Chapitre 19 - Le réveil de Mérida

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Mérida avait les yeux clos. Elle avait mal partout. C'était comme si quelqu'un s'était amusé à lui arracher chaque bout de peau et avait déposé de l'alcool à friction alors qu'elle avait sa chair à vif. Elle se souvenait de la brûlure, du picotement que les tampons d'alcool que sa mère lui mettait sur sa peau pour désinfecter ses blessures lui infligeaient. Elle se souvenait d'avoir hurlé à sa mère qu'elle préférait encore endurer la douleur d'une infection plutôt que de subir le terrible châtiment de l'alcool à friction. Elinor n'était cependant pas très conciliante et hurlait à Mérida en tentant de la retenir par le bras qu'« une princesse ne se débattait pas et écoutait les sages conseils de sa mère ». Était-ce sa mère venue la hanter et venger leur dernière dispute en lui mettant plein d'alcool à friction sur tout son corps ?

À un moment, quand la douleur s'était peu à peu moins faite sentir, Mérida était tombée dans un tourbillon sans fin. Elle chutait. Elle ignorait pourquoi elle avait cette sensation constamment, elle qui n'avait jamais vraiment eu le vertige, mais elle avait l'impression de tomber, sans être capable de s'accrocher à quoi que ce soit. Elle tentait d'attraper ce qui lui passait sous la main : des branches, de l'herbe, des roches ; mais ses mains se mettaient à saigner par l'effort et elle ne faisait que tomber encore plus. À un moment, il y eut comme un bruit d'explosion et Mérida eut l'impression que tout son corps s'était affaissé sur le sol. Elle avait alors pu se relever, mais autour d'elle tout était noir, noir à l'infini. Il faisait froid et lorsqu'elle cria pour appeler à l'aide, son écho lui répondit. Effrayée, Mérida s'était mise à courir, à courir longtemps avant de s'effondrer au sol pour pleurer. Elle n'arrivait pas à sortir, elle ne savait pas où était la sortie, elle était coincée ici.

Après un nombre de temps incalculable, quelque chose changea. Mérida avait d'abord entendu une voix douce, mélodieuse, une chanson dont elle n'arrivait pas à déchiffrer les paroles, puis, peu à peu, elle s'était senti éclairer. Elle s'était doucement relevée, regardant la lumière qui l'aveuglait, la réchauffait, la guidait. Ses peurs avaient peu à peu disparu et Mérida avait suivi la lumière. Un ange venait de passer.

« Elle se réveille, je crois... », dit une petite voix fluette que Mérida savait pertinemment qu'elle reconnaissait.

« Bien sûr qu'elle va se réveiller. Ce n'est pas la flamme de Gryffondor qui va se laisser avoir par de simples brûlures, haha », rit une voix plus enjouée et plus grave.

« C'est pas exactement ce que tu m'affirmais hier, pourtant... Et puis, c'est quand même le feu du dragon qui l'a carbonisée... » répondit la première voix un ton étrange que Mérida était incapable d'identifier.

« Elle est beaucoup plus forte que le feu d'un vulgaire dragon. C'était certain qu'elle se réveillerait. »

Un rire léger s'éleva.

« Vous n'vous débarrass'rez pas d'moi comme ça », dit faiblement Mérida ressurgissant peu à peu à la surface.

« Oh ! Mérida ! » s'écria Raiponce, ravie, en l'enlaçant.

Jack éclata de rire :

« T'as bien raison, princesse ! Franchement, t'avais suffisamment impressionnée le public par ton chevauchement de dragon, mais faut toujours que tu sois certaine qu'on t'ait vraiment bien remarqué, hein ? »

« Voulais faire comme les affiches des gryffons, mais le dragon n'a pas compris que c'tait qu'mes ch'veux qu'il fallait enflammer... mauvaise communication... »

Jack éclata de rire alors que Raiponce ne la lâchait tout simplement plus. Mérida souriait, elle était contente de les voir, même si Raiponce l'étouffait légèrement. Cependant, elle cherchait des yeux quelqu'un d'autre :

The big four - Le tournoi des 4 maisonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant