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Voilà un mois qu'Apollon est dans le coma, et  3 semaines que que j'ai pris la mauvaise habitude de lui raconter toute ma vie quand je vais le voir, quand je lui fais ses soins, que je lui panse ses cicatrices, et qu'il frissonne dès que je lui parle à l'oreille ou quand je le touche.
J'ai presque totalement perdu espoir qu'il se réveille et les médecins aussi.
Toujours aucun membre de la famille n'est passé le voir, ou juste prit des nouvelles.
Ni aucun coups de fils.
Je suis là à lui tenir compagnie pendant que son silence m'écoute me plaindre.
Je lui ai raconté ce que j'ai fait cette semaine.
Quelque chose d'horrible.
Immonde.
Je me dégoûte d'avoir cédé.
J'ai recouché avec docteur play-boy. J'ai honte. Dans mon appartement. Je ne dis pas que c'était nul, c'était même génial, mais je m'en veux, j'ai été faible. 
Carla m'a fait la moral, et je me la suis faite à moi même. Je n'ai même plus envie de dormir dans mon lit. Et quand je repense à ce soir où j'ai accepté que Docteur bébé vienne boire un verre à l'appartement...

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"Tu veux que je te ramène chez toi, vu le temps qu'il fait, tu ne vas pas prendre ton vélo... me demande si chaleureusement le Docteur Colins, ou docteur play-boy.

-Oui.

J'ai dit oui. J'ai dit oui. "Non mais qu'est ce que tu as fait pauvre folle !!!" me hurle ma conscience, "tu sais que vous allez coucher ensemble et que tu ne pourras plus te regarder en face..."

-Je fini le service à 20h, c'est bon pour toi ? me demande t-il.

-Oui. je réponds seulement.

Dans quels beaux draps je me suis fourrée ?

Je passe dans sa chambre avant de partir.

-Mr Moore , je fais une bêtise, je me faire ramener à mon appartement par mon ex. Je sais comment ça va finir... Dîtes moi de ne pas y aller, retenez moi...

...

C'est la seule réponse que j'ai de sa part. Les bip de son respirateur, les bip des battements de son coeur.

-À demain, lui dis-je avant de refermer la porte.

J'attends le docteur play-boy à l'entrée, et le vois arriver, dans son pantalon moulant noir et dans sa veste en cuir.

-Allez je te rammène vite chez toi.

Je me sens mal. J'ai la boule au ventre. Il me met si mal à l'aise.
Personne ne décroche un mot pendant le trajet.
Ce silence est plus que gênant, pesant même.
Pourquoi est-ce que j'ai accepté ? Parce qu'il m'a harcelé pendant 2 semaines ? Parce qu'il ne fait que me coller aux baskets et me regarder tout le temps ?
Je ne sais pas.
Mais j'ai dit oui. Et le fait de lui avoir adresser la parole, d'avoir accepter de monter dans sa voiture où il s'est déjà passé tellement de choses entre nous, le fait de le regarder avec encore un pincement au coeur pour lui.
Et le fait que je vais surement céder à cause de cette dernière raison alors que je m'étais jurée de ne jamais retombée dans sous son emprise. 

Il s'arrête devant chez moi après ce voyage silencieux.

-Tu veux monter boire un truc chaud ? je m'entends dire.

Je n'y crois pas.
Je viens de lui demander de venir boire un coup.
Je vois ma conscience sortir une corde et commencer à se la mettre au cou.

-Si tu me le proposes je ne vais pas refuser, me dit il avec un de ses sourires à vous faire tomber par terre.

J'ouvre la porte de l'appartement, les mains tremblantes, sentant son souffle dans mon cou.

-Ça sent toujours aussi bon que dans mes souvenirs ici. me dit il en refermant la porte derrière lui.

RegardsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant