39) Dernière danse

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« Jurez-vous de servir notre pays avec honneur, sans répit ? »

« Je le jure. »

« Jurez-vous rester à l'écoute de notre peuple ? »

« Je le jure. »

« Que notre Mère nous prenne à témoin, accueillons notre nouveau Ministre de la Magie, Thomas Gaunt, figure d'une nouvelle ère ! » Déclara Amélia Bones à la foule. « Lord Gaunt, Monsieur le Ministre, relevez-vous ! »

Thomas sourit intérieurement mais garda un visage impassible, sérieux et déterminé. Il voulait montrer son envie profonde de servir et représenter le peuple magique anglais, Sorciers comme Créatures Magiques, au sein de ce nouveau monde. A genoux devant Amélia Bones, venant tout juste de prêter serment, il se releva sous les applaudissements de la foule. De nombreux êtres magiques envoyèrent des feux d'artifices, sous le regard impressionné et émerveillé des êtres non-magiques. Oui. Un nouveau monde s'offrait à eux, mélangeant magie et technologie, mêlant êtres magiques et non-magiques, quelque chose que personne n'aurait cru possible avant l'arrivée de Médée.

De nombreuses personnes vinrent le complimenter, d'autres vinrent lui faire les yeux doux dans le souhait d'obtenir un poste haut placé. Mais Thomas se fichait pas mal de ces beaux discours. Il voulait devenir Ministre de la Magie pour faire avancer les choses, pas pour qu'on lui lèche les bottes. Surtout que maintenant, il avait beaucoup à faire : il devait notamment réorganiser toute l'organisation du gouvernement magique pour donner une place aux Créatures Magiques, prendre en considération les relations avec le gouvernement non-magique anglais (il devait aider les anciens êtres magiques devenus non-magiques à s'intégrer à un monde non-magique), sans oublier que toutes les relations internationales seraient à reconstruire.

L'ONU s'arrachait les cheveux pour savoir comment considérer les peuples magiques : étaient-ils des « Etats » à part ? Ou faisaient-ils partie d'un seul Etat ? C'était la grande question : par exemple, le peuple magique anglais faisait-il partie du Royaume-Uni soumis à la politique du Premier Ministre anglais ou était-il soumis seulement au ministère magique anglais, formant deux entités parallèles ? Chaque Etat non-magique du monde devait engager des négociations avec leurs homologues magiques afin de savoir comment ils allaient être traités. Certains pays, notamment en Asie ou en Amérique Latine, proches de leurs folklore et de leurs croyances, avaient plus facilement pu s'approcher du monde magique et entamer les premières relations commerciales, économiques et politiques. Cependant, ces relations étaient plus difficiles à appréhender dans les pays occidentaux qui considéraient justement leurs mythes comme des histoires. Les ministres de la magie occidentaux devaient donc travailler plus férocement pour se faire accepter.

Dans tous les cas, si des personnes non-magiques avaient peur de la magie, des Créatures, des différences, aucune attaque raciste ou religieuse n'avait encore été notée (quelques insultes et tensions existaient mais c'était normal : des tensions concernant les différences avaient toujours existé). En effet, la menace que représentait Médée calmait rapidement le jeu. Personne ne voulait subir sa colère, le Jugement avait été très efficace sur ce point. L'arrivée de Médée avait notamment chamboulé toutes les croyances existantes et les religions étaient sens dessus-dessous. Mais Thomas ne croyait qu'en Médée, comme tous les êtres magiques. Il n'était pas là pour discuter religion, il avait suffisamment à faire avec la politique. Si un problème religieux entre leurs communautés survenait un jour, il enverrait un Muggle-Born ou un Sang-Mêlé connaissant les religions pour régler les tensions.

Thomas sourit donc à son entourage et décida de faire un léger discours (assez court : plus un discours est court, plus les gens s'en souviennent) afin d'expliquer son programme et ses ambitions d'intégration. Il indiqua que dans quelques jours, il nommerait les différents Directeurs de départements, les équivalents des ministères, qui l'épauleraient pendant son mandat. Thomas ajouta qu'il voulait inclure la diversité, autant au niveau des opinions que des races. Le ministère était celui de la magie, après tout. Ce n'était pas le ministère des Sorciers. Il fut de nouveau applaudi, notamment par les Créatures Magiques qui pouvaient enfin prendre part aux opinions les concernant.

Signe du SerpentaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant