29) Troisième danse

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Frustration. Son corps bouillait de frustration alors qu'il sortait de la cheminée, d'un pas colérique. Oh, oui. Il ne s'était jamais senti aussi frustré de sa vie. Même la traitrise de Lockhart, la bêtise d'Hermione, les manipulations de Dumbledore et les échecs de son apprentissage ne l'avaient pas laissé dans un tel état.

Sans prendre la peine de s'épousseter de la suie, il s'agrippa les cheveux, donna un violent coup de pied dans une pauvre chaise innocente et poussa un cri frustré. Avait-il mentionné à quel point il était frustré ? Comme pour se moquer, le feu de la cheminée claqua joyeusement. Avec un reniflement et un regard noir, il balaya l'air de la main, le feu s'éteignit, laissant une fumée âpre et grise s'élever dans l'antichambre.

Il claqua sa langue contre son palais, fusilla à nouveau la cheminée du regard et se laissa tomber sur une autre chaise. Il se prit la tête entre ses mains et rumina. Toutes sortes de pensées le traversèrent, passant de l'envie d'homicide à la consternation, à la tristesse puis à la rage. Mais son sentiment dominant n'était autre que la frustration. Il cria à nouveau, la température de son corps s'éleva et des flammes léchèrent ses membres et ses cheveux.

Malgré tous ses efforts, dès qu'il éprouvait une émotion un peu trop forte, il s'embrasait. Littéralement. Qu'importait le nombre d'heures qu'il passait à méditer. Et cela le frustrait davantage encore. Le monde était-il contre lui, aujourd'hui ? Vraiment, il devait apprendre à se réguler, à se calmer. La dernière chose qu'il voulait, c'était faire du mal – une fois encore, son esprit sadique lui souffla – à son frère ou ses amis. Ses doigts tirèrent plus fermement ses mèches rousses. Pourquoi avait-il accepté, déjà ? Pourquoi avait-il dû aller les visiter ? Pourquoi n'avait-il rien trouvé ?

« Ron ? » Appela la voix familière, calme et inquiète de son frère. « Tu vas bien ? Tout s'est bien passé ? Il ne t'est rien arrivé ? Tu as pu trouver des indices sur... »

Harry se trouvait à présent devant lui, ses deux mains glaciales sur ses épaules, ses yeux aveugles écarquillés et brillants d'inquiétude. Ron soupira, prit une grande et profonde inspiration, se concentrant sur le froid naturel et réconfortant de son petit frère. Il rappela ensuite les flammes à l'intérieur de son corps et régula sa chaleur corporelle.

« Je vais bien, Harry. » Tenta-t-il de rassurer, avec un demi-sourire.

Harry ouvrit la bouche, signe qu'il voulait continuer la conversation. Sûrement, il ne devait pas le croire. Mais Ron le coupa, plaçant une main sur sa bouche.

« Non, Harry, allons plutôt dans le salon multicolore. » Il se leva et entoura le poignet ganté de son frère avec sa grande main. « On sera plus confortablement intallés là-bas. »

Le petit brun hocha simplement la tête et mordit sa lèvre inférieure, toujours inquiet de son manque de contrôle. Mais Ron détourna silencieusement la tête et se contenta de le guider à travers les couloirs du manoir des Griffons Dorés, en direction du salon multicolore. Les deux frères avaient fini – après de nombreuses et inutiles disputes – par nommer le pauvre salon, victime de la cruauté d'Harry, comme cela. C'était un signe caractéristique simple.

Arrivés dans le salon, le grand rouquin lâcha Harry qui s'assit dans le canapé rouge, violet et jaune où roupillait doucement Sa'ha, venue leur rendre visite plus tôt dans la journée. Ron secoua la tête et vint s'asseoir dans un des sièges orange, bleu et rose. Plus calme que tout à l'heure, il soupira et déposa sa joue contre la paume de sa main.

« Où est Sirius ? » Demanda finalement Ron, après quelques minutes de silence.

« Il devrait revenir plus tard. » Harry pointa la cheminée présente dans la pièce. « Thomas veut lui parler. Il veut probablement quelques explications par rapport à la séance du Magenmagot de ce matin. »

Signe du SerpentaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant