Seul contre tous

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Quand Kenny tira le frein à main, Levi se raidit.

La puissante main de son oncle se referme comme une tenaille sur le poignet squelettique de son neveu et il le traînât jusque dans l'appartement. Des coups, encore des coups, Levi en était persuadé, c'est ce qui l'attend quand il arriveront à destination.
Kenny ouvrit la porte d'un coup, jette Levi à l'intérieur, referma la porte et se dirigea vers la cuisine sans un regard au jeune garçon qui était planté là sans savoir quoi faire.
Kenny revint 2 minutes plus tard avec un seau remplit d'eau et de savon ainsi que deux éponges et une serpillière. Il trempa les deux éponges et en tendit une à Levi, toujours dans le silence.
Pendant que ce dernier cherchait à comprendre la situation, Kenny avait déjà commencé à frotter les taches de sang de la moquette.
Alors Levi comprit, pour une raison ou une autre Kenny se sentait menacé, peut être craignait il que son neveu le dénonce alors il fallait effacer toute trace de maltraitance. Ce qui était en soi une bonne nouvelle car si il craignait une descente de flics ou les services sociaux, il ne pouvait plus le frapper au risque de laisser des traces.
Toujours dans un silence de plomb, tous deux continuèrent de frotter.
Le sang disparu, ils s'activèrent à jeter les bouteilles vides, les mégots de cigarettes qui trainaient partout puis Kenny enferma Levi dans l'appartement avant d'aller faire quelques courses, pour que si les services sociaux decident de se pointer, ils trouvent dans les frigos autre chose que de l'alcool.
Il décida aussi d'aller acheter quelques vêtements et objets de base pour habiller la chambre de son neveu et ne pas susciter les soupçons.
Quand il revint, Levi était entrain d'astiquer les vitres et enlever les taches le bière et d'autres alcool du canapé.
Toujours dans le silence, L'homme attrapa le bras de l'adolescent pour le détourner de son occupation et le traina jusque dans la salle de bain, l'obligea à s'assoir sur la cuvette fermée des toilettes, lui retira son pull et son T-shirt.
Levi se laissait faire, prit au dépourvu.
Les plaies, les coupures et les hématomes étaient encore bien apparents.
Kenny passa une petite serviette propre sous l'eau et nettoya délicatement les blessures qui étaient son oeuvre. Son geste était doux et délicat, si ce n'était pas par peur d'un procès, ça pourrait presque toucher Levi qui se laissait faire tout de même. La douleur était encore là et les soins de son oncle se soulageaient.
Kenny trempa ensuite ses doigts dans un baume cicatrisant qu'il avait auparavant acheté à la pharmacie et recouvrit les plaies avec. Il fit de même avec le visage du jeune noiraud en prenant bien soin de lui relever les cheveux pour ne pas les coller dans le baume.
Après ça, Kenny alla en cuisine et prépara un repas chaud pour deux, Deux steaks et de la purée.
Levi était stupéfait, pas naïf, même si il savait pertinemment pourquoi son oncle se montrai aussi attentionné avec lui il voulait se laisser bercer par cette nouvelle dynamique. Ce sentir soigné, propre et dans un appartement propre, c'était un luxe qu'il n'avait jamais connu et s'était vraiment une bouffée d'oxygène.

Après le repas, Kenny insista pour recontrôler les blessures de son neveu, et remit un peu de baume avant que tous les deux aillent se coucher. 

Le lendemain, c'est Kenny qui vint réveiller Levi pour s'assurer qu'il aille bien au lycée. Il ne voulait pas une nouvelle visite, ni de son con de prof, ni des services sociaux.
Quand Levi arriva en Histoire avec des vêtements propres et avec des petits pansements sur le visage, Erwin comprit l'erreur qu'il avait commise. Kenny avait dissimulé toute trace de maltraitance et compliqué l'enquête des services sociaux qui risquent de classer l'affaire sans suite, à cause de lui, parce qu'il avait était stupide et qu'il n'avait pas écouté les recommandations de l'assistante sociale.
Erwin finit vite son cours et sécha les autres, tant pis, il ne pouvait pas perdre une minute, il ne pouvait pas laisser son erreur gâcher les chances de Levi de s'en sortir alors il fonça directement au bureau de l'aide à l'enfance. Il aperçut Marine Jeyker qui faisait sa pause café et l'interpella:
Erwin: «  Madame Jeyker, s'il vous plait j'ai vraiment besoin de vous parler, c'est au sujet de Levi »
La jeune assistante sociale avait tout de suite comprit l'urgence et la panique dans la voix du professeur alors elle l'invita à rentrer dans son bureau.

Marine: « Que ce passe-t-il monsieur Smith ? »
Erwin: « C'est ma faute, je ne vous ai pas écouté, je suis désolé ! »
Marine: « Comment ça ? Qu'avez vous fait ? »
Erwin: «  ça faisait trois jours qu'il était pas venu en cours, j'ai complètement paniqué, j'ai cru qu'il l'avait .. »
Marine: «  Qu'avez vous fait ? »
Erwin: « Je suis allé voir son oncle ! Chez lui c'était un taudis, il y avait des bouteilles partout, et du sang, je suis persuadé que c'était celui de Levi. Son oncle n'a aucune coupure, ça ne pourrait pas être le sien. Mais, mais ce matin Levi est arrivé en cours, il avait des nouveaux vêtements, il avait même des penssements sur ses plaies, je suis persuadé qu'il a comprit que je suis venu vous voir et qu'il essaye de dissimuler les preuves. Il faut que vous interveniez vite ! Avant que Levi ne cicatrice complètement et qu'on perde les peu de preuves qu'il reste ! »
Marine: « Ok, je vois, vous avez fait certes une erreur en désobéissant à mes ordres, mais vous faites bien de venir me voir. J'espère vraiment qu'on arrivera pas trop tard et qu'on pourra rattraper votre erreur ! Je vais tout de suite appeler les procureur pour demander un mandat. »

La jeune assistante sociale quitta son bureau pour passer son coup de téléphone, elle revint 10 minutes plus tard avec un gilet par balle et une radio portable et elle s'adressa sèchement à Erwin.
Marine: « Vous en avez fait assez monsieur Smith, je ne devrais pas vous le dire mais je le fais quand même, nous allons intervenir maintenant. Ne faites rien, je vous l'ordonne ! Je vous interdit de tout gâcher, la vie d'un enfant est en jeu ! Mes collègues sont au courant ils ne vous autoriseront pas à quitter le bâtiment ! »

Sur ce, elle disparut et l'intervention allait commencer.