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-C'est bon madame Truches, vous avez tout ce dont vous avez besoin ?

-Oui ma petite, vous pouvez aller vous coucher, me dit la patiente dont on ne voit plus que le bout du nez tellement sa couette est remontée haut sur elle.

-Et bien moi cette nuit je ne dors pas, mais vous, vous avez intérêt, si non ce n'est pas moi qui viens vous voir demain !

-Regardez je dors là, mime t-elle en forçant pour fermer ses yeux.

-Bonne nuit madame Truches, dis je en rigolant.

Et de une. Quelle heure il est ? 21h30. Ça va, j'ai encore le temps...

-Bonsoir monsieur Henri, alors on vous a apporté votre dîner quand même ?

-Ho ho oui, j'ai mangé, on m'a aidé pour la toilette, mais est ce que je pourrais avoir un coussin en plus ? Je n'arrive pas à dormir avec un seul oreiller.

-Pas de problème je vous en apporte un tout de suite.

Je sors de la chambre, pour aller chercher un coussin. Je marche dans les couloirs silencieux de l'hôpital et je butte sur quelqu'un.
Je lève les yeux et je me retrouve devant un homme, qui maintenant me fixe:

-Et bien alors Annie, vous restez parmi nous cette nuit ? me dit-il d'une voix chaude.

Et cette voix, elle ne m'avait pas manqué.

-Hum.. Hum oui oui, je vais... Je vais chercher des coussins là... je le pousse d'une épaule et continue mon chemin la main sur mon front.
Non mais qu'est ce que c'était ça ? Pourquoi je me suis sentie aussi désemparée et que j'ai perdu tout mes moyens ? Pourquoi me fait-il toujours cet effet alors que nous ne somme plus ensemble depuis 3 mois...
La personne que je viens de croisé n'est d'autre que le beau docteur de pédiatrie que j'ai  rencontré durant un de mes stages en hôpital.
Le coup de foudre a été total pour ma part, beau gosse, médecin, courtisé... Inaccessible.
Cela avait été mon grand défi de l'époque.
Nous devions nous cacher de tout le monde pour ne pas que ça se sache au début. C'était un amour caché, excitant, interdit.
Mais comme toute bonne chose, cette relation de passion s'est terminée.

Mon dieu, il a dut me prendre pour une idiote.
Enfin Annie, c'est pas comme s'il t'avait déjà vu à poil... me lâche ma conscience. 

Alors pourquoi je réagis comme ça ? Ca s'est finit pour une raison, et je ne reviendrais pas là-dessus. Il m'a déjà assez déçue comme ça. Mais je ne sais pas, j'ai paniqué, je....

Raaa.
Je prends un coussin énervée et sors de la réserve.


-Ça va mieux comme ça ? je demande à Monsieur Henri.

-Oui merci beaucoup mademoiselle Derpend.

-Appelez moi Annie, je préfère.

-Ho... Heu d'accord... me dit-il gêné.

-Bonne nuit monsieur Henri.

Je sors de la chambre doucement, pour ne pas qu'il me fasse une de ses nombreuses crises cardiaques. Je relève la tête encore la main sur la poignée et Docteur Play-boy me fixe de l'accueil du service, des papiers à la main.

-Ne me regardez pas comme ça ! je chuchote.

-Comment est ce que je vous regarde Annie ? me demande t-il, les yeux un peu plissés.

Me rapprochant de lui, je lui souffle:

-Comme quelqu'un qui m'a vue nue.

Et là, il me regarde avec des yeux ronds mais ne se laisse pas démonter.

RegardsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant