6) Cher Tom

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Le petit bois était blanc de neige et le vent parcourant les branches noires était glacial. Quelques animaux aventureux sortaient le bout du nez dans l'espoir de trouver à manger. Mais la plupart hibernaient tranquillement dans leur tanière. Le soleil se levait à peine mais il ne réchauffait pas. Ses rayons frappaient doucement la neige, sans pour autant la faire fondre. Brillant d'un éclat blanc presque irréel, la neige donnait l'impression d'être d'un autre monde.

Au dessus de ce petit bois, le surplombant, un simple manoir de l'âge victorien se dressait. Il était simple, pas vraiment grand mais pas petit non plus, juste assez pour indiquer la richesse des propriétaires. Construit sur trois étages en briques colorées de noir et de blanc, il paraissait accueillant. Ses grandes fenêtres ouvraient sur l'extérieur, laissant entrer la lumière en abondance. Une tour avait été bâtie sur le côté gauche permettant de voir l'ensemble du jardin et du bois de ce manoir.

C'était dans ce manoir, en ce matin de premier janvier, que résidait un personnage d'une autorité sans précédent. Du moins c'est ce qu'il aimait penser et croire.

Tom Marvolo Riddle sauta hors de son lit. Il ne pouvait pas se permettre la grasse matinée, il avait tant de choses à faire. S'habillant en quatrième vitesse d'un riche ensemble noir et bleu aigu-marine épousant parfaitement son corps, il passa sur ses épaules un long manteau ouvert sur son torse, en velours. Il s'approcha de son bureau et attrapa une fine chaîne d'argent qu'il accrocha autour de son cou. Ce collier avait l'avantage de résister aux sorts manipulant l'esprit, merci aux Gobelins. Il enfila ensuite sa bague argent de Lord et sourit en l'admirant. Qui aurait cru qu'il serait un jour un Lord, un vrai ? Pas lui. Il devait avouer que les Gobelins étaient de parfaits alliés depuis qu'il était devenu Lord. Il s'arrêta devant son miroir et s'observa, absolument satisfait de ce qu'il voyait. Avec une modestie qui lui était inconnue, il se dit qu'il était beau, magnifique. Tom se gratifia qu'il pouvait séduire même la femme la plus vertueuse. Évidemment, il pensait cela sans prétention.

Grand, d'environ 1m90, et pâle, ses traits trahissaient son ascendance aristocratique. Ses cheveux bruns foncés tombaient élégamment sur ses épaules, légèrement ondulés, encadrant son visage fin mais masculin. Ses yeux, redevenus de ce bleu envoûtant qui le caractérisait dans sa jeunesse, perçaient critiquement son reflet, cherchant le moindre défaut. N'en trouvant aucun, Tom sourit. Il était parfait, comme toujours. Il semblait qu'il avait seulement 25 ans et non 60 ans environs. Absolument parfait.

Sans plus attendre, il sortit de sa chambre et se dirigea vers la cheminée. La poudre de cheminette dans la main, il laissa un rictus s'incruster sur ses lèvres. C'était l'heure de son grand retour.

Tom Marvolo Riddle était mort. Lord Thomas Carius Gaunt était né.

OoO

Le hall du ministère était vide. Ce qui semblait évident vu qu'on était le jour du nouvel an, à l'heure honorable de 7 heures du matin. Les personnes les plus courageuses parcouraient le hall avec un air déprimé inscrit sur le visage. Ils n'avaient pas vraiment le choix pour plusieurs raisons : le manque d'argent et l'obligation que du personnel reste étaient des facteurs de rester là. Sérieusement, qui avait envie de travailler un jour de l'an ?

Lord Gaunt, un rictus en coin, profitait de cette atmosphère de travail. Il aimait travailler. Le travail permettait d'arriver à ses fins. Donc le travail c'était la connaissance et qui dit connaissance dit pouvoir. Et puis, les Muggles disaient bien « le travail c'est la santé ». Pour une fois, Thomas était d'accord avec eux.

Mais Thomas n'était pas là pour vanter le bonheur du travail, bien qu'il songeât à faire une conférence de presse à ce sujet. Il avait à faire. Cela faisait près de 6 mois, depuis son retour en juin, qu'il préparait son plan avec l'aide des Gobelins. Jusqu'à présent, il avait préféré observer et rester invisible avant d'intervenir dans la sphère politique. Le jeune homme ne voulait en aucun cas que Dumbledore n'intervienne dans ses plans.

Signe du SerpentaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant