Je suis là.

Chapitre 10

J'aida mon frère a se relever, et l'aida à se rincer les yeux. Même si nous nous étions séparés en mauvais termes, il restait mon frère, mon jumeau, et j'étais heureuse de le voir. Je restais cependant impassible, me questionnant encore sur l'origine de sa venue.
Élevés par une mère célibataire qui était probablement le diable en personne, nous avons dû prendre notre indépendance très tôt. Lui comme moi nous souvenons très bien de l'enfance misérable à laquelle nous avons eu droit. J'ai été la première à partir, et j'ai dû héberger mon frère une semaine après, n'en pouvant plus lui non plus. Nous avions seulement 15 ans à cette période.

Aujourd'hui, j'ai face à moi, un grand gaillard avec une tête de couillon qui lui aussi s'est mit à se colorer les cheveux. Je ne sais rien de ce qu'il a fait depuis qu'il était partit de chez moi, mais à présent, j'aurais des réponses.

- Bon, je ne te remercie pas pour la qualité de ces retrouvailles mais ton appart est chouette quand même.

- Merci, et encore désolée. Mais qu'est ce qu'il t'a pris de rentrer chez moi comme ça sans même me prévenir ?

- Ça n'aurais été que de moi, j'aurais déboulé avec ma fidèle monture mais stocker un cheval dans un appartement aussi petit n'aurait peut être pas été la plus brillante des idées. Et j'avais perdu ton numéro. Donc voilà.

- Pourtant j'ai pas changé de numéro.

- Ouais mais j'ai cassé mon téléphone, alors j'en ai repris un autre. Il est pas fou, je peux même pas parler au téléphone parce que cette saleté de micro ne fonctionne pas.

- Aïe aïe aïe... Certaines choses ne changent pas de ce que je vois. Comment tu vas après tout ce temps ? Et que me vaut l'honneur de ta visite ?

- ... Et toi ? Je me suis fait cambrioler chez moi, j'ai appris que j'étais malade et il m'arrive merde sur merde. Ah oui, et je suis de nouveau tout seul aussi.

- Outch, pas cool. T'as besoin de dormir ici ?

- S'il te plaît.

L'ambiance était glaciale, suite à ces mauvaises nouvelles. Je le pris dans mes bras et il se retint de pleurer. Il avait juste besoin d'une présence. Je ressentait à quel point il allait mal comme si tout cela m'était arrivé à moi.