Chapitre 8

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La voix du principal grésille puis résonne dans les couloirs : 

<< - Chers élèves de Ridgeview, soyez tous et toutes les bienvenus à Grandview. C'est une bien triste nouvelle pour votre lycée, mais sachez que Grandview est là pour vous. J'espère que vous n'aurez pas de mal à vous intégrer, et pour faciliter cela, nos élèves vous ont préparés la journée des clubs. Ainsi, vous pourrez d'ors et déjà faire connaissance avec nos élèves originaires de ce lycée. Vous pourrez également en profiter pour regarder le panneau qui vous indiquera quelle classe vous a été attribuée. En ce qui concerne vos affaires, comme vos carnets, livres, et finalisation d'inscriptions, Mme. Holdsworth vous attendra de pied ferme au secrétariat. Merci pour votre attention, je vous souhaite à tous et à toutes une merveilleuse journée à Grandview. >>

Mes amis à mes côtés, je les guidais vers le secrétariat. Nous nous sommes bien évidemment perdus en chemin grâce à mon sens aigu de l'orientation. Enfin arrivés au secrétariat, nous dûmes attendre un long moment, en subissant les plaintes de Luca, qui n'était visiblement pas ravi de la situation. Mme Holdsworth, son thé à la menthe en main s'affairait à son rythme.  Mes yeux se concentrèrent sur le vase de pissenlits posé sur son bureau. Pourquoi mettre des pissenlits dans un vase ? Ce n'est pas commun tout de même. Le tour de mes amis arriva, et ce fût plutôt rapide au grand soulagement de Luca qui n'en pouvait plus.  Sonya, quant à elle était impatiente de découvrir dans quelle classes ils allaient atterrir. Jenny pendant ce temps essayait tant bien que mal de canaliser les autres, tout en contenant également sa propre excitation. Nous continuâmes donc notre périple a travers les couloirs jusqu'au fameux panneau. Le hasard faisait bien les choses, puisque Sonya était avec moi, et que Jenny et Luca étaient aussi tous les deux dans une autre classe. Personne n'allait être seul. 

Venait donc le grand moment de choisir un club, afin de récolter de bonnes notes facilement grâce à nos diverses passions. Luca, sans surprise se dirigea instantanément vers le club des soins animaliers en association. Pendant que nous étions en pleine hésitation, Sonya nous pris le bras et s'empressa de signer chez les Cheerleaders, toute fière, pour pouvoir montrer au monde entier ses talents. Cherry la regardait à moitié de travers, jugeant la sublime chevelure de ma comparse. C'est alors que Jenny arriva et se planta devant la rousse en uniforme de barbie, la défiant du regard. Les problèmes allaient commencer. 

- C'est quoi ton problème ?

- Moi ? Mon problème ? Vous me faites juste bien rire avec votre dégaine, vous ne passez pas inaperçues, mais ce n'est pas étonnant en vous infligeant le fait de trainer avec Adalyn après tout. Dit-elle, en roulant des yeux, tout sourire.

- Alors je te préviens ma grande que ça va pas très bien se passer. Si tu touche à un seul des cheveux de mes amies, crois moi que tu vas te manger ma main dans ta gueule, illico presto. Et encore, si je suis dans mes bons jours.

- Des menaces, et encore des menaces. Mais saches juste à qui tu t'adresse chérie. Je suis Cherry, et ici la reine, c'est moi. Tu n'es rien ici, mise à part peut-être une pièce rapportée du lycée miteux qui a prit feu ?

- Laisse moi rire poupée, si as la prétention de te présenter ainsi, la chute de ton château de cartes de pacotille va être sacrément douloureuse. Car si tu ne te définit que par cela, c'est que personnellement tu n'es clairement pas à la hauteur de ma personne, ni d'aucune des personnes qui m'entoure. Tu ne me fais clairement pas peur, et je serais ravie de t'écraser si tu ose te mettre en travers de notre chemin. Je me suis bien faite comprendre ?

Cherry pouffa et tourna les talons, la répartie n'était pas son fort, et Jenny avait tout à fait raison dans ses propos. Elle avait gagné le combat cette fois-ci. 

Mais la journée n'était pas terminée, et ni Jenny ni moi n'avions trouvé de club pour le moment. Parcourant les divers stands colorés, je pris quelques brochures afin de finaliser mon choix, quand Jenny se dirigea en trombe vers ce qui semblait être sa révélation du jour : le club de tricot. Aussi étonnant et contradictoire que cela puisse être, notre dure à cuire du groupe adorait le tricot. Je souris quand je vit qu'elle s'entendait déjà à merveille avec l'élève qui tenait le stand. En écoutant la conversation, la seule chose que je comprenais était qu'elles étaient dans la même classe. Les amigurumis et différentes aiguilles m'avaient perdue. Je continuais donc ma chasse au club solo, de mon côté. Mon choix final était le club de théâtre. C'était certainement le club avec le moins de jugement et le plus de bienveillance, et c'était pile poil ce dont j'avais besoin en ce moment. Un garçon me percuta lorsque je pris la liste afin d'y inscrire mon nom dessus. C'était un garçon plutôt grand, blond. Il me regarda d'un air surpris et je m'excusa par réflexe. Il s'excusa à mon tour et se présenta.

- Samuel, mais appelle moi Sam, encore désolé j'étais dans mes pensées.

- Enchantée Sam, je m'appelle Adalyn, mais on m'appelle Ada. Je crois que je ne t'ai jamais vu par ici non ?

- Effectivement, je fais parti des rescapés de Ridgeview. Les fameux.

- Oh, tu dois probablement connaître mes amis alors ! Quoiqu'il y a tellement de monde dans votre lycée aussi... Enfin bref, je m'en vais les rejoindre de ce pas, à la prochaine !

Sur ces mots j'effectua ce qui était prévu, en récupérant mes amis un par un, noyés dans la foule, afin d'aller tous ensemble déjeuner. Étonnamment, le banc sur lequel nous avions pris l'habitude d'aller était à partir d'aujourd'hui devenu définitivement trop petit. Jenny avait ramené sa nouvelle amie de tricot avec elle, Ambra, afin de partager le repas. Et Sam était également venu. Liam arriva lui aussi, avec plusieurs filles avec qui il avait fait connaissance. Apparemment, cette unification accidentelle des deux lycées avait du bon, et je sentais un vent de renouveau arriver. Mon téléphone se mit à sonner et je reçu un message d'un destinataire inconnu sur instagram. Son pseudo ne me disait rien.

# S'il te plaît, dis lui qu'il n'y est pour rien. Il a l'air tellement abattu.

# Salut, qui est tu et de quoi tu parle ? Tu as du te planter de contact.

# Je parle de Sam, dis lui qu'il y est pour rien s'il te plaît.

Je fronça les sourcils, essayant de comprendre la situation, et je demanda à Sam de regarder mon téléphone deux minutes en lui montrant les messages. Il prit un air grave tout à coup et perdit son sang froid.

- Désolé, je dois m'en aller, je ne sais pas qui est à l'origine de ce petit jeu, mais ce n'est vraiment pas drôle. 

Il se leva, me redonna mon téléphone et commença à partir, les larmes commençants à lui monter aux yeux.



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