Tu pourras me trouver un jour de Pluie d'été sous le fleuve parisien. A Dix mille lieux de la surface, je ressens toutes les vagues, les remous, le vent des algues. Accroupie en bas, je cherche les sirènes d'autrefois mais personne. Elles sont à Versailles, sous les immenses et Merveilleux nuages, près des Racines du ciel. Moi je suis seule, j'erre parmi les monstrueux silures. Je pleure, je hurle mais personne ne m'appelle car personne ne me voit dans l'eau sale. Mon Odyssée n'intéresse pas. Exilée de l'amour des miens, j'ai perdu ma troupe. Je suis un atome et j'en recherche d'autres. Quelqu'un pour me faire un Gros-câlin. Maintenant, j'entends à peine l'écume se fracasser contre les bateaux, les chants légers des enfants.
Je suis ravie par le silence.
C'est ainsi qu'à Dix heures et demie du soir en été, je me suis noyée dans la Seine.
Et vous êtes tous spectateurs de La Douleur.
VOUS LISEZ
Nymphéas
PoetryMes lettres d'adieux, pareilles à des nymphéas fragiles posés sur l'eau calme des étangs de Giverny.