Eden

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J'écoutais d'une oreille distraite la prof raconter son blabla sur les nombres premiers quand sonna enfin la sonnerie libératrice.
Tous les étudiants se levèrent d'un bond et sortirent par petits groupes vers la sortie.
Je rangeais mes affaires dans mon sac quand je trouvais un petit papier sur lequel était écrites des insultes sur ma couleur de peau agrémentés de quelques signes obscènes.
Habituée de se genres de mots je roulais en boule le papier puis le jetais sans un regard dans la corbeille.
Je sortis ensuite tranquillement de la salle de cours, mon sac sur une épaule.

Arrivée à la sortie du grand bâtiment de l'université, j'avançais sans regarder les regards méprisant des autres étudiants. Un petit groupe me suivit à distance tandis que je m'éloignais, les repérant du coin de l'œil, j'accélérais le pas, il accélérèrent aussi.
Tout mon corps me criait de courir mais je ne l'écoutais pas, sachant qu'il ne fallait surtout pas montrer ma peur.
Petit à petit je les vis m'encercler à distance. Finalement je me retrouvais dos à la grille du terrain de baseball, encerclée par une bande de cinq ou six étudiants qui affichaient des sourires méchants.
- Qu'est-ce que vous me voulez ? Leur demandais-je finalement en prenant une grande respiration.
Un grand blond vêtu d'un débardeur blanc s'avança vers moi, tandis que le cercle se resserrait.
- Ce qu'on te veux ? Mais rien du tout, juste discuter un peu pour mettre les choses au clair entre nous !
- Je vois mal de quoi vous voulez parler... répondis-je sur la défensive.
- Oooh... moi je crois que tu vois parfaitement de quoi nous voulons parler... sale négresse, dit une fille aux long cheveux roux bouclés et aux immenses yeux, en s'avançant à  son tour.
-... je grinçait des dents mes yeux lançant des éclairs tandis que tous riaient d'un air moqueur.
- Mince ! S'écria la rousse en mettant sa main devant ses lèvres d'un air faussement désolé. Je crois que j'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas... désolé mais comme tout le monde t'appelle comme ça... cela m'était entré dans la tête ! Puis elle eu un joli petit rire. Nous voulons juste que tu partes de cette université, tu n'as pas ta place ici... comprends-tu ? Si tu refuses... eh bien nous serons forcés de faire de ta vie un enfer !
- Comment oses-tu-
- Plutôt toi ! Me coupa un grand brun. Comment peux-tu te permettre de nous parler comme ça ? Ta mère a oublié de t'apprendre les règles de bases ? À moins qu'elle soit trop bête pour réfléchir ! Pas étonnant pour les gens de votre espèce. Finit-il avec un ton emplit de dédain et de mépris.
- Ma mère s'est fait assassiner par des ordures comme vous ! M'écriais-je la voix vibrante de colère. Ce n'est pas la simple couleur de ma peau qui me différencie de vous ! Ce qui me différencie de vous, c'est votre niveau mental aussi bas qu'un nouveau né et votre monstrueuse cruauté !
- Répète. Prononça calmement le blond au débardeur. Nous sommes des quoi ? J'ai cru entendre le mot « ordure » mais j'ai du me tromper... n'est-ce pas ?
- Non ! Vous êtes des ignobles ordures ! Qui profitez du fric de vos vieux pour maltraiter les autres ! Des putains de sales racistes d'extrême droite ! Des-
Je m'arrêtais dans ma lancé quand je reçu une gifle dans la joue.
- T'as dit quoi ? Il me donna une deuxième gifle. Répète ! Une troisième. Nous sommes des QUOI ? Une quatrième, je sentais ses bagues me déchirer la peau. Tu n'es RIEN ! Cinquième. Les gifles s'étaient transformés en coups de poings, je ne sentais plus mon visage tant la douleur était élevée. Tu n'es qu'une sous-race qui ne mérite même pas d'exister !Sixième, septième, huitième, je tombais au sol, je ne pouvais rien faire pour me protéger. Ne parles plus JAMAIS sur ce ton !

Je ne sentais plus rien. Tout n'était plus que douleur et obscurité. Ils s'acharnaient à me donner des coups de pieds et de poings. J'entendais des mots d'insultes que je ne comprenais pas, mes oreilles sifflaient. Ils fallait qu'ils arrêtent. Ils fallait qu'ils arrêtent. IL FALLAIT QU'ILS S'ARRÊTENT !
Je ne voulais pas mourir. Je ne voulais pas mourir. JE NE VOULAIS PAS MOURIR !

- Arrêtez. Dis-je un murmure. Arrêtez. Arrêtez. Arrêtez. ARRÊTEZ !

Plus rien. Silence. Les coups s'étaient arrêtés. Plus un bruit. Je soufflais bruyamment, je n'arrivais plus à ouvrir mon œil droit, quand je le tâtais de ma main je le sentis tout gonflé et plein de sang. Je réprimais un gémissement de douleur.
Avec un immense effort je réussi à me lever et observais autour de moi.

Mes agresseurs n'avaient pas bougé, ils me regardaient effrayés, les yeux pleins de peur et d'incompréhension.

J'avançais vers eux, et une sensation étrange me pris. C'était comme si leurs esprits étaient ouvert, que je pouvais entrer à l'intérieur et faire se que je voulais dedans.
Je me concentrais et m'avançais mentalement vers l'esprit du grand blond, il était peu complexe et je compris rapidement son fonctionnement. Je trouvais la partie "commande", et lui ordonnais de se gifler pour tester. Il le fit. Ses yeux roulaient de tous les côtés, il ne savait pas quoi faire, il ne comprenait pas pourquoi il ne contrôlait plus son esprit.

- Dites que vous regrettez ce que vous avez fait et que vous ne le referez plus jamais à personne. Ordonnais-je à toute la bande.

Ils le dirent.

- Dites que vous êtes des imbéciles finis, des monstres, des salauds, que je ne devrais même pas vous laisser vivre.

Ils le dirent.

- Partez maintenant, je ne veux plus jamais vous voir !

Ils partirent.

Je m'écroulais de fatigue, incapable de faire un mouvement, tout mon corps me tiraillant de douleur. J'étais perdue, je ne comprenais plus rien. Que c'était-il passé ? Que m'était-il arrivé ? Que leur avais-je donc fait ? Mon corps entier essayait de sombrer dans le sommeil mais je luttais du mieux que je pus pour que personne ne me voie par terre sur la terre granuleuse du derrière de l'université.

- Bravo ! Tu as été très forte, ce n'est pas un pouvoir évident à utiliser et tu t'en es très bien sorti. Je vois que je peux te faire confiance. Je suis certaine que tu rêves de te venger, Eden, je t'en donne l'opportunité. Les pouvoirs qui t'ont été confiés sont grands, sert t'en pour le bien de ce monde !

Obscur destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant