Regards

1.

Nous arrivons Carla et moi dans l'hôpital pourtant familier dû à nos nombreux stages effectuées ici, mais que l'on découvre sous un nouveau jour. Nous prenons l'ascenseur direction la salle des infirmières; arrivées nous posons nos affaires dans nos casiers respectifs et enfilons notre tenue blanche. 

-Est ce que tu es autant excitée que moi ? me demande Carla, un sourire jusqu'aux oreilles.

-Bien sur ! Mais tu as vu les autres ? On dirait qu'ils font tous la gueule.

-C'est parce qu'ils sont cons c'est tout, ce n'est pas possible de ne pas être excité quand on travaille en cardiologie !

Je sourie à Carla; nous nous sommes bien trouvées, aussi folle l'une que l'autre.

Je me dirige voir ma cadre infirmière pour qu'elle me donne mon planning, pour commencer ma journée en forme et de bonne humeur.

" Bonjour Annie, comment allez vous ? me dit-elle.

- Je suis très contente de commencer aujourd'hui à vrai dire ! Puis la semaine que j'ai faites en doublon la semaine dernière m'a vraiment bien servit pour me rendre compte des lieux.

- C'est très bien alors. Aujourd'hui vous êtes la seule infirmière pour votre secteur ! Je suis sure que tout va très bien se passer. 

- Oui, je le pense aussi , il ne devrait pas avoir de raison du contraire !"

Cette dernière me sourie et retourne dans son bureau, pendant que moi je vais dans le bureau de soin afin d'avoir les transmissions de mon collègue de nuit et voir avec qu'elle aide soignante je travaille aujourd'hui.

- Salut Philippe ! Alors la nuit s'est bien passée ? demandé-je à mon collègue en arrivant dans la salle.

- Salut Annie ! et bien oui c'était une nuit calme. 

Je salut ma collègue Cathie, l'aide soignante avec qui je vais travailler ce matin.

- Allez dis nous ce qui nous attend pour cette matinée, dis-je à Philippe, avec un sourire aux lèvres à m'en faire mal aux joues.

"- Bonjour Monsieur Renard, comment ça va ce matin ? Je suis  Annie, l'infirmière de ce matin. On s'est déjà vu quand j'étais doublée la semaine dernière, vous vous rappelez ? 

-Ah oui oui c'est vrai. me dit-il avec un petit sourire.

-On m'a dit que vous aviez eu le sommeil agité cette nuit ?

-Oui c'est exact...

- Je viens vous donner votre traitement du matin, vous n'avez pas encore mangé ?

- Non mais on m'a dit que le petit déjeuner allait bientôt arriver.

-D'accord, vous prendrez bien vos cachets en mangeant, vous savez que vous aller avoir des maux de ventre sinon.

- Oui je le sais, et je ne recommencerais plus à faire mon entêté avec eux ! me dit-il en rigolant.  

-C'est bien, je compte sur vous ! Je demanderai un compte-rendu aux aides soignantes sinon.. je lui fais un sourire malicieux.

Il sourit et je continue mon questionnement tout en prenant sa tension et sa température:

- De quand dates vos dernières selles ? 

- Heu... Hier.

- Bon c'est très bien, et aucune douleur ce matin ? 

- Non du tout. Est ce que je peux vous faire une petite confidence ? me demande t-il à voix basse.

- Je vous écoute. 

Je m'assois sur son lit après avoir eu un accord silencieux de sa part.

- Aujourd'hui, ma femme et moi, nous fêtons nos 40 ans de mariage. me dit-il avec un air enfantin.

- Ah bon ? Mais c'est pour ça que vous êtes le premier sur la liste de la tournée des aides soignantes ! 

- Mais oui ! J'ai fait une demande au près d'elles pour que je sois prêt tôt, avant que ma dame n'arrive.

Il me tend une petite boîte et me fait signe de l'ouvrir.
A l'intérieur se trouve un pendentif en or représentant une fleur.

- Ceci est la premier fleur que je lui ai offerte pour la courtiser Mademoiselle Annie. Et j'ai réussit à mettre la main sur ce bijoux que je cherchais depuis quelques années déjà !

- Il est magnifique, c'est très beau ce que vous lui offrez Monsieur Renard, je serai comblée à sa place. Pourquoi les hommes ne sont pas tous comme vous ? je finis ma phrase avec une pointe d'ironie et un sourire chaleureux et range mon matériel.

- Ahhh vous savez vous me dîtes ça mais dès que vous aurez trouvé l'homme de votre vie, vous ne verrez plus la vie passer... 

Il est nostalgique un sourire béat aux lèvres. Je décide à ce moment de me lever doucement en lui annonçant que je reviendrais plus tard pour son pansement à la jambe. Je sors de la chambre tracer mon acte et poursuivre mon tours de mes patients.

Je fais rouler mon chariot jusqu'à la chambre suivant et regarde mon plan de soin.
Je sens une main sur mon épaule:

- Tu as vu Monsieur Renard ? Il est tout heureux je ne l'avais jamais vu comme ça. me dit Carla, qui se charge de l'autre moitié du service de cardiologie.

- Il fête ses 40 ans de mariage aujourd'hui avec sa femme. Il va lui offrir un bijoux je te conseille d'aller y jeter un coup d'oeil. Ce papi est vraiment trop mignon.

- Ah bah on en avait déjà parlé, il est gaga de sa femme, je trouve ça adorable et dépitant  à la fois.

- C'est ce que je lui ai dit, si seulement ils étaient tous comme ça.

Carla repart continuer son tours et je fais de même.
Je regarde mon plan de soin de la matinée et je ne peux m'empêcher de penser à cette énorme quantité d'amour que je viens de voir dans la chambre de Monsieur Renard.

C'est si beau de trouver l'amour de sa vie. J'imagine que quand on la rencontre, tout nous semble évident, comme si tout ce qui s'était passé avant avait été inutile, sans sens puisque quand vous le trouvé, tout prend sens justement. Mais si nous pensions rencontrer la bonne personne et qu'en fin de compte une autre arrive et bouleverse tout, comment faire pour ne pas tout détruire ce que nous avons mit tant de temps à construire ? Faut-il passer à côté de notre grand amour pour ne pas blesser une personne ? 

Je chasse ces questions pour passer à ma patiente suivante, je toc et entre avec mon sourire habituel.