La lignée Lightwood.

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Alexander inspira et expira rapidement, tentant au mieux de calmer l'angoisse qui venait de le surgir. Plusieurs idées sombres le submergeaient à l'instant même. Des pensées qu'il ne pensait pas garder au fond de lui et qui pourtant l'attaquaient sans prévenir. Un avenir qui le stressait à en glacer son sang. L'adoption de Raphaël l'amenait à réfléchir sur le futur de la royauté. Cette histoire l'inondait d'un remord puissant. Avoir des enfants ne fut pas vraiment un sujet qu'il abordait avec son père. Elever des enfants n'était pas une priorité en soi, mais un léger rêve doux et lumineux. Développer une famille restait un souhait et en même temps une contrainte de la société. Cependant, le prince voulait au plus profond de lui-même agrandir sa famille. L'héritier nourrissait ce désir immense d'avoir sa propre tribu. Alexander rêvait à cette fabuleuse fin de vivre heureux pour toujours.

Néanmoins, il y avait un tout petit problème à ce fabuleux rêve. Alec était sans aucun doute homosexuel. Ceci n'avait jamais gêné le roi, ni la sœur. Pour ce qui était de la mère, jamais le prince ne saura son avis. Mais il savait qu'elle ferait tout pour son bonheur. Donc le fait d'aimer les hommes était loin d'être le soucis. Puis, jamais l'héritier n'y avait pensé avant cette adoption. Jamais la vérité ne l'avait autant frappé qu'à ce jour. Jamais Alexander n'avait ressenti cette peine depuis ce diner. Jamais il ne lui était venu à l'idée qu'il serait le dernier véritable roi Lightwood. Jamais le brun n'avait pensé qu'il mettrait fin à la grande lignée Lightwood. 

Le lignée Lightwood prendra fin lorsqu'il mourra. 

Cette sombre idée était arrivée dans son esprit, l'étranglant d'angoisse. Il avait besoin d'être seul, de pouvoir respirer mais surtout de pouvoir se laver de ce sale remord. Il serra ses poings sur la balustrade de la terrasse, espérant évacuer cette horrible colère par la frustration corporelle. Rien n'y faisait, son estomac semblait troué par d'invisibles bêtes qui rongeaient aussi férocement que la culpabilité. Il se sentait sale, il se sentait enseveli, il se sentait sombré dans une obscurité malsaine. Etant le dernier homme Lightwood, il se voyait être l'unique espoir de perpétuer cette lignée. Isabelle, sa si magnifique sœur, offrira à ce monde de fantastiques enfants qui auront le rôle de compléter l'héritage de son mari. Alexander ne pourra donner ceci, puisque les hommes ne peuvent procréer. Il aura des enfants, en ayant déjà un maintenant, mais aucun n'aura le sang Lightwood, ce sang royal si précieux aux yeux de beaucoup.

Quelle honte à cette famille.

Voici des satanés murmures l'inondant d'immondes pensées négatives et noires. Comme pour se protéger, Alexander encercla son corps de ses bras, griffant ses épaules. Il laissa échapper d'énormes sanglots qui ne put contrôler plus longtemps. Il était désemparé de n'avoir pas vu plus tôt cette triste vérité. Et pourtant, son père, lui si à cheval sur l'histoire de cette élégante lignée, ne semblait pas l'avoir remarqué ou le cachait-il simplement ?

Un roi incapable d'apporter ce que le peuple attend de lui.

Le prince laissa ses mains remonter à son cou, le grattant pratiquement jusqu'au sang. Après tous les évènements subis récemment, la mort de cette horrible femme semblait lointaine face à ce tsunami émotionnel. Alexander ne voyait pas le bout, ne réussissait pas à se convaincre du contraire, n'arrivait tout simplement pas à accepter ce destin. Or il ne rêvait pas d'être normal comme les autres. Il détestait ce terme ... Normal, mais qu'est-ce qui est normal ? Qui a décidé qu'aimer les femmes était normal ? Qui a proclamé que le rose était pour les filles et le bleu pour les hommes ? Quel est cet idiot qui a osé inventé ce mot aussi inutile et dégradant. Certes la nature avait opté pour certains choix, qui restent discutables. Mais ceci ne voulait pas forcément insinuer qu'une normalité existait et devait dominer le monde. 

DisgrâceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant