Chapitre 14: Escorte et Attirance

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Après avoir eu l'aval de Leya, concernant Tatiana, je m'apprête à entrer dans le bureau de Robin, afin de lui faire part de la situation. Postée devant la porte close, je m'arme de courage avant de confronter notre interne.

« Mais pourquoi as-tu promis une telle chose à cette gamine ?» me sermonne ma conscience.

Elle n'a pas tort, il est bien la dernière personne que j'ai envie de voir aujourd'hui. Mais j'ai donné ma parole alors, j'inspire un grand coup, et assène trois petites frappes sur le bois. La porte s'ouvre instantanément sur un Robin a priori très surpris de m'avoir face à lui.

— Oh, Roxane, entre, dit-il en faisant signe du bras.

Alors ça y est, on revient au tutoiement ? Il a vraiment le don de me faire complètement chavirer.

J'avance dans la pièce, encore plus grande que notre pharmacie, d'un pas non rassuré, quand j'entends le cliquetis d'un verrou. Ça doit bien être la seule pièce à en posséder un, hormis les toilettes des soignants. Je me retourne précipitamment.

— Qu'est-ce que tu fais ? questionné-je totalement paniquée. Ouvre tout de suite !

Après ma mauvaise expérience de vendredi, je trouve inconscient de sa part de m'imposer une telle mise en scène. Alors que je me précipite sur la porte, il s'interpose de tout son corps entre mon but et moi. Je m'arrête juste à temps avant d'entrer en collision avec son torse.

— Il faut qu'on parle, annonce-t-il sèchement.

Je lève la tête, bien décider à confronter mon regard au sien. Bien que l'intonation de sa voix n'a rien de cordiale, ses yeux, eux, sont plein de douceur. Comment fait-il pour être toujours aussi contrasté dans ses émotions ?

— Parce-que tu crois peut-être que je suis venue enfiler des perles ? revendiqué-je, exaspérée. Je suis venue te parler de Tati....

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase, qu'il pose son doigt sur ma bouche pour me faire taire. Je suis tellement choquée par son geste que l'effet est radical.

— Il faut qu'on parle de nous, précise-t-il plus doucement.

"Quoi ? " s'étonne ma conscience avec un air de dégoût. " Il a fumé quoi ce matin au p'ti dej ?"

Je manque d'exploser de rire fasse à l'aberration de ses paroles.

— Mais il n'y a pas de nous, rectifié-je en gesticulant ma main entre lui et moi. Il n'y a que toi, moi et le boulot.

J'appuie mes paroles par la gestuelle. Quand je suis stressée, mes mains sont mes meilleures alliées.

— Et, justement, en parlant de boulot, poursuis-je, en allant m'installer sur une chaise près du bureau, afin de mettre le plus de distance possible entre nous. Je viens m'enquérir de tes savoirs ainsi que de ta position de futur médecin au profit d'une patiente de chez nous.

Je l'observe se déplacer sans un bruit jusqu'à son fauteuil. Bon, on est d'accord que je le mate grave, mais ce n'est pas ma faute. Il a une prestance qui en impose, un corps de dieu grec et un fessier... Mamma mia. Cette vue plus qu'agréable me fait largement oublier la porte fermée à clé.

"Non mais Roxane, tu te crois où ? Arrête ça tout de suite !" me réprimande ma conscience. « Il est en couple, ne l'oublie pas ».

— Je t'écoute, m'informe-t-il en s'asseyant sur son fauteuil.

— Je ...

— En revanche, il te faudra m'écouter en retour, me coupe-t-il le sourire au bord des lèvres.

À chaque fois que je pense avoir touché le fond, le sol s'effondre un peu plus sous mon poids.

— Tu te sers des enfants pour me faire du chantage ? Quel piètre médecin tu feras! !

Les Chroniques d'une infirmière en PédopsychiatrieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant