elle répond aux appels inquiets des parents des amis d'Elian, elle rassure, elle ment, elle désespère. Le père de Elian lui, va de temps en temps au bureau de tabac acheter des tickets de loto et va les faire gratter à son fils à l'hôpital.

- Papa, tu gaspilles ton argent inutilement ! A quoi ça sert sérieusement, pourquoi tu t'es mis à jouer aux jeux d'argent ? Tu sais, l'argent on en a déjà assez et puis je m'inquiète, j'ai pas envie que ça devienne addictif pour toi...

- T'inquiète Elian, on n'a jamais assez d'argent dans une vie et puis, je suis sûr que je peux gagner ! Imagine si on gagne plein d'argent, on pourrait partir où tu veux en vacances !

- C'est vrai que c'est tentant mais les chances sont trop faibles, ça sert à rien de se faire des faux espoirs...

 La famille a été informée, et sait qu'il ne faut rien dire, alors lors des deux semaines où Elian est à l'hôpital, c'est tout les jours un flot incessant de tontons, de cousines, de parrain et marraine, c'est un amas de cadeaux et de chocolats qui se créer devant son lit. Pour la première fois depuis très longtemps, la famille de Elian se retrouve au complet, oublie les querelles d'héritages, les différents idéaux politiques, profite juste de voir un membre de la famille.

5 jours avant la fin de soins, Le Parisien reçoit un appel spécial lui demandant de publier dans son journal quotidien une petite annonce disant qu'un homme a gagné 260 000 au loto.

- Puis-je avoir la preuve de votre gain s'il vous plaît ?

- En faite je vais vous expliquer, mon fils va bientôt mourir mais il ne le sait pas et je veux lui faire croire qu'on a gagné au loto pour justifier le fait que l'on parte en vacances pour qu'il profite de sa fin de vie.

- Je comprends monsieur mais je ne pense pas que ce que vous nous demandez soit possible...

- Je vous en supplie madame ! C'est pour mon fils !

- Je ne suis pas en mesure de faire quelque chose pour vous, je suis désolé... Mais je vais vous passer mon supérieur, bonne journée monsieur.

Alors la musique d'attente du répondeur du journal se met en route, dure 30 secondes, puis une voix masculine se fait entendre.

- Pierre Delovre je vous écoute.

- Oui, bonjour monsieur, mon fils va bientôt mourir et j'aimerai lui faire croire que l'on a gagné au loto pour l'emmener en vacances avant sa mort sans qu'il ne se doute de rien, serait-il possible de mettre un petit article dans le journal disant que notre famille a gagné 260 000 euros s'il vous plait ?

- Monsieur je comprends tout à fait la tragédie qu'il vous arrive mais notre journal est un journal d'information honnête au service des français, nous ne pouvons nous permettre ce genre de faveurs, je suis désolé. 

- Monsieur, c'est très important, s'il vous plait !

- Bonne journée Monsieur.

Et le directeur du Parisien raccroche, laissant le père d'Elian seul, sans espoirs. Alors ce dernier retourne voir son fils, un sourire jusqu'aux oreilles.

- Elian ! Elian ! On a gagné au loto ! 260 000 euros ! Est-ce que tu te rends compte ? Nous sommes riches !

- Non papa, c'est vraiment vrai ?!

- Mais oui ! Ca passera dans le journal Le Parisien demain, je te l'amènerait pour que tu le vois toi même ! Avec ça, dès que tu es guéris, on pourra fêter ça en partant 1 an en vacances ! 3 destinations de 4 mois, chacune choisit par l'un d'entre nous 3 okay ?

- Mais, j'ai école moi, et qu'en pense maman ?

Ne t'inquiète pas pour l'école, je leur dirait que tu fais l'école à la maison, et puis de toute façon, ce n'est pas toi qui a 18 de moyenne générale ? Et pour ta mère, je suis sur qu'elle sera de mon avis, ne t'inquiète pas, dans 3 jours, dès que tu sors de l'hôpital, on part pour un an en vacances.

Le soir, lorsque la mère d'Elian rentre du travail et viens voir son fils à l'hôpital, son mari lui annonce la fabuleuse nouvelle et lui dit qu'il est fatigué et qu'il va rentrer dormir à la maison cette nuit. Arrivé chez lui, le père ne rejoint pas son lit mais le salon dans lequel il se met sur son ordinateur et modifie sur une application de montage une page du journal Le Parisien. Il remplace un petit article parlant de la victoire d'un tennisman français par celui annonçant que la famille Gullon avait gagné 260 000 euros au loto. Après cela, il va chez une amie de sa femme qui est imprimeuse et lui demande de l'imprimer avec le papier des journaux. une fois la copie effectuée, il rentre chez lui, et peux enfin s'endormir après une journée passée à l'hôpital.

- Elian ! Elian mon chéri réveille toi ! Allez Elian, il est 8 heures, il faut que je te montre quelque chose !

- Bonjour papa, qu'est-ce qu'il y a de si important pour que tu me réveilles si tôt ?

- Aujourd'hui je travaille alors je viens juste t'apporter le journal pour pas que tu t'ennuies, bonne journée fiston, je t'aime !

- D'accord, c'est gentil. Où est passée maman ?

- Elle travaille aujourd'hui, mais ce soir on sera là tous les deux, ne t'inquiète pas.

La journée passe, Elian s'ennuie, reçoit ses soins, est fatigué, dort, se réveille, s'ennuie à nouveau, alors il prend la page de journal et la lit. Il voit alors l'article, se réjouit de voir son nom dans le journal, de savoir que cette somme a été gagnée par ses parents, puis ses parents arrivent, il est déjà 18h30, nous sommes le 2 Mai, après 6 semaines, Elian a finit ses soins.

- Maman ! Comment ça va ? Tu as vu ce qu'on a gagné ! On va pouvoir partir en vacances !!

- Et oui mon chéri ! C'est vraiment fabuleux ! Moi ça va, et toi ? Pas trop dur ta journée ?

- J'ai pas fais grand chose...

- Bon, Elian, si tu nous disais où tu veux que l'on aille les 4 prochains mois ?


L'appel De La MontagneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant