La marque du diable

Chapitre 11

Pendant les huit derniers jours de leur traversée en bateau, Sun et Max n'avaient cessé d'enquêter sur les trois nouveaux sans en parler à leurs coéquipiers. Linus et Xénia avaient eux aussi effectué leurs recherches sur la bande. Maela et Ama s'étaient amusées à découvrir chaque recoin du bateau, tel des aventurières, accompagnées d'Hazel leur fidèle compagne qui était folle de joie de pouvoir se dégourdir les pattes. Quant à Atem, il s'était concentré à approfondir leur plan avec l'aide furtive de Sun, entre deux enquêtes. Et pour finir, monsieur Trod était resté la plupart du voyage dans sa cabine à s'acharner sur la fiche d'identité d'Atem.

Le 11 juin à 12h, le bateau s'approcha du port de Visakhapatnam. Et comme l'avait demandé monsieur Trod, tout le monde était prêt et s'était réuni dans la salle de restaurant.

Monsieur Trod (en tendant la fiche d'identité à Atem) : Voilà, j'ai enfin fini, ça m'a pris du temps mais espérons que ça te plaira.

Atem scruta sa fiche, de haut en bas, de large en travers. Il vérifia chaque coin, chaque détail et il fut bluffé par la netteté du travail de monsieur Trod. Il n'y avait plus aucune trace de son casier judiciaire, de son passé qui posait tant de problèmes à chaque frontière.

Atem : Waouh mais comment vous avez fait ça ?! C'est impressionnant !

Monsieur Trod (le sourire aux lèvres) : Les magiciens gardent toujours leur secret. Après il faut que ça passe quand on descendra du bateau.

Atem : Espérons...

Monsieur Trod : Avant de sortir, on va se séparer pour ne pas être suspect. Ama et Atem vous resterez ensemble, si on vous demande, vous être frère et sœur, vous rentrez de vacances, vous étiez en Australie chez votre tante. Xénia, Maela et Linus, vous êtes frère et sœurs, évidemment, et vous venez pour rejoindre vos parents. Et Sun et Max vous viendrez avec moi et Hazel, vous êtes cousin, cousine et je suis votre grand-père, je vous emmène ici pour vous faire visiter le pays. Comme nous n'avons pas la même nationalité, on expliquera que vos parents sont partis habiter en France avant votre naissance. Quant à vous Xénia, Maela et Linus, votre nationalité avait déjà été changée sur vos fiches d'identité, c'est marqué que vous venez de Nouvelle-Zélande donc c'est bon. Mais vous Ama et Atem, il y a toujours marqué France c'est pour ça que vous rentrez de vacances.

Maela (intriguée) : Pourquoi vous paniquez autant ? Et pourquoi il faut avoir Nouvelle-Zélande pour que ça passe ?

Monsieur Trod : L'inde est sous-tension en ce moment, il y a eu des attaques de plusieurs groupes révolutionnaires qui veulent rendre le pays libre. C'est mieux d'avoir une nationalité proche de l'inde, car c'est moins suspect. Même si ça aurait été mieux un pays complètement soumis, si je peux dire ça comme ça. Mais avoir une nationalité française, même si ce n'est pas un pays libre, ils vont trouver ça suspect et ils risquent de vous garder pour vous interroger.

Atem : Il y a d'autres précisions que vous vouliez nous dire, car on va bientôt accoster.

Monsieur Trod : Oui, je me dépêche. C'est évident, mais je préfère vous rappeler que vous ne devez pas parler de notre destination, que vous devez vous faire passer pour des gens qui sont pour la dictature, si possible vous rendre un peu bête. Évitez un maximum de parler à des habitants, il ne faut pas qu'on s'attarde sur nous. Et bien sûr, on va essayer de se fondre dans la foule tout en se séparant, et si on vous le demande, on ne se connait pas. Tout est compris ?

Xénia (sèchement) : Et on se rejoint où ?

Monsieur Trod : C'est vrai que j'ai oublié de vous en parler. On se rejoint dans la ville de Dabbanda et plus précisément à l'auberge Vivaad. C'est dans les montagnes donc on sera plus tranquille, il y aura moins de policiers. Essayez d'y être avant 15h, avec mon équipe on risque de mettre plus de temps, j'ai des affaires à régler. Vous pouvez vous y rendre en train, en voiture, peu m'importe. S'il y a un problème, n'hésitez pas à m'envoyer un message.